vendredi 31 mars 2006

Le Paon

Un paon

Source : Wikimedia Commons.

Ma petite planète chérie - Jacques-Rémy GIRERD

Il s'agit d'une série TV de Jacques-Rémy GIRERD sorti en 1996 sous la forme de nombreux petits films d'animation de quelques minutes seulement pour les enfants qui sensibilisent à l'environnement.

L'information est légère et l'impact fort.

Cette série TV a remporté de nombreux prix internationaux :

  • Prix du Meilleur Film pour la Jeunesse - Saint Petersbourg 1996
  • Prix UNICEF - Stuttgart 1995
  • ANGE D'OR - Festif 1996

Il est possible de se procurer les épisodes sous la forme de 2 cassettes VHS ou de 2 DVDs.

Les épisodes sont :

  • LE VOYAGE D'UNE GOUTTE D'EAU (Le cycle de l'eau)
  • LES MAL-AIMÉS (Ces animaux qui sont détestés par les hommes)
  • LE PETIT PARC (Un espace de verdure sacrifié dans la ville)
  • LA COCCINELLE ET LE PUCERON (Un équilibre biologique fragile)
  • LE HÉRISSON AMOUREUX (La vie dans une haie campagnarde)
  • DE L'AIR, DE L'AIR ! (La pollution de l'air dans la ville)
  • L'EAU C'EST LA VIE (Remonter la rivière jusqu'à sa source)
  • HISTOIRE D'EAU (Une station d'épuration des eaux usées)
  • TINTAMARRE ET BOUCHE COUSUE (Les nuisances dues au bruit)
  • LA POUBELLE MAGIQUE (Où vont nos déchets ?)
  • DES MONTAGNES D'EMBALLAGE (Que deviennent nos emballages ?)
  • LA FORÊT MYSTÈRE (À la recherche du grand chêne sacré)
  • MES AMIS LES ARBRES (Les multiples ressources de la forêt)
  • 20 MILLIMÈTRES SOUS TERRE (Les décomposeurs au service du recyclage)
  • AU VOLEUR (Une histoire de traces)
  • LE LIÈVRE ET LA TORTUE (Energie stockée, énergies renouvelables)
  • ÉVITE LE GASPILLAGE (Des petits gestes pour économiser de l'énergie)
  • ÇA ME GRATTE (Pollution sans frontière)
  • LE CAS KAO (Science et technique, jusqu'où aller ?)
  • LA RACINE MAGIQUE (La protection des milieux)
  • LES GENS DU PAYSAGE (L'évolution des paysages)
  • LA VIEILLE GRANGE (L'écocitoyenneté)
  • NORD-SUD (Communauté de destin, développement)
  • LE MOTEUR DE LA VIE (Photosynthèse et chaînes alimentaires)
  • GRAND OCÉAN (Le voyage de l'iceberg)
  • PRINCESSE LIBELLULE (Il était une fois dans une mare)

Source : Heeza.

La prophétie des grenouilles - Jacques-Rémy Girerd

La prophétie des grenouilles

La prophétie des grenouilles est un film d'animation de Jacques-Rémy Girerd sorti le 3 décembre 2003.

Durée : 1 h 30 mn

Voix : Michel Piccoli, Anouk Grinberg, Annie Girardot, Michel Galabru, Laurentine Milébo.

La production du film

La prophétie des grenouilles aura demandé au total six ans de travail : deux années d'écriture, 36 mois de production et un an de finition. Malgré un budget relativement modeste, l'oeuvre est ambitieuse, elle a permis d'entraîner deux cents personnes dans un pari de grande envergure. C'est la première fois depuis plus de vingt ans qu'un studio réussit à fabriquer intégralement un long métrage en France, le premier depuis Le Roi et l'Oiseau en 1980.

L'histoire

Au bout du monde, dans une ferme coquette perchée en haut d'une colline, Tom vit heureux entouré de ses parents adoptifs, Ferdinand, ancien marin et Juliette, originaire d'Afrique. Leurs voisins, les Lamotte, propriétaires d'un zoo leur confient leur fille le temps d'une expédition. Mais au pied de cette colline, le monde des grenouilles est en émoi : il n'y a plus de doute, toutes les prévisions coïncident, il va pleuvoir pendant quarante jours et quarante nuits, un nouveau déluge va s'abattre sur la Terre. Face à l'événement, les grenouilles conviennent, à titre exceptionnel, de communiquer avec les humains. Commence alors une formidable aventure au cours de laquelle animaux et humains vont devoir apprendre à vivre ensemble. Ce qui n'est pas toujours facile...

Les thèmes

Un nouveau déluge

Une réécriture moderne du mythe

Le thème du déluge constitue le fil rouge de l’ensemble du film. Annoncé par la doyenne des grenouilles - c’est la fameuse “Prophétie” évoquée dans le titre - il introduit une tension dramatique qui atteint son apogée dans la scène du déluge lui-même : vont-ils tous mourir, comme l’a prédit la grenouille ? Le déluge sert d’événement perturbateur de la situation initiale qui crée une situation, au sens propre, extraordinaire : humains et animaux se retrouvent au milieu des eaux, dans une grange flottante qui prend des allures d’Arche de Noé ! Tous les personnages espèrent donc la “décrue” qui marquera le retour à la normale. Car au-delà des références au mythe biblique du déluge qui émaillent le discours des personnages, on a affaire à un traitement humoristique et laïcisé de ce thème universel : la “prophétie” relève de la prévision météorologique, l’Arche est une grange qui flotte sur la chambre à air d’un tracteur, les animaux, qui se sont échappés d’un petit zoo familial, comportent une bande de célibataires (Lion, Loup, Tigre, Ours, Zèbre...), et surtout, le déluge n’apparaît pas comme une punition divine mais comme une catastrophe naturelle dont les causes demeurent inconnues. On peut d’ailleurs noter que Ferdinand expose avec des images poétiques (“C’est comme si le Ciel avait fait l’amour avec la Terre”) une théorie de l’origine de la vie purement scientifique (“Nous sommes tous les arrière-arrière-petits-enfants de ces étoiles filantes”). En réalité, la référence au déluge vaut ici avant tout comme “image poétique de la légende universelle” (Girerd) et comme déclencheur d’une fable sur le vivre ensemble où hommes et bêtes sont...dans le même bateau !

Une réflexion sur l’humain et son environnement

Si le déluge apparaît comme un accident climatique et non comme un châtiment divin, la catastrophe est-elle pour autant “naturelle” ? Girerd n’énonce pas les causes du déluge ; on peut juste entrevoir que le climat est déréglé. La radio informe d’une canicule sans espoir d’amélioration immédiate. On suppose que les changements climatiques sont à l’oeuvre. Cette hypothèse est d’ailleurs confirmée à la fin lorsque les parents de Lili reviennent après avoir fait deux mille kilomètres dans la poussière. L’homme n’est pas clairement désigné comme responsable de ces dérèglements climatiques mais son action néfaste sur l’environnement est dénoncée. C’est Tortue qui va lui reprocher la surexploitation de son espèce, qui pourrait conduire à sa disparition. Et il s’agit bien de cela dans cette nouvelle Arche, du maintien de toutes les espèces, de la biodiversité. La disparition des poulets mangés par les carnivores est un drame.

Toutes les espèces sont utiles, herbivores et carnivores, et Ferdinand nous donne à comprendre la chaîne alimentaire. Le maintien des espèces, c’est aussi leur reproduction. Lili sait bien que les “vermines des patates” font l’amour et qu’il n’y a que les femelles qui pondent les oeufs. La naissance des chatons sur le bateau juste avant de retrouver la terre ferme est annonciatrice du renouveau. Depuis les origines cosmiques de la vie jusqu’à ce nouveau déluge, la Terre n’a cessé de s’adapter. Les périodes de sécheresse ont succédé aux périodes d’inondations et lorsque Juliette demande “Que reste-t-il de notre Terre... plus rien ?” Ferdinand lui répond que “La fin du monde n’existe pas”... On peut espérer qu’un jour l’eau finira par redescendre comme elle est montée. “Ce jour-là, la vie recommencera”. Il faut simplement souhaiter que l’accélération des changements opérés par l’homme sur son environnement lui laisse encore le temps de s’adapter.

Le vivre ensemble

Les liens familiaux

Dès le début du film, une famille nous est présentée. Elle se compose du père, Ferdinand, en apparence assez âgé (barbe blanche et cheveux blancs), d'une mère, Juliette, plus jeune, originaire d’Afrique, et d'un petit garçon, Tom, dont on apprend rapidement qu'il est leur fils adoptif. L'amour qui unit ces trois personnages est évident. Cette famille, peu conforme aux stéréotypes habituels, est pourtant organisée de manière traditionnelle et les rôles parentaux y sont classiquement répartis. La mère apporte des réponses aux besoins, elle est attentive, protège, nourrit, elle est gardienne des traditions (ici, entre autres, de sa culture africaine - langage, rituel magique, rapports avec les ancêtres). Le père fait grandir, il organise, rassure (il explique à Tom d'où il vient, lui raconte ses parents...), transmet le savoir-faire (répare le tracteur) qui permettra à l'enfant de reconnaître ses capacités. Il pose les interdits (les enfants ne doivent pas aller dans la soupente de la grange), et dit la loi (en tant que Capitaine du bateau). Privé de Ferdinand et Juliette, jetés à l'eau par les animaux carnivores en colère, Tom puisera dans l'amour et le savoir-faire transmis par ses parents adoptifs pour affirmer son autorité, reprendre la situation en mains et ramener l'ordre sur le bateau (en son absence, il assumera le rôle du chef en affrontant la révolte des carnivores, il réussira à démarrer le tracteur pour faire avancer le bateau et échapper aux Crocodiles). Alors seulement il pourra appeler Ferdinand “Papa”.

Les liens entre les êtres vivants

Ce film nous parle de solidarité entre les êtres vivants, de tolérance, de respect mutuel nécessaire, d'harmonie. Ce sont les grenouilles qui, en prévenant les hommes de la catastrophe imminente, leur permettent d'y échapper. D'emblée est donc posée comme une évidence l'importance, pour sa sauvegarde, du respect par l'homme des autres espèces. Parce que l'environnement leur est devenu hostile, les humains et les animaux de toutes espèces vont devoir vivre ensemble dans des conditions très précaires. Les différences vont donc devenir plus évidentes et la vie en société plus compliquée. La survie des espèces va nécessiter pour chacune d'elles d'être tolérante, c’est-à-dire d'accepter la différence chez l'autre, qu'elle soit d'ordre physique, culturelle ou sociale. Et d'être solidaire, c'est-à-dire de partager, de s'entraider. Les bonnes relations entre individus sont gage de l'alliance. S'ils se dissolvent, les groupes se haïssent et se battent.

Les sentiments

Toute la palette des sentiments est représentée.

  • L’amour, tout d’abord : amour conjugal ( Ferdinand et Juliette, le couple de chats, les éléphants qui se chamaillent sans cesse pour finalement se dire qu'ils s'aiment ), amour filial (Tom et ses parents, Lili et ses parents ), amour/amitié entre enfants (Tom et Lili ).
  • L’amitié : amitié entre les individus de même espèce (entre les deux familles d'humains - la famille du zoo confie sa fille à la famille de la ferme - et entre les animaux : jeux sur le bateau ), mais aussi entre espèces différentes (amitié entre les humains et les animaux : amitié de Lili pour Tortue et amitié des chats pour les humains).
  • La haine : entre des individus de la même espèce (carnivores/herbivores - Tortue/les crocodiles), entre espèces différentes (Tortue/les hommes qui exterminent ses congénères).
  • La vengeance (Renard veut se venger de Ferdinand qui l'a mis à l'écart - Tortue veut se venger des hommes).
  • Le désespoir (Lili qui pense avoir perdu ses parents - Juliette qui pense que ce cauchemar ne finira pas)...

Ces divers sentiments naissent et se modifient tout au long du film. La situation tragique va entraîner leur exacerbation (dans ce lieu exigu qu'est le bateau, les différences sont mises en évidence et les volontés de pouvoir affirmées) et leur évolution positive (tous les protagonistes se réconcilient dans une grande fête de fin).

L'organisation sociale

Loi et règles de vie

La grange de Ferdinand, transformée par la nécessité en bateau, recueille des individus différents : comment dès lors la vie en commun peut-elle s’organiser, comment peut-on vivre ensemble ? Qui est capable de préserver l’entente ? Par son autorité naturelle, Ferdinand est d’emblée reconnu comme “le Capitaine”, c’est-à-dire comme le chef. De fait, c’est lui qui propose une solution pour la survie du groupe : les vingt-huit tonnes de patates ! Surtout, c’est lui qui fixe les nouvelles règles de vie. La situation exceptionnelle crée à son tour une loi d’exception : la “loi du Capitaine” vient se substituer, le temps du déluge, à la loi de la nature. Herbivores et carnivores vont devoir coexister de manière pacifique pour la survie de tous : “Sur ce bateau, on ne survivra que si les crocs ne servent pas” chante Ferdinand. La vie en société impose à chacun des concessions, des sacrifices. Mais cette loi, énoncée et imposée par le Capitaine, est bientôt contestée puis transgressée par une minorité qui s’accommode mal du régime forcé des “patates” : les carnivores. L’agression de la Chèvre constitue une première transgression, sanctionnée par la punition du Capitaine : la mise à l’écart des carnivores dans la baignoire. Sous l’influence de Tortue, les carnivores vont finalement abolir cette loi en organisant une mutinerie contre le Capitaine. Proclamée “nouveau Capitaine”, Tortue fait régner la loi du plus fort qui se traduit par la violence et la vengeance (extermination des poulets, vengeance contre les humains). La loi du Capitaine et la loi de Tortue s’opposent clairement terme à terme : Ferdinand refuse la violence, instaure le même régime pour tous, tient un discours constructif, se met au service de la collectivité ; Tortue impose la loi de la vengeance, encourage les privilèges, tient un discours destructeur, fait preuve d’individualisme. Avec Ferdinand, la vie en commun est possible, il existe une entente et même une harmonie entre les espèces ; avec Tortue, il est impossible de vivre en paix, ce sont la haine, le meurtre et la folie qui l’emportent. Le retour de Ferdinand marque le retour à une conception non-violente de la vie sociale, comme l’illustre, en particulier, la scène où Tortue est démasquée : contrairement à la “vox populi” qui crie “A mort !”, Ferdinand veut mettre un terme au cycle infernal de la violence : “La brutalité, la violence, vous n’avez que ça pour résoudre vos problèmes !”. La loi de Ferdinand finit ainsi par être réellement acceptée par tous, comme l’atteste le repentir des carnivores : “On ne sait pas ce qui nous a pris ! On vous demande pardon !”. Le bon fonctionnement de la société dépend de l’adhésion de chacun au contrat social et se traduit par le respect de la loi.

Source : Livret pédagogique

jeudi 30 mars 2006

Karaniya Metta Sutta ou l'amour universel

C'est l'un des textes les plus récités dans le bouddhisme qui invite l'être humain à agir au meilleur de lui-même.

Le texte

Voici ce qui doit être accompli par celui qui est sage, qui recherche le bien et a obtenu la Paix.

Qu'il soit appliqué, droit, parfaitement droit,
Docile, doux, humble, content,
Aisément satisfait;
Qu'il ne se laisse pas submerger par les affaires du monde,
Qu'il ne se charge pas du fardeau des richesses,
Que ses sens soient maîtrisés;
Qu'il soit sage, sans orgueil
Et ne s'attache pas aux familles.

Qu'il ne fasse rien qui soit mesquin
Et que les sages puissent réprouver.

Que tous les êtres soient heureux.

Qu'ils soient en joie et en sûreté.

Toute chose qui est vivante,
Faible ou forte,
Longue, grande ou moyenne,
Courte ou petite, visible ou invisible,
Proche ou lointaine, née ou à naître,
Que tous ces êtres soient heureux.

Que nul ne déçoive un autre ni ne méprise aucun être
Si peu que ce soit;
Que nul, par colère ou par haine,
Ne souhaite de mal à un autre.

Ainsi qu'une mère au péril de sa vie surveille et protège son unique enfant,
Ainsi avec un esprit sans limite doit-on chérir toute chose vivante,
Aimer le monde en son entier,
Au-dessus, au-dessous et tout autour,
Sans limitation,
Avec une bonté bienveillante et infinie.

Étant debout ou marchant,
Étant assis ou couché,
Tant que l'on est éveillé on doit cultiver cette pensée.
Ceci est appelé la suprême manière de vivre.

Abandonnant les vues fausses,
Ayant la vision intérieure profonde,
Vertueux, débarassé des appétits des sens,
Celui qui est perfectionné ne connaîtra plus la renaissance.

Etre une île - Ayya Khema

Ayya Khema

L'auteur est une nonne bouddhiste de la branche du bouddhisme theravâda / Vipassana. Elle a été très active à promouvoir une pratique du bouddhisme chez les femmes en fondant plusieurs centres bouddhistes autour du monde en Australie, au Sri Lanka et en Allemagne. Vous pouvez consulter sa biographie complète en anglais sur Wikipedia.

Description du livre

Etre une île

Ces douze causeries sur la pratique du Dhamma (qui permet de se tenir à l'écart d'un désastre menaçant) directes, claires, inspirées, deviennent vite un guide pour développer la vision intérieure dans le cadre d'une bonne relation avec soi-même et les autres. Cette lecture invite à la paix de l'esprit et, pour les résolus, permet de pénétrer la nature de l'existence humaine et de la qualifier.

Un extrait concernant la relation à soi-même

Le Discours de l’amour bienveillant (Karaniya-Metta Sutta) nous explique comment nous comporter avec les autres. Nous devons les traiter comme nos propres enfants. Ce sutta ne dit rien de particulier sur le comportement à tenir vis à vis de nous-mêmes ni comment agir. Pourtant la façon dont nous nous traitons est le plus vraisemblablement celle dont nous allons user avec les autres. La manière dont nous agissons avec les autres est certainement la façon dont nous nous conduirons envers nous-mêmes.

Comme chacun de nous est d’abord concerné par lui-même, il est très important d’avoir une idée de nos aspirations lorsque nous sommes confrontés à notre personne. Penser que nous affrontons le monde par, et à cause de, nos relations avec autrui reste une idée, un concept. En réalité, nous confrontons constamment nos propres faiblesses et forces, et réagissons en conséquence. Ce qui se passe autour de nous n’est qu’une suite d’enclenchements faisant ressortir nos stimulations intérieures.

Le monde qui nous entoure se compose de situations, d’expériences et de personnes avec lesquelles nous sommes en contact par nos sens. Le plus fort des sens est l’esprit, le dispositif du penser qui a, d’ailleurs, la fâcheuse tendance à échapper à notre contrôle. Nous ne sommes pas présents à ce qui se passe réellement pour la bonne raison que nous ignorons ce qui vraiment est en action. Nous sommes intéressés par ce que nous croyons qu’il se passe. Deux façons de penser président aux choses pouvant arriver : soit les craindre, soit les espérer. Aucune des deux n’est réaliste. Nos espérances sont des désirs non fondés et nos peurs sont des inquiétudes sans fondement. Les deux créent du tumulte : Les espoirs sont mêlés à la peur qu’ils ne se réalisent pas. Chaque aspiration vécue renferme une angoisse non encore matérialisée, qui peut-être jamais, allez savoir ! ne se matérialisera. Nos peurs sont également liées à l’espérance. Peut-être ne se produiront-elles pas si nous négocions les choses avec assez d’habileté. Et, de nouveau, nous avons peur de ne pas être assez intelligents…

Nous nous trouvons ainsi dans une situation de tension et de malaise que nous aimons soulager par toute sorte de distractions. Nous essayons d’amoindrir nos crispations par la nourriture, la boisson, les loisirs, la parole, le sommeil. N’importe laquelle de ces disponibilités semble faire l’affaire. Dans le monde, nous avons les journaux, la télévIsion, le téléphone ; sans pouvoir user de ces moyens, tout ce qui nous tombe sous la main fait l’affaire. S’il nous est impossible de trouver quoi que ce soit, nous devenons déprimés ou irrités.

En réalité cette dispersion (Papanca) commence parce que l’esprit s’octroie la liberté de demeurer hors de contrôle. Au lieu de s’occuper de ce qui se passe réellement, nous le laissons aller dans toutes les directions - penser au futur avec crainte ou espoir, penser au passé avec regret ou nostalgie.

L’attention consiste à demeurer attentif à chaque moment. Mais l’attention parfaite est difficile à réaliser, par ce que l’esprit a tendance à s’éparpiller. Nous devons faire plus que juste nous dire de rester attentifs. Si nous étions attentifs, parfaitement, à chaque moment, cette dispersion n’aurait pas lieu. Elle ne serait pas possible. Mais puisque nous ne sommes pas vigilants, nous avons besoin d’autres aides pour garder notre équilibre. Un esprit sain est un esprit bien équilibré. Un esprit sain est un esprit qui ne prend pas la tangente. Il n’est pas inquiet, déprimé et craintif, ou exubérant à propos de rien du tout. Pour jouir d’un esprit bien équilibré, il ne suffit pas de nous dire : « Sois attentif ». Si nous en étions capables, nous n’aurions besoin de rien d’autre. Tout irait.

Une des meilleures choses à faire pour nous aider est de ne pas nous sous-estimer. S’apprécier à sa juste valeur ne connote pas un quelconque sentiment de supériorité ni l’esprit de compétition « Je peux le faire mieux que toi », ou « Quoique tu accomplisses, je peux être meilleur ». Rien de tel ! L’estime ne signifie pas énumérer toutes les choses que nous savons. Un écart énorme existe entre le savoir personnel et ce que nous faisons. Il est inutile de penser à nos connaissances mais il est utile de réfléchir à ce que nous avons déjà accompli. Rien n’a d’importance mis à part ce que nous faisons vraiment. Ce que nous pourrions exécuter un jour ne porte pas à conséquence. Ce que nous savons reste immatériel. Mais ce que nous faisons réellement porte à conséquence. Si nous voulons nous estimer, nous devons nous souvenir de nos actions, des saines.

Il s’avère pour nous positif d’être personnellement contents. Si nous ne sommes pas capables de créer un tel sentiment, nous ne le serons jamais nulle part ni avec qui que ce soit. Il va nous falloir cohabiter avec la personne spécifique que nous sommes encore un bon bout de temps. Elle ne va pas s’exiler ni être expédiée ailleurs. Si je n’éprouve aucun contentement avec « moi », comment pourrais-je en trouver avec quelqu’un d’autre, ou avec quelque chose d’autre ? Qui nous sommes est toujours l’obstacle. La première et principale priorité reste de trouver du plaisir à vivre avec soi-même.

Le Karaniya-Metta Sutta exprime cela très bien. Ce texte conseille d’être pleinement content, et facilement satisfait. Il mentionne quinze conditions conduisant à la tranquillité. Sans trouver ces quinze conditions en nous-mêmes, nous ne trouverons la paix nulle part.

Etre assez content intérieurement signifie être satisfait de ce que nous possédons, de notre apparence, de nos paroles, de notre vie, de nos réactions. Tout doit être teinté de contentement. Ça ne veut pas dire que nous ne puissions pas nous améliorer. Mais si la sensation d’un sérieux manque en soi perdure, rien ne pourra aller bien. La tension de désirer quelque chose d’autre existera toujours. Désirer est tension, ne pas être satisfait. La cause de toute ambition est toujours l’insatisfaction personnelle, dukkha. Plus nous abandonnons le vouloir, et plus nous abandonnons dukkha. Pour laisser aller le désir, nous devons être contents de ce qui est.

Peut-être que ce qui existe n’est pas exactement ce que nous attendons. Tout le monde a des espérances. Nous espérons tous quelque chose de nous et des autres. Aucune aspiration n’est réaliste. Aucune attente ne tient compte du manque de permanence (anicca). Tout change constamment. Ce fut peut-être parfaitement bien pendant un moment, mais ça ne l’est plus. Comment pourrions-nous réussir à nous sentir exaucés dans des situations considérées comme peu ou prou insatisfaisantes ? Tout d’abord, observons la situation d’un peu plus près. « Qu’a-t-elle d’insatisfaisant ? Pourquoi n’est-elle pas satisfaisante ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Qu’est-ce qu’elle ne nous offre pas ? En quoi ne soutient-elle pas suffisamment notre ego, ne se conforme-t-elle pas suffisamment à nos espérances ? » Une fois que nous aurons vu ce qui rend le contexte inconfortable, nous nous rendrons compte que ce n’est qu’une bagatelle ne valant même pas la peine d’en parler.

Lorsque quelque chose résiste intérieurement, sans cesse générateur de dukkha, de tension, de désirs inassouvis, pourquoi ne pas nous remémorer les choses suivantes. « Ma nature est de mourir. Je ne peux éviter la mort ». Rien ne dit que je vais mourir dans cinquante ans. Peut-être, vais-je mourir dans cinq minutes. Pourquoi ne pas conserver cette idée consciemment ? Garder la mort à l’esprit n’est ni morbide ni déprimant. Cela nous rapproche un peu plus de la réalité car c’est la vérité. Est-ce que nous réagirions vraiment avec un tel mécontentement si nous savions qu’il ne nous reste plus que dix minutes à vivre ? Pourquoi ne pas essayer cette technique ? Je vous garantis que si nous nous souvenons vraiment qu’il ne nous reste pas plus de dix minutes à vivre, aucune de nos réactions présentes n’ira pour des futilités dans le sens d’un mécontentement. Il se peut que la mort nous effraye. La peur provient de la haine. A quoi sert de haïr une échéance inévitable ? Pourquoi devrions-nous détester ce qui arrivera de toutes façons ? Attitude stupide, mais courante chez la plupart des gens. Voilà bien une de nos innombrables absurdités ! Afin d’être en relation avec nous-mêmes, d’une façon satisfaisante pour nous et pour les autres, le contentement est de la plus grande importance. Ce qui comprend l’appréciation de soi lorsque tout ce qui nous entoure semble créer des ravages et du tumulte, revenons à nous-mêmes et à la bonté innée. Retournons à ce qui est pur. Nous ne pourrions pas nous clarifier si nous n’avions pas déjà une base intérieure pure. Si nous étions tout à fait souillés, s’il n’y avait pas une petite parcelle de fraîcheur, il n’y aurait pas beaucoup de chance de purification. Notre pureté doit être étendue, cultivée et mise à profit. Dans le cas de troubles et de peur, d’aversion ou de souffrance occasionnée par un désir insatisfait, revenons à notre centre, là où réside le contentement. Nous pouvons le trouver à l’intérieur.

Nous défendons tous la notion erronée que le contentement dépendrait de certaines conditions ou de certaines personnes - une autre de nos lubies. Comment peut-il dépendre d’une chose extérieure à nous ? Si nous optons pour une réelle paix, elle ne peut découler que de notre potentiel intérieur . toujours à disposition. Les gens et les situations qui nous procurent de la satisfaction se transforment en une dépendance par le fait qu’ils nous rendent esclaves des autres. Personne ne veut être un esclave, nous voulons tous devenir totalement libres.

Trouvons le bonheur résidant dans notre propre pureté, il est indépendant et n’est pas sujet au désappointement causé par le manque de permanence. La seule chose dont il dépende provient de l’attention que nous lui portons. Nous ne connaissons que les choses que nous surveillons consciemment. Avez-vous essayé d’être attentif à ce qui est sain, bienfaisant, habile et utile ? Essayer d’être attentif uniquement à cela mène au bonheur. Ne prêtez attention à rien d’autre. Revenez sans cesse à votre pureté native.

Dans la vie, le sens de la gratitude nous est d’un grand secours. Il n’a pas besoin d’être dirigé vers quelqu’un ou quelque chose de particulier. Nous pouvons engendrer de la gratitude pour les conditions karmiques nous ayant permis d’accomplir un réel effort, cela peut être avoir un sens de réelle gratitude pour la chance d’avoir un corps en relative bonne condition. Cela ne signifie pas prendre une chose positive pour acquise. Plus les gens sont riches et plus ils prennent leurs privilèges pour acquis. Plus ils jouissent d’une bonne santé, plus ils ont de chance et plus ils considèrent ces bienfaits comme quelque chose d’acquis. Cette attitude non plus n’engendre pas le bonheur. Seule la gratitude pour les conditions positives crée le contentement.

Si nous ne cultivons pas une juste attitude vis-à-vis de nous-mêmes, le sentiment d’être bien dans notre peau, le sentiment d’être capable de nous reposer et de nous relaxer intérieurement, nulle part nous ne nous sentirons chez nous - là où est notre cœur et non juste là où est notre corps. C’est pourquoi, lorsque notre coeur s’ouvre et que naît un sentiment d’estime, de gratitude et de contentement, de bien-être avec nous-mêmes, nous sommes chez nous. Et ainsi serons-nous aussi chez nous n’importe où sur cette terre, n’importe où dans cet univers.

Notre demeure ne dépend pas d’une maison, au grand jamais de quatre murs. Où est notre foyer ? Essayons de le trouver dans notre propre coeur, uniquement là. Un bon chez soi doit comporter de la chaleur, spécialement quand le monde extérieur semble froid. Où peut être cette ardeur si ce n’est dans notre coeur ? C’est l’endroit où nous devons créer le confort auquel nous aspirons, le bien-être que tous nous désirons, le bonheur que tous nous recherchons, la paix si fugace. Notre coeur est le centre de notre création, centre où nous devons demeurer surtout lorsque des difficultés surgissent. Quand tout va très facilement, chacun prend ces circonstances comme son dû. Mais, quand les difficultés apparaissent, nous regardons autour de nous et cherchons de l’aide. Ce soutien réside dans notre propre coeur, toujours là si nous lui avons créé une solide base de vie, établie en notre sein sur une fondation sûre, chaude et aimante.

Dépendre des autres pour notre bonheur est insensé, c’est le moins que l’on puisse dire. Dépendre des autres pour notre sécurité est absurde. Comment pouvons-nous nous reposer sur quelqu’un recherchant aussi son propre bonheur et sa propre sécurité ? Seule la personne les ayant trouvés possède quelque chose de précieux - un bon chez soi. Etre centré sur son bonheur et sa sécurité donne la possibilité et la capacité de résister à tous les troubles et difficultés surgissant extérieurement. Dans le monde, personne ne s’en sort sans tumulte ni épreuves, - dukkha. Mais c’est seulement lorsque nous avons trouvé notre propre centre que nous savons où aller en cas d’urgence : dans notre propre coeur. Les pressions peuvent être minimes, par exemple trop de gens jacassant en même temps, des demandes pressantes, des espérances non satisfaites, n’importe quelle sorte d’urgence. Le coeur est toujours l’endroit où se rendre. Rentrer chez soi, au coeur, là où il y a chaleur, estime, gratitude et contentement. C’est ce que nous devons apprendre à faire. Cela ne vient pas tout seul. La façon d’apprendre consiste à finir par abandonner chaque pensée malsaine afin de ne garder en nous que ce qui est sain, habile, bienfaisant et positif. Plus nous aurons de pensées négatives et plus ce chez nous, support de notre vie, deviendra souillé, sale. Après avoir appris à abandonner une pensée, nous trouverons la force de répéter ce geste à chaque occasion. Ce faisant nous nettoyons notre havre. Tous, chaque jour , balayons notre chambre. Tous nous balayons les allées. Balayons aussi notre cœur ! Nous pouvons aussi faire le ménage des allées et du coeur en même temps. Ça ne prend pas plus de temps. Il faut le clarifier pour le purifier de la peur, de la résistance, et même des vains espoirs. L’espoir n’est pas la réalité. Espoir et peur vont ensemble.

Avec un sentiment de chaleur et de sécurité au cœur, la méditation s’en porte mieux. Pas seulement la concentration mais l’existence même prend une texture différente. C’est comme si nous réalisions que nous avons vécu d’une façon fragmentée et que, maintenant, cette vie en morceaux s’unifie. Grâce à une vie unifiée un sentiment de complétude voit le jour - une façon de rentrer sur la voie Ariyan, la Noble Voie, et de vivre une vie sanctifiée. C’est quelque chose à mettre en acte pour nous-mêmes et par nous-mêmes. Chaque fois que vous assainissez quelque chose - et tout le monde a l’occasion de s’y employer (nous nettoyons les allées, les plates-bandes de fleurs, les arbres trop touffus, la cuisine, la vaisselle, toutes sortes de saletés), souvenez-vous, s’il vous plaît, de nettoyer aussi votre coeur. Les deux actions doivent aller ensemble. Il est si difficile de se souvenir que lorsque nous agissons physiquement, nous pouvons aussi nous purifier mentalement.

Grâce à une base centrale propre et solide, notre texture intérieure est imprégnée d’amour. Un amour certain pour soi-même a, bien sûr, tendance à rayonner à l’extérieur de nous. Nul besoin d’essayer d’être délibérément aimant avec les autres, cette modalité est une conséquence de s’aimer soi-même.

S’aimer soi-même, dans ce contexte, n’a rien à voir avec de la complaisance. Nous aimer signifie cultiver un sentiment positif envers nous-mêmes. Avoir de l’amour pour les autres devient alors facile. Une sensation d’unité envahit tout notre être, peu de chance subsiste pour se disperser à nouveau. Nous voilà solides, d’un seul bloc. Non seulement nous le ressentons mais autrui aussi constate cette fermeté. Une fois ceci établi personnellement, nous devenons aussi un ancrage, un rocher où les autres peuvent prendre pied. Un roc solide ne s’effrite pas lorsque les autres y prennent appui. Mais s’il est friable et trop poreux, l’adversité l’affligera toujours. C’est cette solidité qu’il faut établir dans notre coeur pour que rien de ce qui se passe à l’extérieur de lui ne l’entaille. La vie sainte signifie devenir entier, tout d’une pièce.

Source : Extrait du livre "Être une île" de Ayya Khema
154 pages - Broché - 14 x 21 - Éditeur : Dharma - Isbn 2.86487.028.2 -1997

lundi 27 mars 2006

De la satisfaction des sens - Hahnemann

L'homme est né pour jouir. Ainsi parle l’enfant même au berceau, appelant le sein de sa mère; et le vieillard qui se plait encore à attiser la Flamme du foyer; l'enfant qui s'amuse avec ses jouets ; la fille qui aime la danse; le jeune homme qui aime le bain et la mère de famille, livrée tout entière aux apprêts des fêtes domestiques; et le père joyeux, rentrant dans sa demeure et recevant les douces caresses de ses enfants.

Toute la création connaît le plaisir et la jouissance. Pourquoi ces biens seraient-ils refusés à l'homme, doué d'une sensibilité plus exquise, plus délicate ?

Certainement, l'homme est fait comme tous les êtres pour la jouissance et le plaisir, mais, seul, il dépasse, dans le choix et le nombre de ses jouissances, la juste mesure. Un animal, vivant en liberté, ne prend pas d'autre nourriture que celle qui convient à sa nature et sa santé; il en prend ce qu'il faut pour son bien-être, et rien de plus; il ne boit que pour se désaltérer; il ne se repose que quand il est fatigué ; il ne s'accouple que rarement , et seulement à des époques déterminées pour la propagation de sa race, quand un instinct irrésistible le porte vers l'objet de ses désirs.

La satisfaction de nos besoins sexuels n'a pas d'autre but que la conservation de notre vie, de notre santé, et la reproduction de notre race ; le plaisir est d'autant plus vif que les besoins sont plus forts et plus énergiques; mais chez les hommes les plus heureux, chez ceux qui vivent conformément à la nature , il perd de son attrait, dès que le besoin est satisfait.

Au delà de, cette mesure si souvent dépassée dans les classes moyennes et élevées, commencent la luxure et la débauche. Multiplier les excitations des sens, cela s’appelle vivre. « J'ai beaucoup vécu », dit le libertin énervé; il me semble, au contraire , qu'il a vécu fort peu.

La nature a départi à chaque homme en particulier une certaine somme de plaisirs matériels que son système nerveux peut supporter sans préjudice pour la santé. L'homme tempérant apprendra bientôt, par une expérience faite de bonne foi, la limite qui convient à son organisation; et , en respectant les lois de la nature, il est plus heureux que ne saurait le croire l’homme abandonné à ses désirs.

Celui qui, séduit par de funestes exemples ou par les avantages de la fortune, dépasse la somme de jouissances que comporte sa santé, s'apercevra que les sens répugnent d'abord à cet excès. La satiété, le dégoût, ce sont là des avertissements que donne la sagesse de la nature. S'il continue à fatigué son corps par l' abus des plaisirs, s'il emploie des moyens factices pour réveiller ses nerfs engourdis, il parviendra sans doute à rendre son système nerveux très irritable , ce qui n'arrive point à l'homme tempérant; mais cette sensibilité excessive ne produit guère de jouissances réelles. Car, à mesure que, par des moyens artificiels, nous essayons d'augmenter le nombre et la vivacité de nos plaisirs nos sens s’émoussent, et nos impressions deviennent chaque jour moins agréables

Il faut au sybarite , pour exciter son appétit blasé, des épices, du sel , des vins forts et chargés d'alcool ; les aliments les plus assaisonnés lui deviennent insipides, et son palais demande chaque jour des sauces nouvelles , de nouvelles inventions de l'art , qui combattent les mouvements du cardia, et lui fassent oublier sa fonction naturelle, son devoir, si je puis dire , de rejeter le superflu. Cet homme que deux ou trois plats, ont bientôt rassasié, n'en exige pas moins impérieusement que le génie gastronomique lui serve encore deux ou trois services , dont les mets, par leur aspect agréable, par leur parfum suave , par leur saveur piquante et variée , enfin par l'abus des condiments, trompent sans cesse et de plus en plus les sens fatigués, et surtout la langue. Mais ce n'est là qu'un plaisir factice, tout d'imagination, ce n'est point une jouissance réelle, née d'un bien-être véritable et général.

Le paysan qui bat le blé dans la grange éprouve , en prenant son repas de bouillie de seigle , de pommes de terre et de sel , plus de jouissance que le gourmet, dont le dîner coûte peut-être mille fois davantage. L'un, gai, joyeux pendant le jour, dort, la nuit, d'un sommeil profond et réparateur ; l'autre se couche l'estomac tout surchargé; il ne connaît qu'un sommeil léger, plein d'angoisses , troublé par des rêves pénibles , et , quand il se lève le matin , il a le front assombri, la langue épaisse ; ses bâillements convulsifs attestent assez que la nuit ne lui a point apporté un repos bienfaisant et salutaire.

Lequel vaut mieux, du repas pris sous le chaume ou du somptueux festin? Qui , du paysan ou du gastronome, a goûté la jouissance la plus élevée, la plus réelle ? A quelle table s'est assis le vrai plaisir ?

Le villageois qui boit de la bière le dimanche éprouve ce jour-là plus de plaisir que le riche président n'en a trouvé à boire pendant toute la semaine les vins les plus exquis et les plus chers. L'un en se désaltérant tous les jours de travail à la source voisine de sa pauvre chaumière, a conservé sa santé, son humeur joyeuse; l'autre a dépensé beaucoup d'argent pour s'échauffer et s'étourdir.

En vain le libertin s'imagine qu'à dissiper honteusement des forces créées pour une fin plus noble, il trouvera de vifs plaisirs et des jouissances heureuses. Sans parier de l'affaiblissement et des souffrances sans nombre qui sont les suites inévitables de ses écarts insensés, sans rappeler qu'il se prive ainsi des douces joies de la paternité, sans montrer les rides précoces que la débauche marque profondément sur son front sillonné, le libertin reste toujours l'esclave misérable d'une habitude qui lui cause moins de plaisir que de peines et de douleurs. Infortuné! il ignore les charmes ineffables de ces rares et féconds embrassements d'une tendre épouse, dont la vertu , la pudeur inspirent le respect, et savent remplir le lit conjugal des jouissances d'un véritable amour.

Celui qui aime à vider jusqu'à la lie la coupe de la volupté, pourra trouver ce qu'il cherche sur la couche effrontée des courtisanes. Mais adieu à toute sensation délicate! le cœur s’émousse; l'amour, cet ange du ciel, devient pour l'enfant perdu de la débauche un jouet ridicule. Bientôt le libertin verra ses sens même s’engourdir et s'éteindre, si bien qu'il faudra, pour les exciter, les plus grossiers aiguillons et des ressources qui, en révoltant la pudeur, font frémir l'imagination. L'épuisement du corps et de l'âme, le mépris de soi-même, le dégoût de la vie, une mort misérable et prématurée, voilà donc les fruits de ces prétendus plaisirs!

Que les hautes classes sachent le comprendre , elles qui s'efforcent de se distinguer par le raffinement des mœurs , par l'éclat du dehors et des apparences , pourquoi, dans les choses de l'amour, sont-elles si inférieures aux classes pauvres? Pourquoi tombent t’elles si bas et dans un tel excès d'abrutissement? C'est qu'elles veulent trop jouir, et trop vite. Les riches pourraient être heureux s'ils connaissaient la véritable, l'unique voie qui conduit au bonheur, la source intarissable des jouissances les plus réelles et les plus vives , des joies abondantes et profondes : la modération.

S. HAHNEMANN : Études de Médecine Homœopathique. éd. BAILLIERE 1855

Source : De la satisfaction des sens sur le site Planète Homéo.

Vous pourrez trouver d'autres textes aussi intéressants de l'inventeur de l'homœopathie Hahneman ainsi qu'une belle biographie sur la page Homéopathe Hahnemann sur le même site.

L'homœopathie

L'homœopathie, c'est quoi ?

Par le Dr. E. Broussalian

L'homœopathie
N'est pas une médecine lente.
N'est pas une médecine qui ne convient qu'aux enfants ou aux petits bobos.
N'est pas une médecine qui soigne le "mal par le mal".
N'est pas une médecine qui soigne par les plantes.
N'est pas une panacée.

Mais alors qu'est ce que l'homœopathie ?

L'homœopathie est la découverte de toute une vie d'un médecin allemand de la fin du 18ème siècle: Samuel Christian Frédéric Hahnemann, et qui définit un ensemble de lois et de méthodes pour rationaliser la prescription des médicaments. Il publie en 1810 la première édition de son ouvrage, l'Organon de l'art de guérir, dans lequel il décrit ce qu'il appelle la méthode homœopathique.

Hahnemann forge un terme nouveau, "homœopathie" qui dérive du grec homoeion (semblable) et pathos (souffrance). A dire vrai, il eût peut être été préférable de baptiser la science nouvelle "homœothérapie", qui signifie traiter par les semblable. Quoi qu'il en soit, la politique de vulgarisation et de dégradation de l'homœopathie à laquelle on assiste depuis plusieurs décennies a conduit aussi à la déformation de son orthographe en "homéopathie". Ceci est un contresens grave. Le terme grec homeos signifie identique, or l'homœopathie n'a jamais prétendu soigner la rougeole en inoculant le virus de cette maladie, ni soigner des traumatismes par des coups de bâton... Un moyen de s'en souvenir: on écrit Gœthe, et pas Géthe.

L'homœopathie repose sur trois points fondamentaux :

  1. La loi des Semblables.
  2. La perception du malade en tant qu'entité globale.
  3. L'application de l'infinitésimal.

La loi des Semblables

Pressentie par Hippocrate, Hahnemann est le premier à formuler clairement cette loi, qu'il déduit expérimentalement par l'observation et qu'il confirme par l'expérience clinique au chevet du malade. A ce titre, et bien avant Claude Bernard, Hahnemann est le premier à avoir basé la médecine sur l’expérimentation.

On peut formuler cette loi comme suit: toute substance est capable de dérégler un sujet sain, dérèglement qui se traduit par un ensemble de symptômes. Cette même substance sera alors capable de guérir un malade qui présente ces mêmes symptômes.

Autrement dit, le médicament doit être choisi en fonction de sa ressemblance avec la maladie à traiter. Pour guérir, il faut que la maladie artificielle du médicament ressemble le plus possible à la maladie naturelle du malade.

La perception du malade en tant qu'entité globale

Hahnemann utilise la Loi des semblables pour soigner les affections aiguës avec des réussites retentissantes. Scarlatine, pneumonie, choléra, toutes ces affections que redoutent ses contemporains sont soignées avec succès et voient leur mortalité extrêmement réduite. (Ainsi, Malgré la volonté de certains d’effacer l’Histoire, on pourrait exhumer bien des statistiques de l’époque qui montrent surabondamment la supériorité du traitement homœopathique (Note 1).)

Mais, il déchante bientôt face à certains échecs: chez les malades souffrant de maladies chroniques, l'homœopathie arrive à guérir un premier accès aigu, marche moins bien lors d'une récidive, et échoue souvent par la suite. En somme, le remède similaire aux symptômes de la crise soulage celle-ci, mais l'affection chronique demeure : le malade n'est toujours pas guéri.

Alors, pendant près de 12 ans, Hahnemann va étudier tous ses échecs, pour arriver à la conclusion suivante : la Loi des semblables n'est pas en cause puisque universelle et "marchant" bien pour les cas non chroniques; le problème vient donc de ce que le remède aigu n'est similaire qu'à une partie de la maladie à traiter, c'est à dire similaire au groupe de symptômes qui ne s'expriment que lors d'un "réchauffement" de la maladie chronique, groupe qui ne représente que "la partie émergée de l'iceberg".

Conclusion : pour traiter une maladie chronique, il faut donner le remède similaire aux symptômes du malade en dehors d'une crise, et ne tenir que partiellement compte de l'expression aiguë de la maladie. C’est pour cela que votre homœopathe vous interroge sur des tas de points qui vous semblent n’avoir rien à voir avec ce dont vous vous plaignez.

L'application de l'infinitésimal

L'expérience enseignera très vite à Hahnemann que le patient est hypersensible au médicament indiqué et réagit souvent violemment à son administration (Note 2). Aussi, Hahnemann va jouer sur la quantité pour tenter d’éviter ces réactions. Il diluera d’abord au dixième, puis au centième, puis au cinquante millième. Lui qui est un chimiste distingué (il a échangé des travaux avec Lavoisier) écrira "l'expérience montre que même des dilutions inconcevablement élevées contiennent toujours assez de principe actif pour causer une aggravation initiale perceptible suivie de l'effet curatif". Il baptisera dynamisation le processus qui consiste à secouer violemment et diluer progressivement les substances. Paradoxalement, l'action du médicament est d'autant plus rapide, profonde et durable dans l'organisme, que la dynamisation est élevée.

(Note 1) Par exemple, les archives de l’armée française pourraient révéler comment les homœopathes ont sauvé la plupart des soldats atteints de dysenterie devant le siège de Sébastopol. Les statistiques américaines montrent comment l’homœopathie réduisait presque à zéro la mortalité de la fièvre jaune, de la diphtérie, ou du choléra. Pour la pneumonie, la médecine classique de l’époque dénombrait 30 à 34 % de mortalité alors que les hôpitaux homœopathiques en déploraient de 0,3 à 0,7 % avec le même recrutement...

(Note 2) L’homœopathie cherche à donner le minimum nécessaire, la médecine classique le maximum supportable (Dr. P. Schmidt).

Source : FAQ - Introduction sur Planète Homéo où vous pourrez trouver sur cette méme page d'autres informations plus complètes sur les médicaments, les maladies, la prise de médicament, l'homéopathie et les enfants et la FAQ. Si vous êtes médecin, vous pourrez accéder à l'intégralité du site où sont présentes de très nombreuses informations sur l'homœopathie (Planète homéo vous fournit alors un code d'accès).

Vous pouvez également consulter l'article Introduction à l'homœopathie sur la partie Analyse du même site.

Pour un guide sur les remèdes aux maux courants, il y a :

Enfin, pour comprendre de manière approfondie l'homœopathie, vous pouvez lire et étudier l'organon de l'art de guérir de Hahnemann.

vendredi 24 mars 2006

Le Principe responsabilité

Le Principe responsabilité est l'ouvrage le plus connu de Hans Jonas (1979).

Notamment en Allemagne, il a connu une réception qui a dépassé le cercle philosophique et a même été cité au Bundestag allemand.

Dans ce livre, Hans Jonas part de la question « pourquoi l'humanité doit exister ». L'existence de l'humanité dont l'impératif semble aller de soi, n'est plus du tout un fait assuré de nos jours. Au contraire, par son énorme pouvoir qu'il a avant tout grâce à la technique moderne, l'homme a désormais les capacités de s'autodétruire en peu de temps — c'est pourquoi il y a ici une nouvelle question qui doit entrer dans le domaine des considérations éthiques.

En se référant à sa philosophie de la biologie, Hans Jonas fonde l'impératif que l'homme doit exister, vu qu'il a, comme tout être vivant, une valeur absolue qui lui est inhérente et qu'il s'agit par conséquent de protéger quoi qu'il en coûte.

Dans la pratique, cela signifie que doit être interdite toute technologie qui comporte le risque — aussi improbable qu'il soit — de détruire l'humanité ou la valeur particulière en l'homme qui fait qu'il doit exister. Hans Jonas désigne cet impératif par la formule in dubio pro malo. Cela veut dire que s'il y a plusieurs effets possibles à une technologie, il faut décider comme si la plus mauvaise allait s'accomplir : c'est le fameux principe de précaution.

C'est pour cette prescription que Hans Jonas a souvent été accusé comme étant hostile à la technique et à son progrès. Il a cependant refusé ce reproche. Il a même vu une nécessité de faire progresser la technique afin de pouvoir trouver des remèdes aux dégâts déjà causés par elle. Il voulait donc se servir de la technique afin de résoudre les problèmes posés par celle-ci. Mais ce à condition que la technique et la recherche soient pratiquées dans un cadre bien défini et sous des conditions bien contrôlées, afin d'éviter qu'il n'en résulte d'autres effets négatifs.

Source : Wikipedia.

Homéostasie et adaptation

Hippocrate en reprenant la théorie pythagoricienne des humeurs prétend que toute « dyscrasie » ou rupture de l'équilibre normal est la cause de maladie. Hippocrate pose ainsi les bases du concept d'homéostasie et des conséquences de son dépassement.

Scientifiquement parlant, c’est en 1865 que Claude Bernard observe et décrit le concept d’homéostasie, sans toutefois le nommer comme tel : « Tous les mécanismes vitaux quelques variés qu’ils soient, n’ont toujours qu’un seul but, celui de maintenir l’unité des conditions de la vie dans le milieu intérieur ». Il y aurait donc une propriété essentielle chez les êtres vivants qui serait la faculté de maintenir la stabilité du milieu interne. Cette constance du milieu intérieur est la condition « d’une vie libre et indépendante » face à un environnement toujours changeant, soulignant ainsi la fonction primordiale de l’homéostasie. L’homéostasie permet par exemple dans une certaine mesure à un homéotherme d’être indépendant de la température externe, chose qu’un poïkilotherme ne peut se permettre puisqu’il ne dispose pas de la thermogenèse et des processus thermolytiques pour réguler sa température interne. Par cet exemple, on comprend que l’homéostasie est obtenue non pas par un équilibre statique, mais plutôt mobile disposant de techniques de régulation pouvant gérer l’excès ou l’insuffisance.

Mais l’homéostasie ne s’arrête de loin pas qu’aux processus thermodynamiques, mais pour reprendre Claude Bernard, à « tous les mécanismes vitaux » (op.cit.). Il existe donc aussi une homéostasie chimique, alimentaire, etc. On peut ainsi citer entre autres le rôle prépondérant du système hypophysaire dont le stress entre autres dépend, ou plus généralement du système hormonal et ses multiples fonctions dans le maintien d’une homéostasie « globale ». Dès 1878, Bernard montre que lorsque la stabilité du milieu intérieur est perturbée, il y a une vulnérabilité à la maladie. Bernard se situe donc dans la vision Hippocratique de la maladie, comme quoi le germe maladif n'est pas le seul facteur, mais qu'un dérangement de l'équilibre normal conduit à une fragilisation.

C’est Cannon Walter Bradford (1871-1945), physiologiste américain, qui crée le nom d’homéostasie à partir du grec (stasis : état, position et homoios: égal, semblable à) et il y inclura en outre la notion de stress. A partir de l'observation sur des animaux des vagues de l'estomac et de l'intestin pendant la digestion et leurs modifications, voire disparition en cas de frayeur ou crainte, Cannon va s'intéresser aux réactions émotionnelles fortes et leurs relations au corps.

En parallèle aux modifications de la digestion, Cannon observe d'autres dérèglements comme l'accélération du rythme cardiaque, l'augmentation de la sécrétion gastrique.

Dès 1915, dans « Bodily Changes in Pain, Hunger, Fear and Rage », Cannon énonce sa théorie de l'homéostasie sans s’écarter pour autant du concept expliqué par Claude Bernard : « Les êtres vivants supérieurs constituent un système ouvert présentant de nombreuses relations avec l’environnement. Les modifications de l’environnement déclenchent des réactions dans le système ou l’affectent directement, aboutissant à des perturbations internes du système. De telles perturbations sont normalement maintenues dans des limites étroites parce que des ajustements automatiques, à l’intérieur du système, entrent en action et que de cette façon sont évitées des oscillations amples, les conditions internes étant maintenues à peu près constantes [...]. Les réactions physiologiques coordonnées qui maintiennent la plupart des équilibres dynamiques du corps sont si complexes et si particulières aux organismes vivants qu’il a été suggéré qu’une désignation particulière soit employée pour ces réactions : celle d’homéostasie. » (The Wisdom of the Body, 1932).

Cannon va chercher la cause de cette homéostasie et il prouve par une série d’expériences sur l’animal que lorsque l'organisme est soumis à une violente émotion comme la peur ou la fureur, la production d’adrénaline augmente ( The Wisdom of the Body). Enfin, dans « Stresses and Strain of Homeostasis », article publié en 1935, Cannon décrit comment la médullosurrénale, productrice de l’adrénaline, permet de faire face aux changements de température, aux besoins énergétiques ou encore aux variations de pression partielle de l’oxygène dans l’air.

Comme on peut le voir, Cannon associe les processus homéostatiques de maintien de la vie au phénomène du stress, ceci sur leur base d'une production d'adrénaline par la médullosurrénale.

Il convient alors de se demander, dans l'optique de ce travail, la raison du stress selon Cannon. Pour ce dernier, l'homéostasie est mise en danger si les substances essentielles manquent ou sont en excès (origines endogènes) ou encore si un facteur externe est délétère (facteurs exogènes) pour l'organisme. Cannon conçoit donc l'homéostasie comme ayant certaines limites dont la transgression provoque un stress, défini par Cannon comme un stimulus endogène ou exogène provenant du déséquilibre trop important de l'homéostasie. Chez Cannon, le stress se situe donc d'une certaine manière dans le pathogène car il est la conséquence de processus homéostatiques sollicités jusqu'aux limites de leurs marges d'adaptation fonctionnelle. Ainsi, à long terme, l'organisme est fragilisé, vulnérabilisé (position de Bernard et Hippocrate), et ne pourra reprendre sa capacité homéostatique d'origine. Pour prouver ce fait, Cannon citera les maladies carentielles qui une fois commencées rendent l'organisme plus faible à long terme, ceci même après une guérison.

Au niveau adaptatif à court terme cependant, le stress va conduire aux réactions de fuite ou de lutte qui sont la conséquence d'un hyperfonctionnement sympathique. Le stress a donc un rôle adaptatif essentiel à jouer car, « tout comme un matériau ne peut résister qu'à des contraintes modérées, l'homéostasie ne peut être maintenue que si les écarts à la normale restent relativement faibles. Au delà, des processus correctifs permettant de faire face sont nécessaires : c'est le stress ». (Dantzer, 2002). Le stress pour Cannon est donc le complément à l'homéostasie qui permet de réduire au maximum les dégâts déjà engendrés à l'organisme. C'est une réaction d'urgence à court terme qui favorise la fuite ou la lutte, c'est-à-dire l'évitement de la situation pathogène. Et en ce sens, le stress est fondamental à l'adaptation d'un organisme.

Source : Wikipedia.

Réflexions

Bref, l'environnement induit des changements sur nous-mêmes, nous répondons à ces changements en maintenant différents équilibres. Lorsque les changements sont trop importants pour nous, rendant impossible ces équilibres, nos organismes se retrouvent stressés, causant une adaptation limitant les dégâts mais le retour à la normale n'est plus possible.

De même, la nature obéit aussi à de nombreux équilibres, on parle d'écosystèmes. Les animaux, plantes, voire même les éléments de la nature : l'eau (mers, océans, fleuves..) plus ou moins potable, la terre plus ou moins fertile, l'air plus ou moins respirable, réagissent auix changements avec plus ou moins de succès. Mais on peut se demander si ces changements ne sont pas trop importants rendant difficile un retour à une nature abondante et bénéfique.

mercredi 1 mars 2006

Naturopathie - Les principes directeurs

Les docteurs en naturopathie sont guidés par six principes. Ces principes, accentués tout au long de la formation des docteurs en naturopathie, résument l’approche naturopathique de la santé et représentent les pierres d’assise de cette forme distincte de soins de santé.

D’abord, ne fais aucun mal (primum non nocere)

La naturopathie est fondée sur trois principes visant à éviter de causer du tort au patient :

  1. Recourir à des méthodes et à des substances médicinales qui minimisent le risque d’effets secondaires dangereux;
  2. Éviter, dans la mesure du possible, la suppression nocive des symptômes;
  3. Tenir compte du processus de guérison de la personne et le respecter en employant la force minimale nécessaire pour diagnostiquer et traiter la maladie.

Votre docteur en naturopathie choisit des remèdes et des thérapies sécuritaires et efficaces afin d’accroître votre santé et de réduire les effets secondaires nocifs.

Le pouvoir guérisseur de la nature (vis medicatrix naturae)

Votre docteur en naturopathie œuvre à restaurer et à soutenir la puissante capacité d’autoguérison de votre corps, de votre âme et de votre esprit afin de prévenir l’incidence d’autres maladies. Les docteurs en naturopathie décèlent les obstacles à la récupération et les éliminent, facilitant et augmentant cette capacité de guérison ordonnée et intelligente.

Établir et traiter la cause (tolle causam)

L’objectif premier de votre docteur en naturopathie est d’établir et de traiter la cause sous-jacente de la maladie plutôt que de se contenter de simplement gérer ou supprimer les symptômes. La cause sous-jacente peut être issue de l’alimentation, des habitudes de vie, d’événements existentiels, de la posture ou de l’environnement. Les symptômes sont considérés comme l’expression des tentatives naturelles du corps de se guérir.

Traiter la personne entière

Chaque personne est unique et requiert des soins personnalisés. En traitant la cause de n’importe quelle condition, votre docteur en naturopathie prend en considération non seulement vos symptômes physiques, mais aussi mentaux, affectifs, génétiques, environnementaux, sociaux, spirituels et d’autres facteurs. La maladie affecte la personne en entier, pas seulement un organe ou un système particulier. Votre alimentation, votre mode de vie, vos antécédents familiaux, vos sentiments, les stress environnementaux et votre santé physique sont tous soigneusement évalués et analysés.

Enseigner en soignant (Docere)

Votre docteur en naturopathie vous aidera à mieux comprendre la nature de la santé et de la maladie. Il ou elle vous aidera à cultiver une meilleure compréhension des facteurs qui affectent votre santé et vous aidera à l’équilibrer et à devenir plus apte à l’entretenir vous-même. Les docteurs en naturopathie reconnaissent aussi la valeur thérapeutique sous-jacente à la relation médecin-patient.

Prévention de la maladie et promotion de la santé

Votre docteur en naturopathie applique tous les principes énumérés ci-dessus dans une forme proactive de prévention de la maladie et de promotion de la santé. Les docteurs en naturopathie mettent l’accent sur de saines habitudes de vie quotidiennes, évaluent les facteurs de risque et les susceptibilités héréditaires et interviennent de la manière appropriée afin de prévenir la maladie. La santé est plus que la simple absence de maladie. Elle suppose un fonctionnement quotidien aux niveaux les plus élevés possibles et est obtenue au moyen d’une alimentation appropriée, de l’exercice, d’un mode de vie équilibré, ainsi que d’émotions, de pensées et d’actions positives. La capacité de bien-être optimal ou une qualité de vie rehaussée est inhérente à tous les organismes.

Source : Principes directeurs sur le site de l’Association canadienne des docteurs en naturopathie (ACDN) où vous trouverez davantage d'informations sur cette pratique naturopathique.

Note : Si la naturopathie est une pratique reconnue et bénéficie d'un cadre légal au Canada depuis presqu'un siècle, ce n'est pas encore le cas en France..

Les sept péchés capitaux

Les sept péchés capitaux sont une notion définie par le christianisme : ils représentent les comportement humains à éviter afin de ne pas commettre de péchés.

Le premier à reconnaître un certain nombre de ce qu'il appelait des passions fut Évagre le Pontique, moine gnostique et origénique mort dans le désert égyptien en 399 : Évagre identifia huit passions et estimait que tous les comportements impropres trouvaient leur origine dans une ou plusieurs de celles-ci.

La liste actuelle a été citée par Thomas d'Aquin dans sa Somme théologique (question 84, Prima secundae) au XIIIe siècle. Il y mentionne que certains d'entre eux ne sont pas en eux-mêmes à proprement parler des péchés, mais plutôt des vices, c'est-à-dire des tendances à commettre certains péchés.

  • l'orgueil : attribution à ses propres mérites de qualités vues comme des dons de Dieu (intelligence, etc.). Son démon est Lucifer;
  • l'avarice ou cupidité : désir de posséder ou conserver plus de richesses que nécessaire. Son démon est Mammon ;
  • l'envie : refus de se réjouir du bonheur d'autrui, ou satisfaction de son malheur. Son démon est Léviathan ;
  • la colère : courte folie déjà pour les anciens, et qui entraîne parfois des actes regrettables. Son démon est Satan ;
  • la luxure : plaisir sexuel recherché pour lui-même. Son démon est Asmodée ;
  • la gourmandise : ce n'est pas tant la gourmandise au sens moderne qui est blâmable que la gloutonnerie, l'excès et le gâchis. Du reste, ailleurs qu'en français ce péché n'est pas désigné par un mot signifiant « gourmandise » (gluttony en anglais, par exemple). Son démon est Belzébuth;
  • la paresse : refus d'accomplir des tâches nécessaires. Son démon est Belphégor.

Georges Bernanos

Georges Bernanos estime que le système économique rendra toujours plus rentable de spéculer sur les vices de l'homme que sur ses besoins. Il voit donc la société marchande comme un facteur de corruption s'il n'est pas équilibré d'une manière ou d'une autre par une sorte d'idéal. La publicité serait donc un facteur de propagande des péchés capitaux, qui seraient utilisés par elle parce qu'ils servent les ventes (il est possible à titre d'exercice de prendre une série de publicités et de voir quel est le (ou quels sont les) péchés capitaux sollicités par chacune). L'écrivain Frédéric Beigbeder a développé plus tard cette idée.

Source : Wikipedia.

Décadence

Le concept de décadence renvoie à la Rome antique et reste ancré dans la civilisation occidentale depuis le traumatisme provoqué par la chute de l'Empire romain.

Au mot décadence se substitue parfois celui de déclin, qui s'en distingue par le fait qu'un déclin est parfois temporaire.

Les Romains de la décadence

Les Romains de la décadence, peinture académique de Thomas Couture, 1847.

Enrichis par leurs conquêtes militaires, les généraux romains ont ramené chez eux des esclaves, et leurs épouses, libérées des tâches domestiques, s'émancipent ; elles se fardent et se conduisent parfois comme des courtisanes.

Historique

Le thème de la décadence de Rome a été sous la république romaine même évoqué par Caton l'Ancien, Cicéron (O tempora, O mores) et, pour l'Empire, par Juvénal.

Il a été également traité par Montesquieu, qui voit dix-sept causes à la chute de Rome et les énumère. Certaines recoupent des problèmes réels de nos sociétés contemporaines, par exemple le multiculturalisme qui s'était étendu sur Rome et obligeait avant de juger quelqu'un à lui demander de quelles lois et de quels dieux il se réclamait. Mais aussi la crise économique qui avait frappé Rome, et le discrédit de ses lois qui, bien acceptées au départ parce qu'elles apportaient la paix romaine, furent contestées et combattues dès lors qu'elles ne visaient plus qu'à drainer le maximum de ressources sur une Rome devenue oisive, sans fournir de réel service aux populations en contrepartie.

Un écrivain nommé Oswald Spengler ressuscita l'intérêt pour le processus de décadence avec son ouvrage Déclin de l'Occident écrit dans les années 1920.

Concordances

Dans la pratique, on observe néanmoins que nombreuses sont les générations, sous toutes les latitudes, où des aînés se plaignent que les choses ne sont plus comme avant, et la vie ne continue pas moins à s'écouler, comportant des périodes civilisées alternant avec d'autres qui le sont moins. C'est l'un des thèmes des Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar.

Plus inquiétant est le fait que plusieurs de ces doléances furent effectivement émises par des écrivains de civilisations effectivement sur leur déclin, et qui disparurent quelque temps plus tard, sans jamais retrouver leur spendeur passée.

Un exemple au sujet duquel on dispose de beaucoup de documents est celui de l'Empire ottoman, qui s'effondra en 1918, mais dont les premiers signes de décadence avaient été observés dès la fin du XVIIIe siècle; l'un des artisans de cette décadence de l'Empire (au profit d'un nationalisme égyptien) fut Mohamed Ali, lui-même très inspiré par l'action de Napoléon Bonaparte envers la Sublime porte. Par ailleurs, la décadence de certains empires industriels (comme par exemple Boussac) ou coloniaux fournit également quelques objets d'étude. Deux points communs aux empires en décadence semblent être :

  • une perte du sens du réel au profit de règles formelles qui finissent par tenir lieu de nouvelle réalité.
  • une certaine perte d'idéalisme au profit de valeurs hédonistes plus immédiates (ce que les publicitaires utilisent comme moteur pour stimuler les ventes; voir péchés capitaux).

Source : Wikipedia.

Oswald Spengler

Oswald Spengler

Oswald Spengler (1880-1936) est un philosophe allemand, né à Blankenburg dans le Harz le 29 mai 1880. Après des études universitaires à Munich, Berlin et Halle, il devint professeur de mathématiques à Hambourg. Il abandonna rapidement l'enseignement pour se consacrer à son œuvre majeure : le Déclin de l'Occident. Écrite avant la Première Guerre mondiale et publiée dans sa première partie en 1916, elle lui vaut une célébrité mondiale. En Allemagne, il devint l'un des auteurs phares de la « Révolution conservatrice » qui va s'opposer à l'Allemagne de Weimar.

Le Déclin de l'Occident est une œuvre de synthèse historique qui rassemble tout à la fois l'économie politique et la politique, les sciences et les mathématiques, les arts plastiques et la musique. Il analyse l'histoire en distinguant des grandes cultures historiques qui semblables à des êtres biologiques naissent, vivent, déclinent et meurent. Il distingue huit grandes cultures principales et trois attitudes principales propres à l'Occident : l'attitude appolinienne, l'attitude magique et l'attitude faustienne.

Le déclin de l'Occident

Chaque culture traverse les phases évolutives de l'homme en particulier. Chacune a son enfance, sa jeunesse, sa maturité et sa vieillesse.
The press today is an army with carefully organized weapons, the journalists its officers, the readers its soldiers. But, as in every army, the soldier obeys blindly, and the war aims and operating plans change without his knowledge. The reader neither knows nor is supposed to know the purposes for which he is used and the role he is to play. There is no more appalling caricature of freedom of thought. Formerly no one was allowed to think freely; now it is permitted, but no one is capable of it any more. Now people want to think only what they are supposed to want to think, and this they consider freedom.

Traduction :

La presse aujourd'hui est une armée avec des armes soigneusement choisies, les journalistes ses officiers, les lecteurs ses soldats. Mais, comme dans chaque armée, le soldat obéit aveuglément, et l'objectif de la guerre et les plans d'action changent sans qu'il le sache. Le lecteur ne sait ni n'est censé savoir les buts pour lesquels il est employé, et le rôle qu'il a à jouer. Il n'y a aucune caricature plus effroyable de la liberté de penser. Autrefois, il n'était pas permis de penser librement ; maintenant c'est permis, mais personne n'est plus capable de cela. Maintenant les gens veulent penser seulement ce qu'ils sont censés vouloir penser, et ils considèrent ceci comme la liberté.

Attribuées

This is our purpose: to make as meaningful as possible this life that has been bestowed upon us; to live in such a way that we may be proud of ourselves; to act in such a way that some part of us lives on.

Traduction :

Ceci est notre but : rendre cette vie qui nous a été donnée aussi pleine de sens que possible ; pour vivre d'une telle manière que nous puissions être fiers de nous-mêmes ; agir d'une telle manière qu'une part de nous continue à vivre.

Sources : WikiQuote anglais et français et Wikipedia.

Moukadima

Les Moukadima, d'Ibn Khaldoun (Arabe: مقدّمة ابن خلدون), sont une ancienne tentative musulmane d'histoire universelle. Beaucoup de penseurs modernes consédèrent qu'il s'agit d'un des premiers livres de sociologie. L'historien arabe Ibn Khaldoun l'a écrit en 1377 comme la préface de son premier livre d'histoire mondiale, le kitab al-ibar, mais il fut ensuite considéré comme une oeuvre indépendante.

Ibn Khaldoun commence les Moukadima avec une critique complète des erreurs régulièrement commises par ses contemporains historiens et les difficultés qui attendent l'historien dans son travail. Il note sept erreurs:

"Tous les écrits, par leur nature même, sont sujets à l'erreur...
  1. la partialité en une foi ou une opinion
  2. l'excès de confiance dans une source unique
  3. l'incapacité de comprendre ce qui est prévisible
  4. une croyance erronée dans la vérité
  5. l'incapacité de placer un événement dans son vrai contexte
  6. le désir commun de gagner la faveur de ceux des rangs élevés, en les félicitant, en diffusant leur renommée
  7. le plus important est l'ignorance des lois qui gouvernent la transformation de la société humaine."

Contre le septième point (l'ignorance des lois de la société) Ibn Khaldoun présente sa théorie de la société humaine.

Ibn Khaldoun traduisit l'histoire universelle d'Orosius' en arabe pour s'informer sur l'histoire gréco-romaine et chrétienne.

Source : Wikipedia.

À l'ouest d'octobre - Ray Bradbury

"À l'ouest d'octobre" (The Toynbee convector) est une nouvelle de science-fiction de Ray Bradbury, éditée dans la collection Présence du futur.

Le Toynbee du titre original en anglais est probablement Arnold Toynbee, historien qui a suggéré que les civilisations ne pouvaient s'épanouir qu'en réponse à un défi.

On suppose que cette nouvelle a inspiré le créateur anonyme des 'tuiles de Toynbee' (voir Toynbee tiles sur wikipédia anglais), trouvées dans les rues de plusieurs grandes villes.

Résumé de l'œuvre

Attention : Ce qui suit dévoile tout ou partie de l'œuvre !

Le personnage principal est un homme qui affirme avoir inventé une machine à remonter le temps avec laquelle il a voyagé dans le futur. Il déclare en avoir ramené des films et des enregistrements qui montrent que l'Homme a su développer une civilisation avancée avec des inventions tout aussi utiles que merveilleuses. Cependant, il prétend aussi avoir détruit sa machine pour empêcher quelqu'un d'autre de l'utiliser.

Les gens restent à d'abord sceptiques et sont incapables d'expliquer ou de mettre en doute l'authenticité des enregistrements rapportés du futur. Inspirés par la vision de ce futur utopique, beaucoup démarrent des projets pour le réaliser : ils se mettent à inventer les machines que le voyageur du futur prétend avoir vu.

Quand arrive la période que le voyageur déclara avoir visité, il annonce calmement : J'ai menti!'. Puisqu'il savait que l'espoir de l'humanité était depuis toujours de créer un monde utopique, il avait réalisé une vidéo d'un tel monde, pour offrir un but aux aspirations de l'Homme. Grâce à la pensée, l'utopie imaginée devient réalité.

Source : Wikipedia.

Obésité

Source : Wikipedia.

L'obésité se définit comme un état carctérisé par un excès de masse adipeuse répartie de façon généralisée dans les diverses zones grasses de l'organisme. Cela peut entraîner de graves inconvénients pour la santé.

Définition

Les graisses (lipides), comme les sucres (glucides), servent à stocker l'énergie dans le corps. Les sucres fournissent une énergie utilisable rapidement, les graisses permettent de stocker beaucoup d'énergie dans peu d'espace ; en fait, c'est 95 % de l'énergie qui est stockée sous forme de graisse : si toute l'énergie était stockée sous forme de sucre, nous pèserions 800 kg !

La graisse est stockée dans des cellules appelées lipocytes ou adipocytes. On distingue deux situations :

  • le surpoids : les adipocytes stockent de plus en plus de graisse et grossissent ;
  • l'obésité : lorsque les adipocytes arrivent à saturation, elles se multiplient.

Pour évaluer l'obésité, il faut tenir compte de la masse (ce que l'on appelle de manière impropre le « poids ») et de la taille. Une personne qui pèse 100 kg n'aura pas la même corpulence si elle mesure 2 mètres plutôt qu'1 mètre 60.

Le principal indicateur de mesure utilisé est l'indice de masse corporelle (IMC). Il tient compte de la morphologie de l'individu.

L'indice de masse corporelle est égal à la masse (exprimée en kilogramme) divisée par le carré de la taille de la personne (en mètre) :

IMC = masse (kg)/taille (m)2 = masse/(taille × taille)

Un IMC entre 18,5 et 25 est considéré comme normal chez un adulte. Entre 25 à 30, on parle de surpoids (surcharge pondérale). Au-delà de 30, on parle d'obésité. De 30 à 35, on parle d'obésité sévère et, au-delà de 40, d'obésité morbide.

Quelques chiffres

En 2004, l'obésité touche 300 millions de personnes dans le monde.

Pays développés

pays surpoids dont obésité population totale
États-Unis 193 millions (65,7 %) 89,8 millions (30,6 %) 293,5 millions
Mexique 64,8 millions (62,3 %) 25,1 millions (24,2 %) 104 millions
Royaume-Uni 37 millions (62 %) 13,7 millions (23 %) 59,7 millions
Australie 11,7 millions (58,4 %) 4,4 millions (21,7 %) 20,1 millions
République Slovaque 3,1 millions (57,6 %) 1,2 million (22,4 %) 5,4 millions
Grèce 6,3 millions (57,1 %) 2,4 millions (21,9 %) 11 millions
Nouvelle-Zélande 2,2 millions (56,2 %) 0,8 millions (20,9 %) 4 millions
France 23,2 millions (37,5 %) 5,8 millions (9,4 %) 62 millions

Source : L'OCDE en chiffres 2005. Un supplément à L'Observateur de l'OCDE Disponible ici En France, en 1965, seulement 3 % des enfant en âge scolaire étaient obèses ; ils sont 25 % en 2004 et 60 % aux États-Unis. L'obésité de l'enfant est un problème majeur : acquise avant 5 ans, elle persiste à l'âge adulte.

Une étude de la Direction régionale des affaires sociales (DRAS) datant de 2002 et menée en région parisienne permet d'affiner ce constat : 6,2 % des élèves de grande section (4 à 5 ans) scolarisés en école publique souffrent d’une obésité de degré I et 3,3 % de degré II. 11,8 % des enfants de réseaux d'éducation prioritaire (REP, populations défavorisées), contre 8,7 % de la population globale, sont atteints d’obésité de degré I ; 4,5 % contre 2,9 % de degré II.

Pays en voie de développement

On dénombre 115 millions d'obèses dans les pays en voie de développement ; on a paradoxalement des personnes souffrant à la fois d'obésité et de malnutrition. Ceci s'explique par deux phénomènes :

  • la chute du cours mondial du sucre ;
  • le fait que la fabrication d'huile soit une activité subventionnée par les États dans nombre de ces pays ;

Ainsi, l'huile et le sucre sont les denrées les moins chères, mais les personnes souffrent néanmoins de carences notamment en protéines.

En Chine, en 2005, on comptait 90 millions de personnes obèses et le phénomène touche 10 % des enfants chinois. Dans 10 ans, le pays comptera 200 millions d'obèses si rien de change. (Source : AFP, 18 juin 2005).

Causes

L'obésité est le résultat d'un déséquilibre entre l'apport calorique quotidien et les dépenses énergétiques. Quand l'organisme reçoit plus qu'il ne dépense, il stocke une partie de l'apport.

L'explosion récente du nombre d'obèses est attribuée à plusieurs facteurs liés au mode de vie :

  • Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, des humains ont massivement la possibilité de s'alimenter à suffisance, voire de se suralimenter, alors qu'auparavant on rencontrait plutôt des épisodes de disettes et de famines ;
  • L'alimentation s'est fortement diversifiée, et il est beaucoup plus difficile de gérer cette profusion de nourriture : lorsque l'on mange toujours la même chose (ce qui était le cas traditionnellement), la satiété (perte d'envie de manger) indique que l'on a un apport énergétique suffisant ; lorsque la nourriture varie, cette information est faussée.
  • La sédentarité est une cause importante, la voiture et la télévision sont aussi nocives que les excès alimentaires.
  • Les sociétés contemporaines sont source de stress, parfois même de sinistrose. De nombreux individus peuvent alors ressentir un vide moral en eux, qu'ils compensent par la nourriture physique. (Voir boulimie.)

Il apparaît néanmoins que l'obésité est multifactorielle, et parmi les causes, le rôle de l'hérédité est mieux connu : des gènes responsables ont été identifiés, qui interviennent sur la production par les adipocytes de leptine, une protéine agissant au niveau du système nerveux central sur le contrôle de l'appétit et de la dépense énergétique. On a remarqué également l'influence des modes de vie sur les facteurs génétiques. Notre corps a été habitué pendant des millénaires à faire face au manque, il n'est pas adapté à l'abondance ; par ailleurs, avec une même alimentation et une même pratique physique, la prise de masse varie selon les individus.

Concernant l'alimentation, il n'y a pas que la teneur en graisses qui entre en compte, il y a aussi leur qualité.

Conséquences

Une personne souffrant d'obésité court plusieurs risques :

  • physique :
    • diabète : alors que le diabète sucré (diabète de type 2) apparaît normalement à partir de 40 ans, on voit apparaître du diabète sucré dès l'adolescence chez les obèses ;
    • hypertension ;
    • apnée du sommeil ;
    • problèmes articulaires divers : arthrose, tassements vertébraux...
    • dépendance à la nourriture (endorphine dans certains aliments) : sensation de dépression et de malaise entre les repas qui s'en va lorsque l'on mange.
  • psychologique : dépression, rejet de son corps ;
  • social : discrimination, mise à l'écart.

En 1992, l'obésité a été la cause de 178 000 décès en France, essentiellement par maladies cardio-vasculaires et diabète. Par ailleurs, du fait des complications du diabète, l'obésité est la première cause de cécité avant 65 ans en France, et la première cause d'amputation.

Prévention

L'obésité est un problème qui se traite sur le moyen et le long terme, avec éventuellement un suivi médical voire psychologique. À titre préventif, il convient d'adopter une alimentation régulière, c'est-à-dire de respecter les heures des repas, ce qui permet de contrôler ce que l'on consomme.

Les industriels agro-alimentaires ont tendance à mettre des matières premières bon marché dans les plats préparés afin de réduire le coût de fabrication, et notamment du sel, des sucres et des graisses. Il est donc conseillé de préparer sa nourriture soi-même à partir de produits frais, en utilisant de préférence l'huile de colza, riche en Ω3, comme matière grasse.

Il est recommandé de manger beaucoup de fruits et de légumes, au moins 5 par jour.

Enfin, il est recommandé d'avoir une activité physique minimale. À défaut de pratiquer un sport, faire au moins une demi-heure de marche à pied par jour, par exemple en allant faire ses courses à pied dans les commerces de proximité, ou si l'on doit emprunter les transports en commun, marcher jusqu'à la station suivante et ne pas descendre à la station la plus proche mais à celle d'avant.

La prévention auprès des enfants est importante puisqu'ils sont les plus sensibles aux sollicitations publicitaires pour les aliments, qu'ils sont naturellement attirés par les goûts sucrés. En raison du mode de vie moderne, il devient de plus en plus difficile de surveiller la consommation des enfants :

  • horaires de travail des parents faisant qu'ils sont moins disponibles ;
  • éloignement des grands-parents pour des raisons professionnelles, ceux-ci ne peuvent pas garder les enfants au retour de l'école et leur transmettre de « culture culinaire ».

Exemples de politiques de prévention

En Californie, le code de l'éducation prévoit des cours d'éducation physique dans les écoles publiques : 200 minutes de sport au moins tous les 10 jours d'école dans le primaire ; 400 minutes dans le secondaire.

En France, une campagne de sensibilisation lancée en 2002 incite les gens à manger au moins cinq fruits et légumes par jour, et à pratiquer l'équivalent d'une demi-heure de marche par jour (Programme national nutrition-santé — PNNS).

Liens externes

Régime sans caséine ni gluten

De nombreux parents d'enfants autistes ont découvert empiriquement qu'un régime sans caséine ni gluten aidait leurs enfants à aller mieux. Des observations informelles par des médecins ainsi que des études médicales plus suivies semblent confirmer que la suppression complète de ces protéines dans le régime alimentaire soulage les symptômes de l'autisme (le gluten est présent dans de nombreuses céréales, tandis que la caséine est présente dans le lait).

Théorie

D'après des observations sur l'urine faites par le Dr William Shaw[1], il semble que certains enfants ne digèrent pas complètement ces protéines; or la caséine et le gluten contiennent des peptides (les casomorphines pour la caséine, et la gliadorphine et les exorphines du gluten pour ce dernier) qui ressemblent aux opiacés. Il est possible que ces peptides aient un effet similaire sur le cerveau et le système nerveux. Si cette théorie est exacte, l'exposition prolongée à ces peptides opiacés pourrait avoir de nombreux effets délétères sur le cerveau en croissance du jeune enfant, comme ce qui se passe avec n'importe quel autre narcotique.

Effets du régime

Études scientifiques

Il existe très peu d'études de qualité sur les rapports existant entre le régime sans caséine ni gluten et l'autisme, mais l'une d'elles[2] tend à conclure que les effets bénéfiques du régime sont en effet observables scientifiquement.

Effets subjectifs

De nombreux parents indiquent que la suppression de la caséine et du gluten dans le régime de leur enfant améliore le contact visuel, le temps d'attention, et l'humeur générale tout en atténuant les problèmes tels que les crises, les comportements auto-stimulateurs (comme le fait d'agiter la main ou de se balancer) et l'agressivité. Le régime semble également aider les enfants à apprendre des activités quotidiennes telles que s'habiller ou utiliser les toilettes, et améliorer la coordination gestuelle et l'activité de jeux d'imagination. Dans un petit nombre de cas, ce changement de régime alimentaire a eu pour conséquence une amélioration considérable, permettant même à l'enfant de fréquenter une école ordinaire au bout de quelques mois.

En pratique

Voir aussi : Recettes sans gluten et sans lactose

Entreprendre ce régime est difficile, mais pas impossible. Le gluten se trouve dans le blé, le seigle et l'orge et peut parfois contaminer l'avoine qui pousse à côté ou est récoltée ou traitée avec les mêmes équipements que les céréales contenant du gluten. La caséine se trouve dans les produits laitiers. Or le blé et le lait forment une proportion importante du régime alimentaire occidental. Mais l'un des obstacles les plus grands auxquels doivent faire face les parents est que les individus qui ont besoin du régime sans caséine et sans gluten désirent ces nourritures comme s'ils en étaient dépendants! De fait, les parents qui mettent en place ce régime indiquent l'apparition des symptômes du sevrage similaires à ceux d'un toxicomane.

De nombreux parents hésitent à supprimer le blé et le lait parce que ces aliments sont les seuls que leur enfant accepte de manger, et aussi parce que la culture occidentale les considère comme des ingrédients essentiels. Toutefois, même les enfants qui ne mangent essentiellement que du blé et des produits laitiers bénéficient d'une amélioration remarquable de leur situation une fois que le régime sans caséine et sans gluten est installé — et de nombreuses familles se sont rendues compte que les choix de menu s'améliorent une fois que les effets du manque de caséine et de gluten ont disparu chez leur enfant.

Certaines personnes constatent une amélioration immédiate, mais la disparition complète du gluten dans l'organisme peut prendre jusqu'à six mois (un mois pour la caséine). Les partisans de ce régime préconisent d'essayer au moins pendant un an, car certains enfants ont besoin d'un tel délai pour manifester une amélioration. En effet, le changement de régime a des effets dans le corps au niveau cellulaire et permet la consolidation de l'estomac et de la paroi intestinale, ce qui peut prendre du temps.

Bien que ce régime ait été controversé par la communauté médicale, de nombreux médecins et centres médicaux universitaires en font la promotion pour les enfants autistes, en particulier après en avoir constaté de visu l'efficacité. Les médecins qui travaillent avec DAN! (cf. Liens externes) préconisent des traitements tels que le régime sans caséine et sans gluten.

Contexte

Bien que les phénomènes de sensibilité à certains aliments soit connus depuis plusieurs décennies, ils sont rarement pris en compte dans le diagnostic et la thérapie de pathologies lourdes comme l'autisme. Les faits du régime sans caséine ni gluten n'ont été portés à l'attention du public que grâce aux efforts combinés de deux femmes qui ont fait leur propre recherche sur les traitements et mené croisade pour l'assistance aux autistes. L'information sur le régime sans caséine et sans gluten s'est ensuite répandue à travers le monde et a aidé des milliers de familles à faire face à cette pathologie déconcertante.

Le régime sans caséine et sans gluten a été combiné avec d'autres innovations, parmi lesquelles le régime Feingold, le régime spécifique en hydrates de carbone, des régimes réduits en salicylates et phénols, etc.

Il existe en ce moment peu d'études scientifiques qui confirment ou invalident le régime sans caséine et sans gluten (ou d'autres régimes alimentaires), mais il existe un consensus croissant au sein de la communauté scientifique médicale que les régimes alimentaires restrictifs de nutriments particuliers affectent le comportement pédiatrique et adolescent.

Autres indications

Ceux qui souffrent de maladie cœliaque et/ou de dermatite herpétiforme doivent éviter toute forme de gluten, bien que leurs problèmes métaboliques soient différents de ceux de l'autisme. Il existe des compte-rendus sporadiques du succès de ce régime pour les patients souffrant de sclérose en plaques, schizophrénie, syndrome de Tourette, syndrome de fatigue chronique ou d'hyperactivité.

En france, Un immunologiste s'est beaucoup investi dans l'étude du rôle de la nutrition sur la perturbation du système immunitaire. La version du régime sans caséine ni gluten qu'il propose a obtenu de nombreux succès dans des maladies dites incurables. Voir à ce sujet l'article sur la Nutrition Seignalet.

Liens externes

Source : Wikipedia.