mercredi 1 mars 2006

Décadence

Le concept de décadence renvoie à la Rome antique et reste ancré dans la civilisation occidentale depuis le traumatisme provoqué par la chute de l'Empire romain.

Au mot décadence se substitue parfois celui de déclin, qui s'en distingue par le fait qu'un déclin est parfois temporaire.

Les Romains de la décadence

Les Romains de la décadence, peinture académique de Thomas Couture, 1847.

Enrichis par leurs conquêtes militaires, les généraux romains ont ramené chez eux des esclaves, et leurs épouses, libérées des tâches domestiques, s'émancipent ; elles se fardent et se conduisent parfois comme des courtisanes.

Historique

Le thème de la décadence de Rome a été sous la république romaine même évoqué par Caton l'Ancien, Cicéron (O tempora, O mores) et, pour l'Empire, par Juvénal.

Il a été également traité par Montesquieu, qui voit dix-sept causes à la chute de Rome et les énumère. Certaines recoupent des problèmes réels de nos sociétés contemporaines, par exemple le multiculturalisme qui s'était étendu sur Rome et obligeait avant de juger quelqu'un à lui demander de quelles lois et de quels dieux il se réclamait. Mais aussi la crise économique qui avait frappé Rome, et le discrédit de ses lois qui, bien acceptées au départ parce qu'elles apportaient la paix romaine, furent contestées et combattues dès lors qu'elles ne visaient plus qu'à drainer le maximum de ressources sur une Rome devenue oisive, sans fournir de réel service aux populations en contrepartie.

Un écrivain nommé Oswald Spengler ressuscita l'intérêt pour le processus de décadence avec son ouvrage Déclin de l'Occident écrit dans les années 1920.

Concordances

Dans la pratique, on observe néanmoins que nombreuses sont les générations, sous toutes les latitudes, où des aînés se plaignent que les choses ne sont plus comme avant, et la vie ne continue pas moins à s'écouler, comportant des périodes civilisées alternant avec d'autres qui le sont moins. C'est l'un des thèmes des Mémoires d'Hadrien de Marguerite Yourcenar.

Plus inquiétant est le fait que plusieurs de ces doléances furent effectivement émises par des écrivains de civilisations effectivement sur leur déclin, et qui disparurent quelque temps plus tard, sans jamais retrouver leur spendeur passée.

Un exemple au sujet duquel on dispose de beaucoup de documents est celui de l'Empire ottoman, qui s'effondra en 1918, mais dont les premiers signes de décadence avaient été observés dès la fin du XVIIIe siècle; l'un des artisans de cette décadence de l'Empire (au profit d'un nationalisme égyptien) fut Mohamed Ali, lui-même très inspiré par l'action de Napoléon Bonaparte envers la Sublime porte. Par ailleurs, la décadence de certains empires industriels (comme par exemple Boussac) ou coloniaux fournit également quelques objets d'étude. Deux points communs aux empires en décadence semblent être :

  • une perte du sens du réel au profit de règles formelles qui finissent par tenir lieu de nouvelle réalité.
  • une certaine perte d'idéalisme au profit de valeurs hédonistes plus immédiates (ce que les publicitaires utilisent comme moteur pour stimuler les ventes; voir péchés capitaux).

Source : Wikipedia.

Moukadima

Les Moukadima, d'Ibn Khaldoun (Arabe: مقدّمة ابن خلدون), sont une ancienne tentative musulmane d'histoire universelle. Beaucoup de penseurs modernes consédèrent qu'il s'agit d'un des premiers livres de sociologie. L'historien arabe Ibn Khaldoun l'a écrit en 1377 comme la préface de son premier livre d'histoire mondiale, le kitab al-ibar, mais il fut ensuite considéré comme une oeuvre indépendante.

Ibn Khaldoun commence les Moukadima avec une critique complète des erreurs régulièrement commises par ses contemporains historiens et les difficultés qui attendent l'historien dans son travail. Il note sept erreurs:

"Tous les écrits, par leur nature même, sont sujets à l'erreur...
  1. la partialité en une foi ou une opinion
  2. l'excès de confiance dans une source unique
  3. l'incapacité de comprendre ce qui est prévisible
  4. une croyance erronée dans la vérité
  5. l'incapacité de placer un événement dans son vrai contexte
  6. le désir commun de gagner la faveur de ceux des rangs élevés, en les félicitant, en diffusant leur renommée
  7. le plus important est l'ignorance des lois qui gouvernent la transformation de la société humaine."

Contre le septième point (l'ignorance des lois de la société) Ibn Khaldoun présente sa théorie de la société humaine.

Ibn Khaldoun traduisit l'histoire universelle d'Orosius' en arabe pour s'informer sur l'histoire gréco-romaine et chrétienne.

Source : Wikipedia.

mardi 28 février 2006

Crise des missiles de Cuba

Source : Wikipedia.

Du 22 octobre au 31 octobre 1962, le monde fut au bord de la guerre nucléaire.

Événements précurseurs de la crise

Durant les années 50, les États-Unis contrôlent plus ou moins l'île de Cuba depuis l'indépendance de l'île vis-à-vis de l'Espagne (1898). En janvier 1959, le dictateur Fulgencio Batista est renversé par une guérilla soutenue par le peuple cubain, avec à sa tête Ernesto « Che » Guevara et Fidel Castro.

Fidel Castro entreprend rapidement, le 17 mai une réforme agraire, et chasse les compagnies états-uniennes de Cuba, dont United Fruit Co.

Le 21 octobre 1959 les États-Unis lancent une attaque sur La Havane. Deux avions mitraillent la ville, causant 2 morts et 50 blessés.

Le 15 avril 1961, 1500 hommes soutenus par une force aérienne débarquent dans la Baie des Cochons. Ces troupes sont principalement constituées d'exilés anticastristes, entraînés par la CIA dans un camp au Guatemala, dans le cadre d'une opération financée par l'administration Eisenhower. Différentes villes sont bombardées, mais les forces cubaines viennent à bout de cette invasion. Très peu de combattants ont été tués quant aux autres, définis par Fidel Castro comme des "guzanos" (vermine), ils ont été faits prisonniers pour pouvoir échanger leur liberté contre des médicaments.

Le 24 avril 1961, J. F. Kennedy qui succède à D. Eisenhower, déclare assumer la pleine responsabilité de cette action, l'embargo contre Cuba commence alors.

En novembre 1961, les États-Unis déploient 15 missiles Jupiter en Turquie, capables d'atteindre le territoire soviétique et 30 autres en Italie.

Début de la crise

En mai 1962, Nikita Khrouchtchev déclenche l'opération « Anadyr » et envoie 50 000 soldats, 36 missiles nucléaires SS-4 et 2 SS-5 et 4 sous-marins à Cuba pour le défendre de nouvelles invasions potentielles des États-Unis et pour rééquilibrer les forces nucléaires.

Cette île alliée de l'Union soviétique, considérée comme ennemi en pleine guerre froide, et contrôlée partiellement par l'armée des États-Unis, à Guantanamo se trouve à moins de 200 km de la Floride. Cela rend le territoire des États-Unis vulnérable à ces missiles, ceux-ci ne pouvant être détectés avec suffisamment d'avance pour garantir la riposte immédiate exigée par la politique de dissuasion. À l'inverse les États-Unis se trouvent dans l'impossibilité d'envahir l'île avec des méthodes conventionnelles.

Le 2 octobre 1962 débute l'opération « Kama ». 4 sous-marins d'attaque diesel-électrique de classe Fox-trot appareillent de la presqu'île de Kola. À bord des torpilles nucléaires (la nature "nucléaire" de ces torpilles ne sera connue qu'en 2001 ; leur utilisation aurait déclenché un conflit atomique à l'initiative de l'URSS !). Les commandants Shumkov, Ketov, Savisky et Dubivko avaient pour mission de rejoindre le convoi de cargos soviétiques qui faisait route vers Cuba avec à leur bord les missiles nucléaires destinés à compléter le dispositif en place à Cuba. Ils avaient pour mission de protéger le convoi, si besoin au prix du torpillage des navires qui tenteraient de s'interposer.

John Mc Call, directeur de la CIA rend compte au Conseil National de Sécurité que compte tenu des mauvaises conditions météo, les prises de vues par les avions espions U2 sont impossibles.

Le 13 octobre, les sous-marins soviétiques franchissent la barrière Açores - Terre-Neuve, après avoir essuyé le 9, une tempête qui a causé à bord des avaries.

Le 14 octobre, le Major Enderson, à bord de son U2, survole les sites d'installation des missiles et prend des photographies aériennes. Le 15, la lecture des films révèlent aux États-Unis que l'URSS était en train d'installer des missiles SS-4 à tête nucléaire à Cuba. Le niveau de préparation des sites laisse penser que les missiles seront opérationnels dans une semaine.

Le 16 octobre, le Président Kennedy informé convoque le Conseil national de Sécurité. Kennedy prône une action militaire directe. Mc Namara, propose un blocus maritime de l'île jusqu'au retrait des missiles de Cuba.

Le 22 octobre, alors que l'Amiral Enderson annonce que la mise en place du blocus maritime prendra environ 14 jours, Mc Call informe le président de la présence de 4 sous-marins soviétiques. JFK annonce au peuple américain la teneur des informations révélées par l'avion U2 et les mesures de blocus naval décidées. Il demande à Khrouchtchev l'arrêt des opérations en cours.

Le 23 octobre l'ordre de blocus est signé par JFK. Les sous-marins soviétiques atteignent la ligne de blocus en même temps que les navires de la flotte US. Moscou ne peut en être informé à cause de la saturation des réseaux de communication. La liaison enfin rétablie, les commandants des sous-marins reçoivent de Moscou l'ordre de poursuivre leur route. Khrouchtchev fait savoir à JFK, par le biais d'un homme d'affaire américain en voyage à Moscou qu'il continuera son action : « Si les USA veulent la guerre, alors nous nous retrouverons en enfer ».

Le 24 octobre à 10h00, le blocus est en place. 30 cargos soviétiques sont en route. Parmi eux 4 ont des missiles nucléaires dans leurs soutes. Deux arrivent sur la ligne de blocus : le Khemov et le Gagarine. À 10h25 les cargos stoppent. Khrouchtchev ne juge pas utile de rompre le blocus. Les missiles déjà en place à Cuba suffisent.

Le 25, 12 cargos rebroussent chemin. Les autres poursuivent leur route.

Le 26, un des sous-marins est détecté au sonar. La chasse est lancée.

Le 27 octobre, l'U2 du major Enderson est abattu. Khrouchtchev n'avait pas donné cet ordre. Il ne souhaitait pas accomplir le premier geste. Mais le Conseil national de Sécurité analyse cette action comme une escalade. JFK donne l'ordre en cas de nouvelle agression de bombarder les sites de missiles.

Le 28 octobre, la CIA annonce que 24 missiles sont désormais opérationnels et pointés sur des objectifs sur le sol américain. Khrouchtchev annonce sur radio Moscou qu'il donne l'ordre de démanteler les sites de missiles. La chasse aux sous-marins bat son plein. Deux d'entre eux font surface, batteries à plat, pour les recharger. Ils font comprendre aux navires de la Navy de ne pas les provoquer. Dubivko, lors d'une manœuvre se fait arracher son mat d'antenne par un de ses poursuivants. Il prend cette action comme une manœuvre délibérée. Shumkov est toujours en plongée. Trois grenades d'exercices sont lancées par son poursuivant pour lui intimer l'ordre de faire surface. Il choisit de plonger en lançant un leurre. Le bruit de ce dernier est pris pour un lancement de torpille, puis sa manœuvre d'évasion est éventée. À bout de ses réserves d'oxygène, Shumkov fait surface au milieu de 4 contre torpilleurs de la Navy. Rendant compte de la situation à Moscou, il se voit intimer l'ordre de se tenir en mesure de réagir. Une torpille nucléaire est insérée dans le tube lance torpille numero 1.

Le 1er novembre trois des quatre sous-marins sont détectés. Ketov est toujours introuvable. Les sous-marins sont raccompagnés en haute mer.

Le 7 novembre, Khrouchtchev accepte que les cargos soient inspectés par les navires de la Navy. La crise est évitée de peu. On ne saura qu'en 2001 que les sous-marins soviétiques étaient armés de torpilles à tête nucléaire.

Fin de la crise

Le retrait des missiles (décidé par Nikita Khrouchtchev le 25 octobre) après engagement écrit de non-invasion de Cuba par le président Kennedy. Cette clause de non-engagement est vue aujourd'hui comme un point très important de la négociation : il aurait accéléré la sortie de crise en permettant aux Russes de sauver la face.

Les Soviétiques retirent leurs missiles de Cuba et les États-Unis les missiles Jupiter de Turquie. Le retrait des Jupiter dût cependant rester secret. L'URSS crût alors marquer un point de plus avec le retrait des Jupiter. Mais ils furent trompés, car le retrait des Jupiter avait été décidé par JFK avant la crise. Les Jupiter furent retiré en 1963.

Les 2 gouvernements décident de construire le téléphone rouge pour avoir une relation directe entre les chefs d'État.

L'affaire des missiles est devenue depuis un cas d'école en théorie des jeux à somme non-nulle. Chaque étape en est minutieusement examinée avec inventaire des réponses possibles de chaque partie, et des risques associés. L'étude suggère que la crise ne pouvait se résoudre de façon rationnelle que comme elle l'a été.

22 novembre 1963: JFK est assassiné à Dallas. 1964: Khrouchtchev est limogé.

Chronologie des événements

Les États-Unis qui participèrent à l'indépendance de Cuba vis-à-vis de l'Espagne, gardèrent le contrôle sur l'île jusqu'en 1902, ils gardèrent un contrôle indirect de l'île jusqu'à la révolution castriste.

  • janvier 1959 : Fidel Castro renverse le dictateur d'extrême droite Fulgencio Batista. Les USA sont le second pays du monde à reconnaître le nouveau régime, juste derrière l'URSS.
  • 17 mai 1959 : une réforme agraire, et chasse des compagnies américaines, dont United Fruit Co, de Cuba.
  • 21 octobre 1959 : attaque de 2 avions des États-Unis sur la Havane
  • novembre 1961 : installation de missiles Jupiter américains en Turquie
  • 3 janvier 1961 : suite à des saisies de propriétés privées appartenant à des sociétés américaines (en particulier quelques hôtels), rupture des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba.
  • 16 avril 1961 : tentative américaine de débarquement (16-20 avril) anticastriste à Cuba dans la Baie des cochons. La tentative est un échec.
  • 1er mai 1961 : Ernesto "Che" Guevara proclame le caractère socialiste de la révolution cubaine.
  • 14 février 1962 : exclusion de Cuba de l'Organisation des États Américains (OEA).
  • 2 septembre 1962 : « renforcement » de l'aide soviétique à Cuba.
  • 13 septembre 1962 : les États-Unis mettent en garde Moscou contre l'installation de missiles à Cuba.
  • 22 octobre 1962 : début du blocus naval US (jusqu'au 31 octobre). Les journaux de l'époque évoquent un risque élevé de guerre.
  • 25 octobre 1962 : les navires soviétiques en route pour Cuba, bloqués, font demi-tour.
  • 28 octobre 1962 : Nikita Khrouchtchev annonce le démantèlement des armes offensives installées à Cuba, en contrepartie de l'engagement de non-invasion de l'île de John F. Kennedy et du démantèlement des missiles Jupiter en Turquie. Cet accord enclenche la fin de la crise.
  • 30 octobre 1962 : ultime échange de lettres entre Fidel Castro et Khrouchtchev.
  • 20 novembre 1962 : Castro accepte le retrait des bombardiers soviétiques et Kennedy la fin de la quarantaine.

Liens externes

vendredi 20 janvier 2006

Esséniens

Les esséniens étaient les membres d'une communauté juive fondée vers le IIe siècle av. J.-C.. Les principales communautés s'établirent sur les rives de la mer Morte. Les esséniens sont décrits par Flavius Josèphe, Philon d'Alexandrie et Pline l'Ancien. Les archéologues pensent que le site de Qumrân était un établissement essénien et que ceux-ci seraient les auteurs des manuscrits de la mer Morte. Le mouvement semble disparaître vers 70 après J.-C.

On raconte que leur alimentation était particulière en ce qu'elle ne devait pas subir de transformation, par la cuisson par exemple. Leur nourriture se composait essentiellement de pain, de racines sauvages, et de fruits. La consommation de viande était interdite.

Ils vivaient selon des règles très strictes :

  • fausse déclaration de biens : un an d'exclusion ;
  • mensonge ou mise en colère contre un autre membre de la communauté : 6 mois ;
  • crachat ou rire pendant une réunion ou séance de prière : 1 mois ;
  • si on gesticule pendant une réunion : 10 jours.
  • Le port de lainages était prohibé.

Le plus marquant dans cette communauté est la mise en commun et la répartition des biens de la collectivité selon les besoins de chaque membre. Le shabbat était observé strictement, comme la pureté rituelle (bains à l'eau froide et port de vêtements blancs). Il était interdit de jurer, de prêter serment, de procéder à des sacrifices d’animaux, de fabriquer des armes, de faire des affaires ou de tenir un commerce. Les membres, après un noviciat de trois ans, renonçaient aux plaisirs terrestres pour entrer dans une vie monacale.

Lors de la destruction du Temple et le chaos qui embrasa la Judée à la fin du premier siècle, les esséniens ne réussirent plus à garder leur identité, et furent englobés dans la communauté pharisienne, ce qui donna naissance à la tradition du judaïsme rabbinique. Certains éléments laissent penser que les esséniens ont également inspiré les premiers chrétiens. D'une certaine façon, ils furent les premiers à professer que le sacré pouvait exister en dehors des sacrifices du Temple.

On sait d'après les textes trouvés à Qoumrân que les esséniens vénéraient un Maître de Justice, probablement leur fondateur, qui aurait été la victime d'un prêtre impie.

Il paraît fort probable que ce Maître de Justice ne fut autre que le grand prêtre Onias III, déposé en 175 avant l'ère chrétienne par Antiochus IV Epiphane, puis assassiné en 170 dans son exil de Syrie à l'instigation de son successeur Ménélas, auquel il ne ménageait pas ses reproches. Onias III serait donc le Maître de Justice et Ménélas le prêtre impie. On sait qu'Onias III fut le dernier grand prêtre légitime de la descendance de Sadoq (grand prêtre de Salomon le fondateur du Temple de Jérusalem).

Les esséniens, qui se déclaraient "fils de Sadoq", seraient donc les partisans légitimistes d'Onias III, avant tout des gens de race sacerdotale, ou les alliés de ces derniers. Cela expliquerait leur fidélité fondamentale à la religion de leurs ancêtres juifs, et leur vénération extrême à l'égard du Temple de Jérusalem, dans lequel pourtant ils ne célébraient pas, parce qu'ils l'estimaient occupé par des usurpateurs.

On ne doit en aucun cas parler de secte à propos des esséniens, qui étaient, ou se voulaient, les plus fidèles des Israélites. Leurs moeurs, qui ont été décrites ci-dessus, étaient avant tout celles de prêtres, inspirées par les prescriptions du Lévitique. Les ablutions rituelles y tenaient une grande place. Même leur tunique, blanche, était un vêtement sacerdotal.

L'hypothèse que nous émettons rendrait fort bien compte de leur attachement à un ancien calendrier liturgique, dont on trouve la description dans nombre d'écrits pseudépigraphiques: par exemple le Livre d'Hénoch ou le Livre des Jubilés. Ce calendrier était solaire (avec une année de 364 jours) par opposition au calendrier juif officiel, celui du Temple, fondé sur les cycles de la lune.

Dans les récits de la passion du Christ eux-mêmes, tels que rapportés par les évangiles canoniques, on trouve la trace d'un double calendrier.

Les relations des esséniens avec la monarchie hasmonéenne furent ambiguës: à la fois ils rejetaient ces monarques comme grands prêtres illégitimes, mais ils appuyaient hautement leur résistance à l'influence grecque, et païenne, représentée par les séleucides. C'est la raison pour laquelle les esséniens furent probablement tolérés, et non pas persécutés, par les Hasmonéens, puis ensuite par les Hérodiens, leurs héritiers.

Il y eut très peu de rapports entre les esséniens et les débuts du christianisme, car les origines de la mouvance essénienne furent bien antérieures à l'ère chrétienne. Dans les écrits de Qoumrân on ne trouve aucune allusion, et pour cause, au christianisme. On doit remarquer cependant que les esséniens espéraient très fortement la venue d'un Messie "fils de David". Il y a là une affinité certaine avec le christianisme.

Il est probable que l'établissement de Qoumrân représentait une survivance précaire du mouvement essénien dont il n'est pas question, par ailleurs, dans le Nouveau Testament.

En 70, après la destruction de leur établissement par les légions romaines puis la ruine de Jérusalem, les esséniens disparurent complètement. Il demeure fort peu vraisemblable qu'ils se soient mêlés ou fondus dans la secte des pharisiens, fidèles du Temple, qui représentaient plutôt pour eux leurs ennemis. Quand on lit dans les Actes des Apôtres qu' "une multitude de prêtres obéissaient à la foi" (Ac 6,7), on peut imaginer que parmi ces prêtres il y avait des "sadocites", ou partisans de Sadoq, autrement dit des esséniens.

Jean-Baptiste, fils d'un prêtre exerçant dans le Temple de Jérusalem, n'était pas, par conséquent, essénien. Mais il avait sûrement de nombreux parents parmi ces prêtres dissidents. Puisqu'on nous dit qu' "il demeurait dans les déserts jusqu'au jour de sa manifestation à Israël" (Lc 1,80), peut-être fut-il élevé dans l'un de leurs établissements. Mais ce n'est là qu'une hypothèse.

Bibliographie

Le mythe des esséniens H.E. Del Medico Plon 1958

Liens externes

Source : Wikipedia

lundi 16 janvier 2006

Bagdad

Bagdad est la capitale et la plus grande ville de l'Iraq. Elle se situe sur le Tigre au centre est du pays (44,5° E - 33,5° N) et est un carrefour de communications aériennes, routières et ferroviaires pour le pays.

Historique

Elle fut fondée au VIIIe siècle en 762 par le calife abbasside al-Mansur. Elle fut pendant 5 siècles la capitale du califat, et fleurit par les arts et les lettres. Après la prise du pouvoir par les Abbassides au détriment des Omeyyades de Damas au Moyen Âge, la ville fut choisie comme capitale du califat, mais eut pour rivales dans cette fonction, d'abord le Caire (Fatimides), puis Cordoue.

La Bagdad des Abbassides est une ville ronde de quatre kilomètres de diamètre, protégée par un fossé de vingt mètres de large et une double enceinte circulaire. Le palais, la mosquée et les casernes se trouvent au centre, tandis que la ville constitue un anneau entre les deux remparts.

Elle devient la plaque tournante du grand commerce :

  • ports du golfe Persique (Ubullah, port de Basra ou Sirâf) vers l'Inde (épices, pierres précieuses), la Chine (soie), le Yémen (parfums) et l'Afrique orientale (bois précieux, ivoire, or) ;
  • route de la soie par l'Asie centrale ;
  • routes terrestres vers les bulgares de la Volga, le monde scandinave (peaux et fourrures), Constantinople, l'Occident chrétien, le Soudan…

Le monde musulman importe également des esclaves (slaves, turcs, africains) et des matières premières (bois de construction, fer) et exporte des matières première (alun) et des produits de l’artisanat (tissus, objets de verre et de métal, entre autres). La ville aurait alors compté jusqu’à un million d’habitants.

Elle a été ravagée par les Mongols de Houlagou Khan en 1258, par Tamerlan en 1410, par les Turcs ottomans en 1534 ; se révolta contre eux en 1623, soutint un long siège, et ne fut prise qu'en 1638, par Murat IV.

Pendant les guerres du Golfe, elle a subi deux séries de bombardements en 1991 et en avril 2003 qui l'ont partiellement détruite. Les musées qui la composent ont fait l'objet de pillage en 2003 et en 2004 lors de son occupation par les forces armées américaines.

Un événement récemment survenu est documenté dans l'article Bousculade sur le pont Al-Aïmah.

Étymologie

Le mot « Bagdad » vient du persan et signifie « don de Dieu » (de dâd et Bagh, cf. russe Bog). Ce nom est aussi un ancien mot arabe qui signifie le « château des aigles ».

Il est à l'origine du mot baldaquin, qui désigne d'abord la soie de Bagdad (Baldac ou Baudac au Moyen Âge), puis une tenture de lit.

Source

Cet article comprend des extraits du : Dictionnaire universel d'histoire et de géographie Bouillet Chassang qui fait partie du domaine public, projet spécifique pour enrichir la version francophone de Wikipédia.

Source : Wikipedia