Monsieur Economicus est un homme ravi : cette année il a dépensé davantage que durant n’importe quelle autre période de son existence. Tout a commencé lors des inondations qui ont ravagé sa villa, à la fin de l’hiver : une divine surprise. La réparation des dégâts a nécessité l’intervention d’une multitude de professionnels du bâtiment, permettant à notre ami de participer activement à la dynamique de ce secteur d’activité – et comme le dicton populaire l’affirme : « quand le bâtiment va, tout va ». Le grave accident de voiture dont monsieur Economicus a été victime au mois d’avril lui a ensuite permis de prendre une part active à la relance du marché de l’automobile – un pilier de l’économie nationale, comme chacun sait. Quant aux multiples fractures des bras et des jambes dont il a souffert, elles ont nécessité plusieurs mois de soins intensifs dont le secteur florissant de la santé ne peut que se réjouir. J’ose à peine vous parler du cambriolage dont monsieur Economicus a été victime au cours de sa trop longue hospitalisation : ce fut une chance inespérée. Ce vol a obligé notre héros à racheter une bonne partie des équipements dérobés, permettant ainsi aux secteurs de l’électroménager, de la vidéo et de l’informatique de continuer leur fulgurante progression.
Suite à cela, monsieur Economicus a été amené à s’intéresser très sérieusement aux questions de sécurité : l’achat d’une alarme, d’un coffre fort et de plusieurs armes de défense lui ont ainsi donné l’opportunité de soutenir un marché lui aussi en plein essor. Enfin, la grave dépression dans laquelle monsieur Economicus est tombé à partir du mois de novembre a sans conteste couronné cette superbe année de dépenses. La consommation effrénée d’antidépresseurs dont monsieur Economicus est devenu adepte aura en tout cas certainement des effets grandement positifs sur la « croissance durable » du marché des psychotropes !

Source tiré de l'animation flash Et si on changeait nos thermomètres du WWF.