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vendredi 10 février 2006

Piliers du développement durable

Généralement, on considère que le développement durable comprend trois piliers : l'environnement (respect de la nature, eau douce, biodiversité, beauté du paysage..), le social (droits de l'Homme, respect de l'Homme et des communautés, religions, nations..), et l'économie (critère de faisabilité, coût moindre..).

J'aimerai partager un autre point de vue, un découpage légèrement différent avec toujours trois piliers : l'environnement (respect de la nature : matière, vie végétale et animale), le social (respect des autres êtres humains, des individus comme des groupes : pays, religion..) qui comprend l'économie qui est bien un phénomène social, et enfin la relation à soi-même (respect de soi-même).

J'ai ajouté ce pilier de relation à soi-même car il me semble important. Et je pense que tout le monde y accorde aussi une grande importance puisqu'il s'agit d'être heureux, d'avoir "bonne conscience" et cela demande de se connaître et d'agir en accord avec ses propres valeurs.

Quel rapport avec le développement durable, me direz-vous ? Eh bien, tout simplement parce qu'il faut de la foi et du courage pour changer le monde. Et cela demande de la foi en soi !

Pour prendre une image, on dit pour la biodiversité, que chaque espèce est importante. De même, chaque être humain compte et est important.

A cela, on peut voir un pilier central partagé par ces trois piliers, qui est le respect et plus généralement l'éthique.

Si on agit dans ces trois domaines de relation d'une bonne façon, on peut s'attendre alors à de bons résultats.

On comprend donc que l'effort principal est de trouver des valeurs universelles, définir une éthique acceptée et suivie par tous, bref redéfinir le "bien" et le "mal". A cela, les religions ont tenté de donner une réponse. Les athées aussi, dans une volonté humaniste, en parlant d'éthique et d'esthétisme.

Une bonne base de départ dans cette recherche est cette valeur du respect.

On comprend intuitivement, que le respect de l'autre signifie respecter ses différences, sa couleur, ses croyances, sa culture : on lui donne le droit de s'exprimer. On peut parler de tolérance. On respecte aussi ce qui le rend commun à nous, son statut d'être humain qui a besoin de se nourrir convenablement, d'une bonne hygiène (eau douce).. On peut parler de générosité.

Le respect du soi correspondrait par exemple à ne pas accepter des valeurs qui ne sont pas les siennes. Cela n'empêche pas d'accepter que quelqu'un d'autre ait ces valeurs !

Le respect de l'environnement est facile à comprendre mais difficile à mettre en oeuvre car demande une connaissance des animaux, des plantes, de la nature. Or, on a perdu cette relation à la nature, en vivant dans des villes..

Un grand programme en perspective, n'est-ce pas ?

mardi 20 décembre 2005

Au delà de l’économie..

Il fût un temps où la vie des animaux ne dépendaient que de considérations biologiques.

Aujourd’hui, l’homme s’est doté d’outils toujours plus sophistiqués, lui permettant de voler, de nager sur de longues distances ou à de grandes profondeurs.

Ces outils doivent naturellement être produits par la coopération de nombreuses personnes, supposant l’existence d’une économie.

La vie des hommes dépend donc également de considérations économiques.

Ainsi, certains meurent de faim alors que leurs terres regorgent de nourriture.

Simplement, à cause de considérations économiques rendant l’export de cette nourriture plus rentable « rapportant plus d’argent » : d’où des prix trop élevés pour la population locale..

En outre, cette production de biens et services de toutes sortes provoquent des changements environnementaux : barrages hydro-électriques, pollution chimique, déforestations, qui perturbent et même menacent la vie de nombreuses espèces.

Ces effets néfastes atteignent aussi les êtres humains qui développent de nombreuses maladies liées à la pollution : on parle de saturnisme, de produits cancérigènes..

Il est donc souhaitable d’envisager aussi des aspects sociaux et environnementaux, afin de ne pas trop nuire à nous-même, à nos semblables ou à l’environnement et ne pas mettre l’économie au dessus de tout.

Cela signifie de réfléchir dans l’utilisation qui est faite de l’argent que l’on dépense ou investit et de pouvoir choisir cette utilisation.

Il y a l’argent que l’on met dans son compte en banque. Est-ce que la banque a ces considérations éthiques ? Est-ce que j’ai le choix de limiter les investissements de la banque à des investissements plus « éthiques » ? Ou mieux encore, imposer à la banque de ne pas y toucher.

Il y a l’argent que l’on dépense. Est-ce que ce que j’achète est vraiment utile ? Ne profiterait-il pas mieux à quelqu’un d’autre ? Est-ce que la manière dont ce produit a été conçu, produit et acheminé jusqu’à moi suit des considérations respectueuses pour l’humanité dans son ensemble, pour la nature : production locale, agriculture biologique..?

Il y a la contribution à la société dans son travail. Est-ce que je fais bien mon travail ? Suis-je utile, respectueux des gens autour de moi et jusqu’à l’impact sur les gens consommateurs, producteurs ou d’autres touchés indirectement par mes activités ?

Et bien sûr, la même contribution et les mêmes impacts dans ses relations avec les autres, dans les associations, ou entre amis, avec sa famille.. car là aussi je consomme et produit des biens ou services même s’ils sont offerts gracieusement.

mercredi 5 octobre 2005

Signification du mot "Réfléchir"

Ethymologie

Provenç. et espagn. reflectir ; ital. riflettere ; du lat. reflectere, de re, et flectere, fléchir.

Le sens de penser, méditer, se rattache à l'expression latine reflectere animum, reporter son esprit sur quelque chose.

Source : Littré

reflecto, are : recourber, retourner, détourner.

reflectere animum : réprimer les élans du coeur ou = songer

Source : Lutece

Significations

Par exemple, la lumière est réfléchie par un miroir dont on sait que ses propriétés sont de dévier les rayons lumineux permettant ainsi de renvoyer la lumière provenant d'objets situés derrière nous vers nos yeux.

De même l'expression "reflectere animum" est intéressante. Animum peut désigner le coeur, l'esprit ou l'âme.

On peut donc détourner les élans de son coeur en détournant l'attention de l'esprit sur autre chose. Ce qui aide effectivement à ne pas s'emporter dans certaines situations.

Mieux encore, l'esprit a la possibilité de réfléchir ses pensées, ou sentiments vers lui-même afin de prendre conscience de celles-ci et ainsi d'y voir clair, de prendre les décisions qui s'imposent.

mardi 20 septembre 2005

Commentaires sur Unto This Last de M. K. Gandhi

Cette étude de Yann Forget, résultant d'une maîtrise de philosophie gandhienne à l'Université d'Ahmedabad, est dans le domaine public. Voir également la traduction en français à Unto This Last - M. K. Gandhi.

Source : WikiSource

Les Ouvriers de la dernière heure

Gandhi, une pensée moderne

Dans un chapitre de son autobiographie intitulé La Magie d'un livre (4e partie, chapitre XVIII), Gandhi nous dit comment il a découvert Unto This Last de Ruskin pendant un voyage en train en Afrique du Sud :

Impossible de m'en détacher. Dès que je l'eus ouvert, il m'empoigna. De Johannesburg à Durban, le parcours prend vingt-quatre heures. Le train arrivait le soir. Je ne pus fermer l'œil de la nuit. Je résolus de changer de vie en conformant ma nouvelle existence aux idées exprimées dans cet ouvrage. (...) Je crois que ce livre immense me renvoya alors, comme un miroir, certaines de mes convictions les plus profondes ; d'où la grande séduction qu'il exerça sur moi et la métamorphose qu'il causa dans ma vie. (...)

Voici, tels qu'ils m'apparurent, les trois enseignements de cet ouvrage :

1. Que le meilleur de l'individu se retrouve dans le meilleur de la collectivité ;

2. Que le travail de l'homme de loi ne vaut ni plus ni moins que celui du barbier, dans la mesure où tout le monde a également droit à gagner sa vie par son travail ;

3. Qu'une vie de labeur - celle du laboureur ou de l'artisan, par exemple - est la seule qui vaille la peine d'être vécue.

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Unto This Last de John Ruskin

Unto This Last est un essai de John Ruskin sur l'économie, paru pour la première fois en décembre 1860 dans le mensuel « Cornhill Magazine » sous forme d'articles. Ruskin dit lui-même qu'ils furent « très violemment critiqués », obligeant l'éditeur à interrompre la publication au bout de quatre mois. Les critiques ont vivement attaqué ces essais et les abonnés envoyèrent des lettres de protestation. Mais Ruskin contre-attaque et publie les quatre essais en livre en mai 1862.

Très critique à l'égard des économistes capitalistes du XVIIIe et du XIXe siècle, c'est un précurseur de l'économie sociale.

Paraphrase de Gandhi

Unto This Last eut une importance capitale sur la pensée de Mohandas_K._Gandhi. Il découvrit Unto This Last en mars 1904 en Afrique du Sud grâce à un ami rencontré dans un restaurant végétarien, Henry Polak, rédacteur en chef du journal The Critic à Johannesburg. Il décida, non seulement, de changer immédiatement sa propre vie en accord avec l'enseignement de Ruskin, mais établit le journal Indian Opinion dans une ferme où tous recevraient un salaire égal, sans distinction de fonction, de race ou de nationalité.

Gandhi adapta Unto This Last en gujarati en 1908 sous le nom de Sarvodaya (le bien-être de chacun). C'est aussi le nom qu'il donna à sa philosophie. Valji Govindji Desai traduisit cette adaptation en anglais en 1951 sous le titre Unto This Last, une paraphrase de John Ruskin.

Dans Unto This Last, Gandhi trouva une grande partie de ses idées sociales et économiques. Ruskin était concerné par les mêmes problèmes et apportait les solutions qui ont plu à Gandhi comme si elles étaient les siennes.

Influence de Unto This Last

Le but de Unto This Last est double : définir la richesse, et démontrer que certaines conditions morales sont essentielles pour l'obtenir. Ce n'est pas un essai pour définir une nouvelle théorie économique ou pour proposer des politiques particulières. C'est d'abord et avant tout une critique des croyances et des idées populaires. Les économistes avaient défini un « homme économique » qui agit « invariablement pour obtenir la plus grande quantité de nécessités, de facilités ou de luxe, avec la plus petite quantité de travail et d'effort physique nécessaires dans l'état de connaissance existant ». Autrement dit, il ne serait motivé que par le désir d'un gain matériel. Ils n'imaginent pas qu'un tel être existe, mais prétendent seulement qu'il est nécessaire d'isoler l'objet de leur investigation, car « c'est la méthode que la science doit obligatoirement suivre ». Leurs buts sont de découvrir comment les lois du marché permettent aux personnes le souhaitant d'acquérir des richesses, et l'homme économique leur fournit un bon modèle.

Pour Ruskin, et pour Gandhi, c'est précisément cela que la science ne doit pas faire. Si un tel individu n'existe pas, comment ce modèle pourrait-il être utilisé pour comprendre les actions humaines dans la réalité ? Plus que tout, dans le cas de la nature humaine, comment est-il possible de séparer la compréhension d'une action de son jugement moral ? Ce que les économistes veulent apparemment proposer, même si ce n'est pas leur intention, est que la société dans son ensemble profite de l'avidité et du matérialisme des individus égoïstes. Il semble qu'ils recommandent une telle conduite. Beaucoup de politiciens et d'industrialistes les comprennent certainement de cette façon, et agissent selon ce qu'ils prennent pour leurs conseils, ce qui suffit à Ruskin et à Gandhi pour démontrer l'irresponsabilité de la méthode.

Source : Wikipedia

Le texte Unto This Last en anglais (51 pages en pdf) sur la page Ruskin du site La non violence et les alternatives.