31 décembre 2006. – Une plate-forme de glace, plus étendue que l'île de Manhattan, s'est détachée, au cours de l'été 2005, de l'île d'Ellesmere, au Canada, à environ 800 kilomètres du pôle Nord et dérive librement dans l'océan Arctique.

Un chercheur de l'université d'Ottawa, Luke Copland, professeur de géographie, a déterminé, en étudiant les données fournies par les photographies envoyées par les satellites d'observation et celles fournies par les laboratoires de surveillance sismologique, que le phénomène s'était déroulé le 13 août 2005, en un laps de temps d'environ une heure.

La plate-forme de glace a une longueur d'environ 15 kilomètres, pour une largeur d'environ 5 kilomètres et une épaisseur moyenne estimée à 30 à 40 mètres, et sa superficie est de 66 km² soit, selon un ordre de grandeur fourni par les médias, une surface équivalente à celle de 11 000 terrains de football.

Selon un chercheur de l'université Laval, Warvick Vincent, le choc provoqué par la séparation du bloc de glace du reste des glaciers de l'île d'Ellesmere a provoqué une secousse ressentie par des instruments de mesure sismologique situés à plus de 250 km du lieu du phénomène. M. Vincent s'est rendu sur place, à une date non, déterminée, pour constater le phénomène, et s'est exprimé devant la presse, jeudi 28 décembre 2006, pour donner un aperçu de ses observations et réflexions. Il s'agirait selon lui d'un « événement dramatique et inquiétant », qui montrerait que des éléments importants du Grand Nord canadien seraient en train de disparaître, après avoir subsisté durant des millénaires. Il y voit notamment le signe d'une possible accélération d'un changement de climat.

De son côté, Luke Copland souligne que, si la plate-forme de glace est actuellement bloquée par les conditions hivernales de l'océan Arctique qui l'enserrent avec la banquise, il existerait un risque non négligeable, lors du dégel estival, d'une dérive de la nouvelle île de glace en direction du sud-ouest, vers la mer de Beaufort, où sont concentrées diverses activités de forage pétrolier et gazier. Cette dérive éventuelle serait selon susceptible de faire courir des dangers tant aux plate-formes de forage qu'aux navires qui circulent dans la zone.

Sources

Source : Wikinews.