Maurice Allais (né le 31 mai 1911 à Paris) est un économiste et physicien français. Il a reçu le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel en 1988 « pour ses contributions à la théorie des marchés et à l'utilisation efficace des ressources. »

Biographie

Maurice Allais est né en 1911 à Paris. Ses parents tenaient une fromagerie. Son père est mort en captivité en Allemagne en 1915. Il intègre l’École polytechnique en 1931 — dont il sort major de promotion en 1933 — puis l'École des mines de Paris en 1934. Il commence sa carrière d'ingénieur des mines en 1936. Il reprend son service militaire actif en 1939, jusqu'à la défaite française en 1940. Il adhère à la Société du Mont Pèlerin lors de sa création, en 1947. Il retourne à sa carrière administrative jusqu'en 1948 et publie ses premiers travaux. Il devient ensuite chercheur et enseignant à plein temps, accumulant quatorze prix scientifiques au cours de sa carrière, dont la médaille d'or du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel. Il prend sa retraite officielle en 1980, mais poursuit toujours ses activités de recherche et d'enseignement.

Le voyageur de Calais

Maurice Allais pose la question de savoir « combien coûte un passager monté à Calais dans le train pour Paris ? ».

  • Un contrôleur estimera que la consommation de ressources supplémentaires n'est pas vraiment chiffrable, et sera tenté de répondre presque rien.
  • Le chef de train sera plus mesuré : si soixante passagers font comme lui, il faut ajouter une voiture au train. Il sera donc tenté d'imputer 1/60ème du coût de la voiture pendant le temps du transport.
  • Le chef de ligne ne l'entend pas de cette oreille : on ne peut pas ajouter indéfiniment des voitures à un train, et au bout de 20 voitures il faut doubler celui-ci. Il souhaite donc imputer pour sa part, en plus du 1/60ème de voiture précédent, 1/1200ème du prix de la motrice et du salaire de son conducteur.
  • Le chef de réseau n'est pas du tout d'accord : on ne peut pas multiplier ainsi les trains sans risque sur une même voie, et à partir de 50 trains par jour il est obligé de doubler la voie. Il ajoute donc pour sa part 1/120 000ème du coût de la voie (toujours rapporté au temps du transport).

Maurice Allais montre ainsi que par approximations successives on arrive à ce que doit être le coût minimal du billet pour que la compagnie ferroviaire ne se retrouve jamais dans une impasse. Cet exemple lui est associé sous le nom de métaphore du voyageur de Calais, qui illustre qu'on ne peut jamais proprement parler du coût d'un bien ou d'un service, mais qu'il est plus exact de parler de coût d'une décision en indiquant à quel niveau on la considère.

Citations

  • « Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n'hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. »
  • « L'économie de marchés institutionnelle est ainsi totalement différente de la chienlit laissez-fairiste du libre-échangisme mondialiste, et elle n'a rien de commun avec elle. »
  • Comment la nouvelle doctrine du libre échangisme mondialiste a-t-elle pu s'imposer alors qu'en réalité elle n'a entraîné que désordres et misères dans le monde entier ? Il y a sans doute à cela trois raisons essentielles : un enseignement erroné dans toutes les universités du monde, une funeste confusion entre libéralisme et laissez-fairisme, la domination des multinationales américaines.

Bibliographie

  • Le comportement de l’homme rationnel devant le risque: critique des postulats et axiomes de l’école Américaine, Econometrica 21, 503-546. 1953,
  • La crise mondiale aujourd'hui (Clément Juglar, 1999).

Lien externe

Source : Maurice Allais et Laisser-faire de Wikipedia.