mercredi 1 mars 2006

Obésité

Source : Wikipedia.

L'obésité se définit comme un état carctérisé par un excès de masse adipeuse répartie de façon généralisée dans les diverses zones grasses de l'organisme. Cela peut entraîner de graves inconvénients pour la santé.

Définition

Les graisses (lipides), comme les sucres (glucides), servent à stocker l'énergie dans le corps. Les sucres fournissent une énergie utilisable rapidement, les graisses permettent de stocker beaucoup d'énergie dans peu d'espace ; en fait, c'est 95 % de l'énergie qui est stockée sous forme de graisse : si toute l'énergie était stockée sous forme de sucre, nous pèserions 800 kg !

La graisse est stockée dans des cellules appelées lipocytes ou adipocytes. On distingue deux situations :

  • le surpoids : les adipocytes stockent de plus en plus de graisse et grossissent ;
  • l'obésité : lorsque les adipocytes arrivent à saturation, elles se multiplient.

Pour évaluer l'obésité, il faut tenir compte de la masse (ce que l'on appelle de manière impropre le « poids ») et de la taille. Une personne qui pèse 100 kg n'aura pas la même corpulence si elle mesure 2 mètres plutôt qu'1 mètre 60.

Le principal indicateur de mesure utilisé est l'indice de masse corporelle (IMC). Il tient compte de la morphologie de l'individu.

L'indice de masse corporelle est égal à la masse (exprimée en kilogramme) divisée par le carré de la taille de la personne (en mètre) :

IMC = masse (kg)/taille (m)2 = masse/(taille × taille)

Un IMC entre 18,5 et 25 est considéré comme normal chez un adulte. Entre 25 à 30, on parle de surpoids (surcharge pondérale). Au-delà de 30, on parle d'obésité. De 30 à 35, on parle d'obésité sévère et, au-delà de 40, d'obésité morbide.

Quelques chiffres

En 2004, l'obésité touche 300 millions de personnes dans le monde.

Pays développés

pays surpoids dont obésité population totale
États-Unis 193 millions (65,7 %) 89,8 millions (30,6 %) 293,5 millions
Mexique 64,8 millions (62,3 %) 25,1 millions (24,2 %) 104 millions
Royaume-Uni 37 millions (62 %) 13,7 millions (23 %) 59,7 millions
Australie 11,7 millions (58,4 %) 4,4 millions (21,7 %) 20,1 millions
République Slovaque 3,1 millions (57,6 %) 1,2 million (22,4 %) 5,4 millions
Grèce 6,3 millions (57,1 %) 2,4 millions (21,9 %) 11 millions
Nouvelle-Zélande 2,2 millions (56,2 %) 0,8 millions (20,9 %) 4 millions
France 23,2 millions (37,5 %) 5,8 millions (9,4 %) 62 millions

Source : L'OCDE en chiffres 2005. Un supplément à L'Observateur de l'OCDE Disponible ici En France, en 1965, seulement 3 % des enfant en âge scolaire étaient obèses ; ils sont 25 % en 2004 et 60 % aux États-Unis. L'obésité de l'enfant est un problème majeur : acquise avant 5 ans, elle persiste à l'âge adulte.

Une étude de la Direction régionale des affaires sociales (DRAS) datant de 2002 et menée en région parisienne permet d'affiner ce constat : 6,2 % des élèves de grande section (4 à 5 ans) scolarisés en école publique souffrent d’une obésité de degré I et 3,3 % de degré II. 11,8 % des enfants de réseaux d'éducation prioritaire (REP, populations défavorisées), contre 8,7 % de la population globale, sont atteints d’obésité de degré I ; 4,5 % contre 2,9 % de degré II.

Pays en voie de développement

On dénombre 115 millions d'obèses dans les pays en voie de développement ; on a paradoxalement des personnes souffrant à la fois d'obésité et de malnutrition. Ceci s'explique par deux phénomènes :

  • la chute du cours mondial du sucre ;
  • le fait que la fabrication d'huile soit une activité subventionnée par les États dans nombre de ces pays ;

Ainsi, l'huile et le sucre sont les denrées les moins chères, mais les personnes souffrent néanmoins de carences notamment en protéines.

En Chine, en 2005, on comptait 90 millions de personnes obèses et le phénomène touche 10 % des enfants chinois. Dans 10 ans, le pays comptera 200 millions d'obèses si rien de change. (Source : AFP, 18 juin 2005).

Causes

L'obésité est le résultat d'un déséquilibre entre l'apport calorique quotidien et les dépenses énergétiques. Quand l'organisme reçoit plus qu'il ne dépense, il stocke une partie de l'apport.

L'explosion récente du nombre d'obèses est attribuée à plusieurs facteurs liés au mode de vie :

  • Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, des humains ont massivement la possibilité de s'alimenter à suffisance, voire de se suralimenter, alors qu'auparavant on rencontrait plutôt des épisodes de disettes et de famines ;
  • L'alimentation s'est fortement diversifiée, et il est beaucoup plus difficile de gérer cette profusion de nourriture : lorsque l'on mange toujours la même chose (ce qui était le cas traditionnellement), la satiété (perte d'envie de manger) indique que l'on a un apport énergétique suffisant ; lorsque la nourriture varie, cette information est faussée.
  • La sédentarité est une cause importante, la voiture et la télévision sont aussi nocives que les excès alimentaires.
  • Les sociétés contemporaines sont source de stress, parfois même de sinistrose. De nombreux individus peuvent alors ressentir un vide moral en eux, qu'ils compensent par la nourriture physique. (Voir boulimie.)

Il apparaît néanmoins que l'obésité est multifactorielle, et parmi les causes, le rôle de l'hérédité est mieux connu : des gènes responsables ont été identifiés, qui interviennent sur la production par les adipocytes de leptine, une protéine agissant au niveau du système nerveux central sur le contrôle de l'appétit et de la dépense énergétique. On a remarqué également l'influence des modes de vie sur les facteurs génétiques. Notre corps a été habitué pendant des millénaires à faire face au manque, il n'est pas adapté à l'abondance ; par ailleurs, avec une même alimentation et une même pratique physique, la prise de masse varie selon les individus.

Concernant l'alimentation, il n'y a pas que la teneur en graisses qui entre en compte, il y a aussi leur qualité.

Conséquences

Une personne souffrant d'obésité court plusieurs risques :

  • physique :
    • diabète : alors que le diabète sucré (diabète de type 2) apparaît normalement à partir de 40 ans, on voit apparaître du diabète sucré dès l'adolescence chez les obèses ;
    • hypertension ;
    • apnée du sommeil ;
    • problèmes articulaires divers : arthrose, tassements vertébraux...
    • dépendance à la nourriture (endorphine dans certains aliments) : sensation de dépression et de malaise entre les repas qui s'en va lorsque l'on mange.
  • psychologique : dépression, rejet de son corps ;
  • social : discrimination, mise à l'écart.

En 1992, l'obésité a été la cause de 178 000 décès en France, essentiellement par maladies cardio-vasculaires et diabète. Par ailleurs, du fait des complications du diabète, l'obésité est la première cause de cécité avant 65 ans en France, et la première cause d'amputation.

Prévention

L'obésité est un problème qui se traite sur le moyen et le long terme, avec éventuellement un suivi médical voire psychologique. À titre préventif, il convient d'adopter une alimentation régulière, c'est-à-dire de respecter les heures des repas, ce qui permet de contrôler ce que l'on consomme.

Les industriels agro-alimentaires ont tendance à mettre des matières premières bon marché dans les plats préparés afin de réduire le coût de fabrication, et notamment du sel, des sucres et des graisses. Il est donc conseillé de préparer sa nourriture soi-même à partir de produits frais, en utilisant de préférence l'huile de colza, riche en Ω3, comme matière grasse.

Il est recommandé de manger beaucoup de fruits et de légumes, au moins 5 par jour.

Enfin, il est recommandé d'avoir une activité physique minimale. À défaut de pratiquer un sport, faire au moins une demi-heure de marche à pied par jour, par exemple en allant faire ses courses à pied dans les commerces de proximité, ou si l'on doit emprunter les transports en commun, marcher jusqu'à la station suivante et ne pas descendre à la station la plus proche mais à celle d'avant.

La prévention auprès des enfants est importante puisqu'ils sont les plus sensibles aux sollicitations publicitaires pour les aliments, qu'ils sont naturellement attirés par les goûts sucrés. En raison du mode de vie moderne, il devient de plus en plus difficile de surveiller la consommation des enfants :

  • horaires de travail des parents faisant qu'ils sont moins disponibles ;
  • éloignement des grands-parents pour des raisons professionnelles, ceux-ci ne peuvent pas garder les enfants au retour de l'école et leur transmettre de « culture culinaire ».

Exemples de politiques de prévention

En Californie, le code de l'éducation prévoit des cours d'éducation physique dans les écoles publiques : 200 minutes de sport au moins tous les 10 jours d'école dans le primaire ; 400 minutes dans le secondaire.

En France, une campagne de sensibilisation lancée en 2002 incite les gens à manger au moins cinq fruits et légumes par jour, et à pratiquer l'équivalent d'une demi-heure de marche par jour (Programme national nutrition-santé — PNNS).

Liens externes

Régime sans caséine ni gluten

De nombreux parents d'enfants autistes ont découvert empiriquement qu'un régime sans caséine ni gluten aidait leurs enfants à aller mieux. Des observations informelles par des médecins ainsi que des études médicales plus suivies semblent confirmer que la suppression complète de ces protéines dans le régime alimentaire soulage les symptômes de l'autisme (le gluten est présent dans de nombreuses céréales, tandis que la caséine est présente dans le lait).

Théorie

D'après des observations sur l'urine faites par le Dr William Shaw[1], il semble que certains enfants ne digèrent pas complètement ces protéines; or la caséine et le gluten contiennent des peptides (les casomorphines pour la caséine, et la gliadorphine et les exorphines du gluten pour ce dernier) qui ressemblent aux opiacés. Il est possible que ces peptides aient un effet similaire sur le cerveau et le système nerveux. Si cette théorie est exacte, l'exposition prolongée à ces peptides opiacés pourrait avoir de nombreux effets délétères sur le cerveau en croissance du jeune enfant, comme ce qui se passe avec n'importe quel autre narcotique.

Effets du régime

Études scientifiques

Il existe très peu d'études de qualité sur les rapports existant entre le régime sans caséine ni gluten et l'autisme, mais l'une d'elles[2] tend à conclure que les effets bénéfiques du régime sont en effet observables scientifiquement.

Effets subjectifs

De nombreux parents indiquent que la suppression de la caséine et du gluten dans le régime de leur enfant améliore le contact visuel, le temps d'attention, et l'humeur générale tout en atténuant les problèmes tels que les crises, les comportements auto-stimulateurs (comme le fait d'agiter la main ou de se balancer) et l'agressivité. Le régime semble également aider les enfants à apprendre des activités quotidiennes telles que s'habiller ou utiliser les toilettes, et améliorer la coordination gestuelle et l'activité de jeux d'imagination. Dans un petit nombre de cas, ce changement de régime alimentaire a eu pour conséquence une amélioration considérable, permettant même à l'enfant de fréquenter une école ordinaire au bout de quelques mois.

En pratique

Voir aussi : Recettes sans gluten et sans lactose

Entreprendre ce régime est difficile, mais pas impossible. Le gluten se trouve dans le blé, le seigle et l'orge et peut parfois contaminer l'avoine qui pousse à côté ou est récoltée ou traitée avec les mêmes équipements que les céréales contenant du gluten. La caséine se trouve dans les produits laitiers. Or le blé et le lait forment une proportion importante du régime alimentaire occidental. Mais l'un des obstacles les plus grands auxquels doivent faire face les parents est que les individus qui ont besoin du régime sans caséine et sans gluten désirent ces nourritures comme s'ils en étaient dépendants! De fait, les parents qui mettent en place ce régime indiquent l'apparition des symptômes du sevrage similaires à ceux d'un toxicomane.

De nombreux parents hésitent à supprimer le blé et le lait parce que ces aliments sont les seuls que leur enfant accepte de manger, et aussi parce que la culture occidentale les considère comme des ingrédients essentiels. Toutefois, même les enfants qui ne mangent essentiellement que du blé et des produits laitiers bénéficient d'une amélioration remarquable de leur situation une fois que le régime sans caséine et sans gluten est installé — et de nombreuses familles se sont rendues compte que les choix de menu s'améliorent une fois que les effets du manque de caséine et de gluten ont disparu chez leur enfant.

Certaines personnes constatent une amélioration immédiate, mais la disparition complète du gluten dans l'organisme peut prendre jusqu'à six mois (un mois pour la caséine). Les partisans de ce régime préconisent d'essayer au moins pendant un an, car certains enfants ont besoin d'un tel délai pour manifester une amélioration. En effet, le changement de régime a des effets dans le corps au niveau cellulaire et permet la consolidation de l'estomac et de la paroi intestinale, ce qui peut prendre du temps.

Bien que ce régime ait été controversé par la communauté médicale, de nombreux médecins et centres médicaux universitaires en font la promotion pour les enfants autistes, en particulier après en avoir constaté de visu l'efficacité. Les médecins qui travaillent avec DAN! (cf. Liens externes) préconisent des traitements tels que le régime sans caséine et sans gluten.

Contexte

Bien que les phénomènes de sensibilité à certains aliments soit connus depuis plusieurs décennies, ils sont rarement pris en compte dans le diagnostic et la thérapie de pathologies lourdes comme l'autisme. Les faits du régime sans caséine ni gluten n'ont été portés à l'attention du public que grâce aux efforts combinés de deux femmes qui ont fait leur propre recherche sur les traitements et mené croisade pour l'assistance aux autistes. L'information sur le régime sans caséine et sans gluten s'est ensuite répandue à travers le monde et a aidé des milliers de familles à faire face à cette pathologie déconcertante.

Le régime sans caséine et sans gluten a été combiné avec d'autres innovations, parmi lesquelles le régime Feingold, le régime spécifique en hydrates de carbone, des régimes réduits en salicylates et phénols, etc.

Il existe en ce moment peu d'études scientifiques qui confirment ou invalident le régime sans caséine et sans gluten (ou d'autres régimes alimentaires), mais il existe un consensus croissant au sein de la communauté scientifique médicale que les régimes alimentaires restrictifs de nutriments particuliers affectent le comportement pédiatrique et adolescent.

Autres indications

Ceux qui souffrent de maladie cœliaque et/ou de dermatite herpétiforme doivent éviter toute forme de gluten, bien que leurs problèmes métaboliques soient différents de ceux de l'autisme. Il existe des compte-rendus sporadiques du succès de ce régime pour les patients souffrant de sclérose en plaques, schizophrénie, syndrome de Tourette, syndrome de fatigue chronique ou d'hyperactivité.

En france, Un immunologiste s'est beaucoup investi dans l'étude du rôle de la nutrition sur la perturbation du système immunitaire. La version du régime sans caséine ni gluten qu'il propose a obtenu de nombreux succès dans des maladies dites incurables. Voir à ce sujet l'article sur la Nutrition Seignalet.

Liens externes

Source : Wikipedia.