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lundi 7 août 2006

Les sept habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu'ils entreprennent

Les sept habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu'ils entreprennent

Les sept habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu'ils entreprennent publié en 1989, est un ouvrage de développement personnel écrit par Stephen R. Covey. Vendu à plus de 15 millions de d'exemplaires (2004) dans 38 langues. Le livre énumère sept principes qui, si établi en tant qu'habitudes, sont censés aider une personne à réaliser une interdépendante vraiment efficace. Covey pense que ceci est réalisable en s'alignant sur des principes d'une éthique de caractère qui sont universels et intemporels.

Une approche basée sur des principes

Le livre s'organise autour de quatre sections.

  • Paradigmes et principes: Ici, Covey introduit les fondations du fonctionnement de l'être humain en termes d'habitudes. Il explique comment l'être humain détecte son environnement, comment il établit ses habitudes et comment il peut arriver a se re-reprogrammer en terme d'habitudes.
  • Victoires privées: Ici, Covey présente les trois premières habitudes nécessaires pour faire passer une personne de l'état de dépendance à l'état d'indépendance.
  • Victoires publiques: Ici, Covey présente les trois habitudes suivantes pour amener une personne de l'état d'indépendance a l'état d'interdépendance.
  • Renouvellement: Ici, Covey présente la septième habitude qui invite le lecteur a commencer un processus d'auto-amélioration.

Les 7 habitudes

Un chapitre est consacré à chacune des habitudes, qui sont représentées par les impératifs suivants :

  • Etre proactif . Ici, Covey recommande une attitude de prise d'initiative et met cette attitude a l'opposée à la position de "réactivité" moins efficace, mais plus naturelle. En particulier, être proactif, signifie prendre la responsabilité de tout ce qui nous arrive et ne pas rejeter le blame sur les autres ou sur les circonstances pour les obstacles et les problèmes.
  • Commencer avec la fin à l'esprit . Ce chapitre explique pourquoi il faut fixer des objectifs à long terme basés sur des " principes de vrai-nord ". Covey recommande de formuler sa " mission personnelle " pour mettre par écrit ses propres objectifs de vie. La visualisation est un bon outil pour cela.
  • Commencer par le début . Ici, Covey explique comment être efficace jour après jour en se focalisant sur ce qui importe vraiment vis-à-vis des objectifs a long terme. Ce chapitre fait l'objet d'un ouvrage annexe First things first .
  • Penser Win/Win . Covey décrit ici comment développer une attitude humaine gagnante en négociant des solutions gagnantes pour soi-même et pour les autres personnes afin de nourrir des relations gagnantes a long termes.
  • D'abord chercher à comprendre, pour ensuite être compris . Covey explique comment communiquer efficacement avec une personne humaine pleine d'émotions et de besoins dont celui de se faire comprendre et de se faire valider par un autre humain. Covey décrit l'écoute empathique comme étant la base d'une communication bidirectionnelle complète, écoute préalable nécessaire a l'humain pour qu'il puisse enfin s'ouvrir aux idées des autres.
  • Synergiser explique pourquoi et comment travailler en équipe amène des résultats bien au delà de la somme des résultats de chaque individu.
  • Affuter la scie . Covey explique en fin l'intérêt de prendre du temps pour s'affuter soi-même par une habitude d'auto-éducation afin de continuer son développement personnel et atteindre ses objectifs.

Source : Wikipedia.

Découvrir un sens à sa vie avec la logothérapie

Découvrir un sens à sa vie

"Découvrir un sens à sa vie avec la logothérapie" est un livre de Viktor Frankl.

Il y a trois écoles principales de psychothérapie : celle de Freud avec la recherche du plaisir, celle d'Adler avec la recherche du pouvoir et enfin celle de Frankl avec la quête de sens.

Quatrième de couverture

L'époque moderne a vu apparaître une forme particulière de malaise, le vide existentiel. La logothérapie nous apprend que le bien-être repose d'abord sur, le besoin primordial de donner un sens à sa vie. L'auteur a mis sa découverte à l'épreuve durant les trois ans qu'il a passés dans des camps de concentration et en a confirmé la validité par soixante ans de pratique psychothérapeutique. Cet émouvant document sur la vie de Frankl derrière les barbelés, suivi de son bref exposé des principes de la logothérapie, constituent une lecture inspirante. Celle-ci vous éclairera sur le sens de votre existence et vous permettra de vous réaliser à l'intérieur des trois dimensions suivantes : - le sens de l'accomplissement : la réalisation d'un travail ou la création d'une oeuvre ; - le sens de l'humour : la création de liens affectifs, le contact avec la nature et l'art ; - le sens de Ia souffrance : le développement d'une attitude positive devant la mort et les souffrances inévitables. La logothérapie ne vous laisse pas démuni devant les problèmes psychologiques quotidiens. Elle vous offre deux techniques innovatrices et particulièrement efficaces : l'intention paradoxale et la déréflexion.

mardi 9 mai 2006

Procrastination

Source : Wikipedia.

La procrastination est un terme relatif à la psychologie qui désigne la tendance pathologique à remettre systématiquement au lendemain quelques actions (ou beaucoup plus !), qu’elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non. Le « retardataire chronique », appelé procrastinateur, n’arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque ça ne lui procure pas de gratification immédiate.

Profil et comportements types

Cette tendance apparaît souvent au fil des études (cela peut débuter dès l’école primaire) et affecte en particulier des étudiants doués, habitués à réussir les épreuves avec aisance et à être reconnus pour leur talent. Devant soutenir un effort inhabituel face à une difficulté, ils perdent confiance en eux et ressentent une angoisse. Comme beaucoup de problèmes psychologiques, la procrastination dépend du milieu familial. Une famille véhiculant l’idée selon laquelle la société est un espace très compétitif, des parents ayant des attentes démesurées, prédisposent à ce problème.

La majorité des personnes affectées par la procrastination l’est en général aussi par le « perfectionnisme », c’est-à-dire la tendance d’une personne à estimer inacceptable un travail qui ne soit pas fait à la perfection. Comme il est rare de pouvoir atteindre la perfection autrement que par essais et erreurs et que la personne n’accepte pas l’idée de faire une erreur, elle contourne le problème en ne faisant rien : par exemple la nécessité d’un rangement ou d’un classement est sempiternellement différée parce qu’on n’a pas le temps de faire quelque chose de parfait, et on ne fait donc rien du tout. Cependant, être un « retardataire » ne signifie pas ne rien faire. Au contraire, le sujet peut être pris d’une véritable frénésie d’activités (aller faire les courses, entamer un grand ménage de printemps, repeindre les volets, prendre des nouvelles de la grand-mère, faire de la maintenance informatique…), tant que celles-ci ne possèdent aucun rapport avec LA tâche problématique (faire un rapport).

La procrastination peut se développer à différents niveaux, du bénin au malin. Si elle se concentre sur des choses sans conséquence (faire la vaisselle, remplir sa déclaration de revenus…), le sentiment de protection qu’elle apporte peut valoir au ‘retardataire’ tous les tracas qui s’ensuivent… Mais dans certains cas sévères, elle peut amener divorces, pertes d’emploi, voire problèmes juridiques.

Raisons probables

On retrouve cette attitude dans la plupart des comportements dépressifs. Comme dans ces phases toute action est rendue encore plus difficile qu’à l’habitude, le sujet préfère reporter au lendemain… qui ne s’avère en général pas plus fructueux. Mais il s’agit surtout d'un comportement à part entière. Cinq peurs pouvant se mêler se retrouvent au cœur de cette attitude.

Peur de l’échec

Le sujet préfère retarder le travail au maximum jusqu’à estimer qu’il est trop tard pour le faire (pour le faire parfaitement) ; s’il l'accomplit, il peut se dire qu’il aurait pu faire quelque chose de bien mieux s’il s’y était pris plus tôt.

Cette attitude semble liée à une éducation exigeante, fondée sur une culture du résultat. Le sujet prend l’habitude de ne plus pouvoir engager une action sans penser à l’évaluation qui la suivra et cherche alors à éviter les conséquences fâcheuses. La procrastination peut se trouver chez des sujets très doués dans leur domaine et —paradoxalement— manquant de confiance en eux en profondeur.

exemple : un étudiant qui stresse à l’idée de rendre un mémoire inintéressant.

Peur de la réussite

Le sujet craint qu’en réussissant il s’attire la jalousie des autres et/ou qu’alors il soit chargé de nouvelles responsabilités, de nouvelles attentes plus élevées auxquelles il ne se sent pas capable de faire face. Il essaie alors de ne pas paraître parfait ni trop comblé. Cette peur peut provenir d'une jalousie fraternelle ressentie lors de l’enfance. Il peut aussi avoir la sensation qu’il menace ses parents ou mentor par sa réussite.

exemple : un employé de bureau qui ne souhaite pas changer de poste.

Peur de ne pas contrôler son environnement

Le sujet veut avoir le sentiment qu’il domine la situation, qu’il force les autres à s’adapter à ses propres désirs et actes. Cela peut venir d’un souhait de revanche, d’autonomie : des individus poussés à la performance dans des domaines ne relevant pas de leur ambition propre peuvent choisir la procrastination pour affirmer leur indépendance. Une personne voulant aussi se mesurer à son environnement par goût du risque peut aussi devenir une ‘retardataire’.

exemple : un employé qui lutte contre sa hiérarchie à la limite du renvoi.

Peur de l’isolement

Le sujet souhaite être protégé, conseillé, dirigé ; il est à l’aise en équipe ou lorsque quelqu’un d’autre prend les décisions importantes, comme un enfant dans le cadre familial. Il peut aussi chercher à attirer l’attention sur lui par une situation extrême ou encore savoir qu’il a toujours quelque chose à faire (crainte de la solitude).

exemple : un élève qui attend que quelqu’un lui fasse ses devoirs.

Peur de l’intimité

Le sujet a peur que les autres ne prennent trop de place dans sa vie (croyance qu’il va se faire voler ses réalisations, précédente relation sentimentale ratée, souvenir de personnes envahissantes…). Il peut aussi craindre de dévoiler ses « mauvais côtés » si les autres s’approchent trop de lui et qu’ainsi il se fasse rejeter.

exemple : un homme qui arrive systématiquement en retard à ses rendez-vous galants.

Comment (ré)agir

La confiance en soi est un bon moyen de lutter contre la procrastination. Elle peut s’acquérir en (ré)apprenant à réaliser et réussir, de petites choses, de plus en plus ambitieuses (voir les travaux de Rita Emmett ou les techniques proposées par Mmes. Burka et Yuen). Une autre approche consiste à se détacher du besoin d’être évalué, mais celle-ci peut nécessiter une thérapie plus lourde. Comme pour tout traitement d’un trouble psychologique, être soutenu de manière fiable est positif, surtout pour faire comprendre au retardataire qu’on peut l’apprécier pour lui et non pour ses seules performances. Il est souvent aussi nécessaire d’apprendre à se fixer des objectifs réalistes, qui peuvent se subdiviser en plus petits facilement atteignables. Les retardataires ont en effet tendance à se fixer sur l’objectif le plus lointain et impressionnant en oubliant des objectifs plus simples avant. Il leur est également difficile d'estimer le temps dont ils disposent réellement ce qui leur permet de se fixer des délais intenables (et d’autant plus stressant).

Pour l’entourage, face à un retardataire qui paraît être sourd comme un pot à chaque conseil, récrimination ou menace, il devient vite nécessaire pour chacun de savoir faire la part des choses, de rester détaché et de louvoyer entre ses intérêts propres et ceux de la relation. À défaut, le risque est d’être bloqué dans un cercle vicieux (encouragements répétés, déception de les voir sans effet, irritation de ne voir aucun changement, match nul et retour au début) qui peut mener à terme à la rupture de la relation. Trop de remarques, même proférées avec les meilleures intentions du monde, et le retardataire se sentira talonné ; il ressentira d’autant plus de pression pour l’exécution de cette tâche, qui devra être d’autant plus accomplie parfaitement. Résultat, il aura encore plus de mal à s’y mettre et esquivera la discussion (il peut même vous fuir physiquement).

Remarques autour du sujet

  • Le Tetris constitue une approche de traitement intéressante tant du perfectionnisme que de la procrastination. Dans ce jeu, en effet, mieux vaut prendre une décision approximative tout de suite que la meilleure trop tard, et quelques centaines de parties ont vite fait d’en convaincre. Il est sans doute à cet égard significatif que le jeu ait été conçu dans un pays réputé pour sa bureaucratie.
  • La tendance à la procrastination définit en caractérologie de Le Senne la différence entre les actifs (A) et les non actifs (nA) : un actif effectue ce qu’il a à faire dès qu’il peut le faire. Un non-actif n’agit que là où il est porté par l’émotion (il montera héroïquement à la charge, par exemple, mais laissera traîner longtemps la rédaction de ses notes de frais).
  • Une chanson de Fernand Sardou constitue un véritable hymne à la procrastination : il s’agit d’Aujourd’hui peut-être… ou alors demain qui connut un grand succès dans l’entre-deux-guerres.

Bibliographie

  • Ces gens qui remettent tout à demain de Rita Emmett (les éditions de l’Homme)
  • Comment ne plus être en retard de Jane B. Burka/Leonora M. Yuen (Editions Pocket)
  • Comment ne pas tout remettre au lendemain de Dr Bruno Koeltz (Editions Odile Jacob)
  • Procrastination de Terry Pratchett (éditions l'Atalante)

jeudi 30 mars 2006

Karaniya Metta Sutta ou l'amour universel

C'est l'un des textes les plus récités dans le bouddhisme qui invite l'être humain à agir au meilleur de lui-même.

Le texte

Voici ce qui doit être accompli par celui qui est sage, qui recherche le bien et a obtenu la Paix.

Qu'il soit appliqué, droit, parfaitement droit,
Docile, doux, humble, content,
Aisément satisfait;
Qu'il ne se laisse pas submerger par les affaires du monde,
Qu'il ne se charge pas du fardeau des richesses,
Que ses sens soient maîtrisés;
Qu'il soit sage, sans orgueil
Et ne s'attache pas aux familles.

Qu'il ne fasse rien qui soit mesquin
Et que les sages puissent réprouver.

Que tous les êtres soient heureux.

Qu'ils soient en joie et en sûreté.

Toute chose qui est vivante,
Faible ou forte,
Longue, grande ou moyenne,
Courte ou petite, visible ou invisible,
Proche ou lointaine, née ou à naître,
Que tous ces êtres soient heureux.

Que nul ne déçoive un autre ni ne méprise aucun être
Si peu que ce soit;
Que nul, par colère ou par haine,
Ne souhaite de mal à un autre.

Ainsi qu'une mère au péril de sa vie surveille et protège son unique enfant,
Ainsi avec un esprit sans limite doit-on chérir toute chose vivante,
Aimer le monde en son entier,
Au-dessus, au-dessous et tout autour,
Sans limitation,
Avec une bonté bienveillante et infinie.

Étant debout ou marchant,
Étant assis ou couché,
Tant que l'on est éveillé on doit cultiver cette pensée.
Ceci est appelé la suprême manière de vivre.

Abandonnant les vues fausses,
Ayant la vision intérieure profonde,
Vertueux, débarassé des appétits des sens,
Celui qui est perfectionné ne connaîtra plus la renaissance.

Etre une île - Ayya Khema

Ayya Khema

L'auteur est une nonne bouddhiste de la branche du bouddhisme theravâda / Vipassana. Elle a été très active à promouvoir une pratique du bouddhisme chez les femmes en fondant plusieurs centres bouddhistes autour du monde en Australie, au Sri Lanka et en Allemagne. Vous pouvez consulter sa biographie complète en anglais sur Wikipedia.

Description du livre

Etre une île

Ces douze causeries sur la pratique du Dhamma (qui permet de se tenir à l'écart d'un désastre menaçant) directes, claires, inspirées, deviennent vite un guide pour développer la vision intérieure dans le cadre d'une bonne relation avec soi-même et les autres. Cette lecture invite à la paix de l'esprit et, pour les résolus, permet de pénétrer la nature de l'existence humaine et de la qualifier.

Un extrait concernant la relation à soi-même

Le Discours de l’amour bienveillant (Karaniya-Metta Sutta) nous explique comment nous comporter avec les autres. Nous devons les traiter comme nos propres enfants. Ce sutta ne dit rien de particulier sur le comportement à tenir vis à vis de nous-mêmes ni comment agir. Pourtant la façon dont nous nous traitons est le plus vraisemblablement celle dont nous allons user avec les autres. La manière dont nous agissons avec les autres est certainement la façon dont nous nous conduirons envers nous-mêmes.

Comme chacun de nous est d’abord concerné par lui-même, il est très important d’avoir une idée de nos aspirations lorsque nous sommes confrontés à notre personne. Penser que nous affrontons le monde par, et à cause de, nos relations avec autrui reste une idée, un concept. En réalité, nous confrontons constamment nos propres faiblesses et forces, et réagissons en conséquence. Ce qui se passe autour de nous n’est qu’une suite d’enclenchements faisant ressortir nos stimulations intérieures.

Le monde qui nous entoure se compose de situations, d’expériences et de personnes avec lesquelles nous sommes en contact par nos sens. Le plus fort des sens est l’esprit, le dispositif du penser qui a, d’ailleurs, la fâcheuse tendance à échapper à notre contrôle. Nous ne sommes pas présents à ce qui se passe réellement pour la bonne raison que nous ignorons ce qui vraiment est en action. Nous sommes intéressés par ce que nous croyons qu’il se passe. Deux façons de penser président aux choses pouvant arriver : soit les craindre, soit les espérer. Aucune des deux n’est réaliste. Nos espérances sont des désirs non fondés et nos peurs sont des inquiétudes sans fondement. Les deux créent du tumulte : Les espoirs sont mêlés à la peur qu’ils ne se réalisent pas. Chaque aspiration vécue renferme une angoisse non encore matérialisée, qui peut-être jamais, allez savoir ! ne se matérialisera. Nos peurs sont également liées à l’espérance. Peut-être ne se produiront-elles pas si nous négocions les choses avec assez d’habileté. Et, de nouveau, nous avons peur de ne pas être assez intelligents…

Nous nous trouvons ainsi dans une situation de tension et de malaise que nous aimons soulager par toute sorte de distractions. Nous essayons d’amoindrir nos crispations par la nourriture, la boisson, les loisirs, la parole, le sommeil. N’importe laquelle de ces disponibilités semble faire l’affaire. Dans le monde, nous avons les journaux, la télévIsion, le téléphone ; sans pouvoir user de ces moyens, tout ce qui nous tombe sous la main fait l’affaire. S’il nous est impossible de trouver quoi que ce soit, nous devenons déprimés ou irrités.

En réalité cette dispersion (Papanca) commence parce que l’esprit s’octroie la liberté de demeurer hors de contrôle. Au lieu de s’occuper de ce qui se passe réellement, nous le laissons aller dans toutes les directions - penser au futur avec crainte ou espoir, penser au passé avec regret ou nostalgie.

L’attention consiste à demeurer attentif à chaque moment. Mais l’attention parfaite est difficile à réaliser, par ce que l’esprit a tendance à s’éparpiller. Nous devons faire plus que juste nous dire de rester attentifs. Si nous étions attentifs, parfaitement, à chaque moment, cette dispersion n’aurait pas lieu. Elle ne serait pas possible. Mais puisque nous ne sommes pas vigilants, nous avons besoin d’autres aides pour garder notre équilibre. Un esprit sain est un esprit bien équilibré. Un esprit sain est un esprit qui ne prend pas la tangente. Il n’est pas inquiet, déprimé et craintif, ou exubérant à propos de rien du tout. Pour jouir d’un esprit bien équilibré, il ne suffit pas de nous dire : « Sois attentif ». Si nous en étions capables, nous n’aurions besoin de rien d’autre. Tout irait.

Une des meilleures choses à faire pour nous aider est de ne pas nous sous-estimer. S’apprécier à sa juste valeur ne connote pas un quelconque sentiment de supériorité ni l’esprit de compétition « Je peux le faire mieux que toi », ou « Quoique tu accomplisses, je peux être meilleur ». Rien de tel ! L’estime ne signifie pas énumérer toutes les choses que nous savons. Un écart énorme existe entre le savoir personnel et ce que nous faisons. Il est inutile de penser à nos connaissances mais il est utile de réfléchir à ce que nous avons déjà accompli. Rien n’a d’importance mis à part ce que nous faisons vraiment. Ce que nous pourrions exécuter un jour ne porte pas à conséquence. Ce que nous savons reste immatériel. Mais ce que nous faisons réellement porte à conséquence. Si nous voulons nous estimer, nous devons nous souvenir de nos actions, des saines.

Il s’avère pour nous positif d’être personnellement contents. Si nous ne sommes pas capables de créer un tel sentiment, nous ne le serons jamais nulle part ni avec qui que ce soit. Il va nous falloir cohabiter avec la personne spécifique que nous sommes encore un bon bout de temps. Elle ne va pas s’exiler ni être expédiée ailleurs. Si je n’éprouve aucun contentement avec « moi », comment pourrais-je en trouver avec quelqu’un d’autre, ou avec quelque chose d’autre ? Qui nous sommes est toujours l’obstacle. La première et principale priorité reste de trouver du plaisir à vivre avec soi-même.

Le Karaniya-Metta Sutta exprime cela très bien. Ce texte conseille d’être pleinement content, et facilement satisfait. Il mentionne quinze conditions conduisant à la tranquillité. Sans trouver ces quinze conditions en nous-mêmes, nous ne trouverons la paix nulle part.

Etre assez content intérieurement signifie être satisfait de ce que nous possédons, de notre apparence, de nos paroles, de notre vie, de nos réactions. Tout doit être teinté de contentement. Ça ne veut pas dire que nous ne puissions pas nous améliorer. Mais si la sensation d’un sérieux manque en soi perdure, rien ne pourra aller bien. La tension de désirer quelque chose d’autre existera toujours. Désirer est tension, ne pas être satisfait. La cause de toute ambition est toujours l’insatisfaction personnelle, dukkha. Plus nous abandonnons le vouloir, et plus nous abandonnons dukkha. Pour laisser aller le désir, nous devons être contents de ce qui est.

Peut-être que ce qui existe n’est pas exactement ce que nous attendons. Tout le monde a des espérances. Nous espérons tous quelque chose de nous et des autres. Aucune aspiration n’est réaliste. Aucune attente ne tient compte du manque de permanence (anicca). Tout change constamment. Ce fut peut-être parfaitement bien pendant un moment, mais ça ne l’est plus. Comment pourrions-nous réussir à nous sentir exaucés dans des situations considérées comme peu ou prou insatisfaisantes ? Tout d’abord, observons la situation d’un peu plus près. « Qu’a-t-elle d’insatisfaisant ? Pourquoi n’est-elle pas satisfaisante ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Qu’est-ce qu’elle ne nous offre pas ? En quoi ne soutient-elle pas suffisamment notre ego, ne se conforme-t-elle pas suffisamment à nos espérances ? » Une fois que nous aurons vu ce qui rend le contexte inconfortable, nous nous rendrons compte que ce n’est qu’une bagatelle ne valant même pas la peine d’en parler.

Lorsque quelque chose résiste intérieurement, sans cesse générateur de dukkha, de tension, de désirs inassouvis, pourquoi ne pas nous remémorer les choses suivantes. « Ma nature est de mourir. Je ne peux éviter la mort ». Rien ne dit que je vais mourir dans cinquante ans. Peut-être, vais-je mourir dans cinq minutes. Pourquoi ne pas conserver cette idée consciemment ? Garder la mort à l’esprit n’est ni morbide ni déprimant. Cela nous rapproche un peu plus de la réalité car c’est la vérité. Est-ce que nous réagirions vraiment avec un tel mécontentement si nous savions qu’il ne nous reste plus que dix minutes à vivre ? Pourquoi ne pas essayer cette technique ? Je vous garantis que si nous nous souvenons vraiment qu’il ne nous reste pas plus de dix minutes à vivre, aucune de nos réactions présentes n’ira pour des futilités dans le sens d’un mécontentement. Il se peut que la mort nous effraye. La peur provient de la haine. A quoi sert de haïr une échéance inévitable ? Pourquoi devrions-nous détester ce qui arrivera de toutes façons ? Attitude stupide, mais courante chez la plupart des gens. Voilà bien une de nos innombrables absurdités ! Afin d’être en relation avec nous-mêmes, d’une façon satisfaisante pour nous et pour les autres, le contentement est de la plus grande importance. Ce qui comprend l’appréciation de soi lorsque tout ce qui nous entoure semble créer des ravages et du tumulte, revenons à nous-mêmes et à la bonté innée. Retournons à ce qui est pur. Nous ne pourrions pas nous clarifier si nous n’avions pas déjà une base intérieure pure. Si nous étions tout à fait souillés, s’il n’y avait pas une petite parcelle de fraîcheur, il n’y aurait pas beaucoup de chance de purification. Notre pureté doit être étendue, cultivée et mise à profit. Dans le cas de troubles et de peur, d’aversion ou de souffrance occasionnée par un désir insatisfait, revenons à notre centre, là où réside le contentement. Nous pouvons le trouver à l’intérieur.

Nous défendons tous la notion erronée que le contentement dépendrait de certaines conditions ou de certaines personnes - une autre de nos lubies. Comment peut-il dépendre d’une chose extérieure à nous ? Si nous optons pour une réelle paix, elle ne peut découler que de notre potentiel intérieur . toujours à disposition. Les gens et les situations qui nous procurent de la satisfaction se transforment en une dépendance par le fait qu’ils nous rendent esclaves des autres. Personne ne veut être un esclave, nous voulons tous devenir totalement libres.

Trouvons le bonheur résidant dans notre propre pureté, il est indépendant et n’est pas sujet au désappointement causé par le manque de permanence. La seule chose dont il dépende provient de l’attention que nous lui portons. Nous ne connaissons que les choses que nous surveillons consciemment. Avez-vous essayé d’être attentif à ce qui est sain, bienfaisant, habile et utile ? Essayer d’être attentif uniquement à cela mène au bonheur. Ne prêtez attention à rien d’autre. Revenez sans cesse à votre pureté native.

Dans la vie, le sens de la gratitude nous est d’un grand secours. Il n’a pas besoin d’être dirigé vers quelqu’un ou quelque chose de particulier. Nous pouvons engendrer de la gratitude pour les conditions karmiques nous ayant permis d’accomplir un réel effort, cela peut être avoir un sens de réelle gratitude pour la chance d’avoir un corps en relative bonne condition. Cela ne signifie pas prendre une chose positive pour acquise. Plus les gens sont riches et plus ils prennent leurs privilèges pour acquis. Plus ils jouissent d’une bonne santé, plus ils ont de chance et plus ils considèrent ces bienfaits comme quelque chose d’acquis. Cette attitude non plus n’engendre pas le bonheur. Seule la gratitude pour les conditions positives crée le contentement.

Si nous ne cultivons pas une juste attitude vis-à-vis de nous-mêmes, le sentiment d’être bien dans notre peau, le sentiment d’être capable de nous reposer et de nous relaxer intérieurement, nulle part nous ne nous sentirons chez nous - là où est notre cœur et non juste là où est notre corps. C’est pourquoi, lorsque notre coeur s’ouvre et que naît un sentiment d’estime, de gratitude et de contentement, de bien-être avec nous-mêmes, nous sommes chez nous. Et ainsi serons-nous aussi chez nous n’importe où sur cette terre, n’importe où dans cet univers.

Notre demeure ne dépend pas d’une maison, au grand jamais de quatre murs. Où est notre foyer ? Essayons de le trouver dans notre propre coeur, uniquement là. Un bon chez soi doit comporter de la chaleur, spécialement quand le monde extérieur semble froid. Où peut être cette ardeur si ce n’est dans notre coeur ? C’est l’endroit où nous devons créer le confort auquel nous aspirons, le bien-être que tous nous désirons, le bonheur que tous nous recherchons, la paix si fugace. Notre coeur est le centre de notre création, centre où nous devons demeurer surtout lorsque des difficultés surgissent. Quand tout va très facilement, chacun prend ces circonstances comme son dû. Mais, quand les difficultés apparaissent, nous regardons autour de nous et cherchons de l’aide. Ce soutien réside dans notre propre coeur, toujours là si nous lui avons créé une solide base de vie, établie en notre sein sur une fondation sûre, chaude et aimante.

Dépendre des autres pour notre bonheur est insensé, c’est le moins que l’on puisse dire. Dépendre des autres pour notre sécurité est absurde. Comment pouvons-nous nous reposer sur quelqu’un recherchant aussi son propre bonheur et sa propre sécurité ? Seule la personne les ayant trouvés possède quelque chose de précieux - un bon chez soi. Etre centré sur son bonheur et sa sécurité donne la possibilité et la capacité de résister à tous les troubles et difficultés surgissant extérieurement. Dans le monde, personne ne s’en sort sans tumulte ni épreuves, - dukkha. Mais c’est seulement lorsque nous avons trouvé notre propre centre que nous savons où aller en cas d’urgence : dans notre propre coeur. Les pressions peuvent être minimes, par exemple trop de gens jacassant en même temps, des demandes pressantes, des espérances non satisfaites, n’importe quelle sorte d’urgence. Le coeur est toujours l’endroit où se rendre. Rentrer chez soi, au coeur, là où il y a chaleur, estime, gratitude et contentement. C’est ce que nous devons apprendre à faire. Cela ne vient pas tout seul. La façon d’apprendre consiste à finir par abandonner chaque pensée malsaine afin de ne garder en nous que ce qui est sain, habile, bienfaisant et positif. Plus nous aurons de pensées négatives et plus ce chez nous, support de notre vie, deviendra souillé, sale. Après avoir appris à abandonner une pensée, nous trouverons la force de répéter ce geste à chaque occasion. Ce faisant nous nettoyons notre havre. Tous, chaque jour , balayons notre chambre. Tous nous balayons les allées. Balayons aussi notre cœur ! Nous pouvons aussi faire le ménage des allées et du coeur en même temps. Ça ne prend pas plus de temps. Il faut le clarifier pour le purifier de la peur, de la résistance, et même des vains espoirs. L’espoir n’est pas la réalité. Espoir et peur vont ensemble.

Avec un sentiment de chaleur et de sécurité au cœur, la méditation s’en porte mieux. Pas seulement la concentration mais l’existence même prend une texture différente. C’est comme si nous réalisions que nous avons vécu d’une façon fragmentée et que, maintenant, cette vie en morceaux s’unifie. Grâce à une vie unifiée un sentiment de complétude voit le jour - une façon de rentrer sur la voie Ariyan, la Noble Voie, et de vivre une vie sanctifiée. C’est quelque chose à mettre en acte pour nous-mêmes et par nous-mêmes. Chaque fois que vous assainissez quelque chose - et tout le monde a l’occasion de s’y employer (nous nettoyons les allées, les plates-bandes de fleurs, les arbres trop touffus, la cuisine, la vaisselle, toutes sortes de saletés), souvenez-vous, s’il vous plaît, de nettoyer aussi votre coeur. Les deux actions doivent aller ensemble. Il est si difficile de se souvenir que lorsque nous agissons physiquement, nous pouvons aussi nous purifier mentalement.

Grâce à une base centrale propre et solide, notre texture intérieure est imprégnée d’amour. Un amour certain pour soi-même a, bien sûr, tendance à rayonner à l’extérieur de nous. Nul besoin d’essayer d’être délibérément aimant avec les autres, cette modalité est une conséquence de s’aimer soi-même.

S’aimer soi-même, dans ce contexte, n’a rien à voir avec de la complaisance. Nous aimer signifie cultiver un sentiment positif envers nous-mêmes. Avoir de l’amour pour les autres devient alors facile. Une sensation d’unité envahit tout notre être, peu de chance subsiste pour se disperser à nouveau. Nous voilà solides, d’un seul bloc. Non seulement nous le ressentons mais autrui aussi constate cette fermeté. Une fois ceci établi personnellement, nous devenons aussi un ancrage, un rocher où les autres peuvent prendre pied. Un roc solide ne s’effrite pas lorsque les autres y prennent appui. Mais s’il est friable et trop poreux, l’adversité l’affligera toujours. C’est cette solidité qu’il faut établir dans notre coeur pour que rien de ce qui se passe à l’extérieur de lui ne l’entaille. La vie sainte signifie devenir entier, tout d’une pièce.

Source : Extrait du livre "Être une île" de Ayya Khema
154 pages - Broché - 14 x 21 - Éditeur : Dharma - Isbn 2.86487.028.2 -1997