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vendredi 16 juin 2006

Hygie et Panacée

Buste d'Hygie
Buste en marbre d'Hygée, une déesse de la santé.
Cette statue est, depuis 1970 devant l'immeuble du CDC à Atlanta.
Source : Wikimedia.

Dans la mythologie grecque, Hygie (en grec ancien Υγιεία / Hygieía ou Υγεία / Hygeía, « santé »), fille d'Asclépios (dieu de la médecine) et de Lampétie, est la déesse de la santé, de la propreté et de l'hygiène (le terme a été forgé à partir de son nom).

Elle correspond à Salus chez les Romains.

Rôle

Sa sœur est Panacée, qui symbolise la médecine curative. Asclépios et ses filles appartiennent à la lignée d'Apollon, dieu de l'intelligence rationnelle, qui préfigure déjà la science telle qu'on la concevra plus tard en Occident.

Les Grecs l'honoraient comme une déesse puissante, chargée de veiller sur la santé des êtres vivants. Non seulement les hommes, mais tous les animaux étaient l'objet de ses soins. C'est elle qui suggérait mystérieusement aux uns et aux autres le choix des aliments nécessaires à leur existence et les remèdes appropriés à leurs maux ; elle personnifiait en quelque sorte l'instinct de la vie et, en soutenant les forces des mortels, en prévenant même la maladie, évitait à son père la peine d'intervenir continuellement afin d'alléger ou de guérir la douleur.

Elle fut plus tard associée à la lune.

Représentations

Des statues d'Hygie ont été attribuées entre autres à Scopas, Bryaxis, et Thimoteos. Elle est représentée couronnée de laurier et tenant un sceptre de la main droite, comme reine de la médecine. Sur son sein est un serpent à plusieurs replis, qui avance la tête pour boire dans une coupe qu'elle tient de la main gauche.

Ariphron, artiste et musicien de Sicyone du IVe siècle av. J.-C. lui adressa un hymne célèbre.

Dans l'Encyclopédie française du XIXe siècle, on la décrit comme :

« [...] une jeune nymphe, à l'œil vif et riant, au teint frais et vermeil, à la taille légère, riche d'un embonpoint de chair, mais non chargée d'obésité, portant sur la main droite un coq et de l'autre un bâton entouré d'un serpent, emblème de la vigilance et de la prudence. »

Culte

Bien que le culte d'Hygie ait été célébré localement dès le VIIe siècle av. J.-C., il ne commença a se répandre plus largement que lorsque l'oracle de Delphes la reconnut (ce fut fait après une épidémie de peste qui dévasta Athènes entre 429 et 427 av. J.-C.). Rome la reconnut pour sa part en 293 av. J.-C. Les temples principaux la célébrant ont été élevés à Épidaure, Corinthe, Cos et Pergamon.

Pausanias remarqua parmi les statues d'Hygie, dans un temple d'Asclépios, à Sicyone (fondée par Alexanor, petit-fils d'Asclépios), que l'une d'elle était couverte d'un voile et que les femmes de cette ville lui dédiaient leur chevelure. Si on en croit les inscriptions, des sacrifices similaires étaient pratiqués à Paros.

Source : Wikipedia.

Réflexions

Hygie représente la médecine préventive, l'hygiène de vie au sens de l'hygiénisme d'aujourd'hui et vise, en particulier, à renforcer le terrain, c'est-à-dire le système immunitaire de la personne afin de la rendre moins vulnérable aux différentes perturbations y compris microbiennes. Elle assure une bonne santé.

Il ne faut pas la confondre avec l'hygiène au sens commun qui ne se préoccupe que d'éliminer les microbes.

Panacée repésente la médecine curative. Elle vise à guérir plutôt qu'à simplement soigner ou soulager.

Asclépios, père d'Hygie et de Panacée est le dieu de la médecine. Les Romains le nomment Esculape.

jeudi 8 juin 2006

Paul-Carton

Source : Wikipedia.

Paul Joseph Edmond Carton (12 mars 1875 à Meaux (Seine-et-Marne) - 20 octobre 1947 à Brévannes) était un médecin français du début du XXe siècle.

Cet ancien interne des hôpitaux de Paris, médecin-assistant de l'hospice de Brévannes, se fit l'initiateur d'une médecine naturelle fondée sur les principes du « père de la médecine », le médecin-philosophe de la Grèce antique Hippocrate.

La méthode hippocratique cartonienne se différencie de la médecine conventionnelle (dite allopathique) dans la mesure où elle préconise de traiter les causes réelles des maladies plutôt que leurs symptômes, en vertu du principe : « Le microbe n'est rien, le terrain est tout ».

Selon Paul Carton, les causes réelles de toutes les maladies proviennent d'un système immunitaire affaibli par une mauvaise hygiène et/ou habitudes de vie défectueuses (alimentation, cadre de vie, activités physiques et professionnelles...). Dans cette perspective, les invasions microbiennes (notamment tuberculeuses) ne sont alors qu'une conséquence opportuniste d'un affaiblissement anormal de l'organisme.

Tant pour la prévention que pour la guérison des maladies, la thérapeutique prônée par Paul Carton consiste à :

  • renforcer les défenses immunitaires du patient en lui faisant stopper ses comportements nuisibles pour sa santé : (par exemple, au point de vue alimentaire, Paul Carton préconisait d'éviter l'alcool, la viande et le sucre, qu'il qualifiait d'« aliments meurtriers »). À ce stade, repos et diète sont des mesures d'accompagnement souvent prescrites.
  • Une fois que son organisme est purifié des agents toxiques et/ou infectieux, le patient doit progressivement adopter une vie saine, davantage conforme aux lois de la nature.

Paul Carton estimait aussi que la plupart des médicaments et des vaccinations prescrits en médecine classique n'ont qu'une action accessoire, bien souvent davantage néfaste que bénéfique pour l'organisme, notamment en raison de tous les effets secondaires qu'ils engendrent. Lesquels ne feraient qu'entraver des défenses immunitaires déjà éprouvées par la maladie elle-même, ce qui pourrait retarder la guérison (ou la rendre seulement apparente et temporaire).

De la même façon, il considérait que les interventions chirurgicales doivent être évitées autant que possible, et pratiquées seulement en ultime recours lors d'états aigus, lorsque le mode de vie nocif avait occasionné des dommages trop importants ou irréversibles, ne permettant plus de régénération autonome.

Il a fondé la Revue Naturiste, en janvier 1922.

Au-delà d'une simple méthode de soins naturels, la méthode cartonnienne revendique une approche globale de la personne, incluant sa dimension spirituelle. Afin de pouvoir traiter efficacement, Paul Carton insistait sur la nécessité d'individualiser les soins.

C'est pourquoi, une part non négligeable de ses travaux portait sur l'observation et la compréhension des tempéraments hippocratiques (in Diagnostic et conduite des tempéraments, Sans nom d'éditeur, 1951) :

  • Bilieux (B)
  • Nerveux (N)
  • Sanguin (S)
  • Lymphatique (L)

Il envisage des types complexes qui dosent hiérarchiquement ces quatre tempéraments pour décrire la personnalité bio-typologique d'un individu. Ainsi tel sera SNBL ou LNSB, etc.

Les traits permettant ce classement sont liés à des mensurations corporelles (idée reprise plus tard par Sheldon). Il utilise aussi la physiognomonie, la chirognomonie et la graphologie.

Il a écrit un livre très original et parfois étonnament pertinent sur la graphologie : Le Diagnostic de la mentalité par l'écriture.

Il s'est intéressé à la cuisine et son livre de recettes, La cuisine simple a été un best-seller.

Le célèbre écrivain Maxence Van Der Meersch rendit un hommage appuyé à Paul Carton dans deux de ses ouvrages : le roman Corps et âmes (1943), ainsi que Pourquoi j'ai écrit Corps et âmes (1956).

Bibliographie

(Tous ses ouvrages ont été édités à compte d'auteur et ne comportent pas de nom d'éditeur, uniquement la Ville de Brévanne et la date)

  • La Tuberculose par arthritisme, 1911, 1 volume in 16, de 262 pages, 4e édition. Traduit en hollandais et en portugais.
  • Les Trois Aliments meurtriers, 1912, 1 vol. in 16 de 80 pages, 4° édition. Traduit en bulgare et en anglais,
  • La Cure de soleil et d'exercice chez les enfants, 1917, 1 volume, 60 figures 3° édition, grand in 8 de 109 pages, Traduit en portugais.
  • La Vie saine, 190 Commentaires sur les Vers d'Or des Pythagoriciens, 1918, 1 volume in 16, 4° édition. Traduit en portugais et en annamite.
  • Traité de médecine, d'alimentation et d'hygiène naturistes, 1920, 1 Volume grand in 8, 954 pages avec 76 figures, 3° édition. Traduction espagnole.
  • Médecine blanche et médecine noire, 1922, 1 brochure de 60 pages, 3e édition, traduit en espagnol.
  • Les Lois de la vie saine, 1922 1 volume in 16 de 218 pages, 4° édition. Traduit en portugais et en espagnol.
  • Alimentation hygiène et thérapeutique infantiles en exemples. Méthode naturiste ou hippocratique, 1922, 1 volume grand in 8 de 3S8 pages avec 130 courbes de température.
  • Le Décalogue, brochure de 46 pages, 7e édition. Traduit en espagnol, en grec, en italien, en roumain et en portugais.
  • Le Naturisme dans Sénèque, 1922, 1 volume in 16 de 112 pages, 2° édition. Traduit en portugais.
  • L'essentiel de la doctrine d'Hippocrate extrait de ses oeuvres, 1923, 1 volume in 16 de 411 pages, 2° édition.
  • Bienheureux ceux qui souffrent, 1923, 1 volume in 16 de 82 pages, 4e édition. Traduit en portugais en anglais et en espagnol.
  • La Synthèse directrice et libératrice de la personne humaine, 1925 1 brochure de 42 pages, 4° édition.
  • La Cuisine simple, 1925, 1 volume de 410 pages, avec 850 recettes environ , 7e edition, 61°mille; Traduit en portugais, en anglais, en tchèque, en espagnol et en italien.
  • Enseignements et Traitements naturistes pratiques. (6 tomes de 1925 à 1939)
    • Première série, 1925,1 volume in 16 de 384 pages, 2° édition.
    • Deuxième série, 1928, 1 volume in 16, 36 pages, 2° édition.
    • Troisième série, 1931, 1 volume In 16 de 333 pages.
    • Quatrième série, 1935, 1 volume in 16 de 319 pages.
    • Cinquième série, 1936, 1 volume in 16 de 320 pages.
    • Sixième série, 1939, 1 vol. in 16 de 358 pages.
  • Diagnostic et Conduite des tempéraments, 1926, 1 volume grand in 8 de 190 pages, avec 80 figures, 3° édition.
  • L'Art médical. L'individualisation des règles de santé, 1930, 1 volume grand in 8 de 284 avec 147 figures, 2° édition.
  • Le Diagnostic de la mentalité par l'écriture, 1930, 1 volume grand in 8, de 360 pages avec 139 figures, 2° édition.
  • Le Faux Naturisme de Jean-Jacques Rousseau, 1931, 1 volume in 16 de 213 pages. Traduit en espagnol.
  • Guide de jardinage, 1932, 1 volume in 16 de 354 pages, avec 57 figures hors texte, 2° édition
  • L'Apprentissage de la santé. Histoire d'une création et d'une défense doctrinales, 1933, 1 volume, in 16 de 232 pages, 2° édition. Traduit en espagnol.
  • Les Clefs du diagnostic de l'individualité. Aide-mémoire de clanique naturiste, 1934, 1 vol grand in 8 de 100 pages avec 27 figures 2e édition.
  • La Science occulte et les sciences occultes, 1935, 1 volume grand in 8 de 436 pages.
  • Un Héraut de Dieu : Léon Bloy, 1936, 1 volume grand in 8 de 272 pages avec 33 figures dont 22 de documents graphologiques.
  • Les Règles du traitement mental, 1937, 1 vol. grand in 8 de 43 pages.
  • Soins dentaires individualisés, 1937, 1 vol. de 72 pages.
  • Étude médicale et commerciale de culture fruitière, 1938, 1 volume in 16 de 53 pages.
  • La Santé aux colonies, 1938, 1 vol, in 16 de 164 pages.
  • Le Guide de la vieillesse, 1940, 1 vol. in 16 de 262 pages.
  • L'Apprentissage de la santé, deuxième tome. L'étape de la vieillesse, 1945, 1 vol. in 16

mardi 23 mai 2006

Les 14 besoins fondamentaux

Source : Wikipedia.

Voici la liste ordonnée des 14 besoins fondamentaux pour un être humain, selon Virginia Henderson, et qu'un soignant doit systématiquement prendre en compte lors des soins d'une personne malade ou en santé.Ces besoins sont en interaction les uns avec les autres.

  1. Respirer.
  2. Boire et manger.
  3. Éliminer (urines et selles).
  4. Se mouvoir, conserver une bonne posture et maintenir une circulation sanguine adéquate.
  5. Dormir, se reposer.
  6. Se vêtir et se dévêtir.
  7. Maintenir la température du corps dans les limites normales.
  8. Être propre, soigné et protéger ses téguments (tissus des revêtements externes du corps : épiderme, poils, cheveux, ongles, etc ..).
  9. Éviter les dangers (maintenir son intégrité physique et mentale).
  10. Communiquer avec ses semblables.
  11. Agir selon ses croyances et ses valeurs.
  12. S'occuper en vue de se réaliser (et conserver l'estime de soi).
  13. Se recréer (se divertir).
  14. Apprendre.

lundi 15 mai 2006

Cancer et prévention

Mortalité par cancer en France : fréquences des principaux facteurs de risque

Facteur de risque
Mortalité (%)
Régime alimentaire
35 %
Tabagisme
30 %
Alcool
10 %
Infections
10 %
Habitudes sexuelles et de reproduction
5 %
Expositions professionnelles
4 %
Pollution
2 %
Actes médicaux
1 %
Produits industriels (hors expositions professionnelles)
Moins de 1%
D’après les données du rapport 2003 de la Commission d’orientation sur le cancer

Source : Institut National de Recherche et de Sécurité

Alimentation

Facteurs préventifs certains

  • La consommation de fruits et légumes
  • L’activité physique

Ceux qui consomment le moins de fruits et légumes ont un risque de cancer plus élevé de 50% à 100% par rapport à ceux qui consomment le plus de fruits et légumes. Pour les consommateurs de tabac, ceux qui consomment le plus de fruits et légumes ont une protection contre le cancer du poumon de 30% plus élevée que les autres

Ceux qui ont une activité physique régulière et importante ont un risque de cancer du colon diminué de 40 à 50 % par rapport à ceux plus sédentaires.

Facteurs aggravants certains

  • Le surpoids et l’obésité
  • La consommation d’alcool

Les femmes très obèses ont un risque de cancer de l'endomètre 3 fois plus élevé que les femmes de poinds normal. De même les femmes ménopausée en surpoids ont un risque de 10% à 100% plus élevé de cancer du sein que les femmes de corpulence normale.

Risque minimal : Indice de Masse Corporelle (IMC = poids / taille au carré) entre 18.5 et 25 kg/m2.

Ceux qui consomment plus de 160 g d'alcool par jour (soit 1.5 litre de vin) ont un risque de cancer de l'oesophage 20 fois plus élevé que ceux qui en consomment moins de 10 g par jour.

Facteurs préventifs probables

  • Les fibres alimentaires


Facteurs aggravants probables

  • La consommation de viandes et charcuteries
  • Le sel et les aliments conservés par salaison
  • Les apports en graisses
  • La consommation de café

La cuisson à haute température (plus de 150°) aggrave, semble-t-il les risques de cancer, particulièrement les grillades, barbecue et fritures. On sait en effet que la surface brunie ou carbonisée ou une température élevée provoquent la création de substances extrêmement mutagènes. On est par exemple capable à partir de ces substances de causer des tumeurs cancéreuses chez des animaux.

Ceux qui consomment beaucoup de viandes, poissons et légumes conservés par salaison ont un risque de cancer de l'estomac de 50% à 200% plus élevé que les autres. Ce même risque est de 50 % à 520 % plus élevé chez ceux qui ajoutent fréquemment du sel de table.

Source : Alimentation, Nutrition et Cancer.

vendredi 5 mai 2006

La grippe aviaire

Source : Grippe aviaire de l'Ecole Belge d'Homoeopathie où vous pourrez trouver de très nombreux cours en ligne et les deux livres fondamentaux de Hahnemann en ligne : l'Organon de l'Art de Guérir, et les Maladies Chroniques.

Vous pourrez trouver sur le même site d'autres articles sur la grippe aviaire aussi intéressants.

Ecole Belge d’Homoeopathie
Adresse des cours : steenweg op brussel, 27 3080 Tervuren
Correspondance : 58 ch de Mons 6150 Anderlues
Tel : 02/7353525 Fax : 071/529435
Site internet : http://www.ebh.be/ E-mail : mail@homeobel.com
Site portal: www.homeobel.com

La Grippe Aviaire

Grippe aviaire

Cours donné à l’Ecole Belge d’Homoeopathie le mercredi 08 mars 2006

Première partie : Dr Daniel Saelens : situation actuelle de la production avicole

Deuxième partie : Dr Eric Vanden Eynde : compréhension dynamique de la grippe associée au virus influenza

Introduction

Virus de la grippe aviaire

La grippe aviaire est une maladie associée à un orthomyxovirus Influenza de type A. Les médias regorgent de nouvelles concernant cette maladie dont je vous épargnerai donc les détails. L’idée de cette conférence est d’examiner cette crise sous un autre regard.

En effet, Hahnemann nous a appris à considérer la maladie comme un désaccord de la force vitale et non comme une malédiction portée par de vilaines bêbêtes aux noms barbares. Loin d’être dépassée malgré ses 200 printemps, cette vision hahnemanienne de la maladie n’a non seulement pas pris une seule ride mais, au contraire, a permis à de nombreuses générations d’homoeopathes de guérir des milliers de patients à 2 ou 4 pattes de toutes sortes de maladies aussi bien aiguës que chroniques.

Les épidémies en particulier ont été les plus belles cartes de visite des homoeopathes en commençant par Hahnemann luimême qui s’est singularisé par ses taux de réussite très élevés dans les épidémies de typhus et de choléra qui sévissaient à cause des campagnes napoléoniennes.

Plus près de nous, le grand-père de Christian Schepens, Auguste Schepens, étudia l’homoeopathie, impressionné par les résultats thérapeutiques d’un de ses confrères homoeopathe au cours de la terrible épidémie de grippe espagnole de 1920.

L’histoire de la basse-cour

Basse-cour

L’histoire des civilisations commence avec le néolithique, période pendant laquelle l’homme se sédentarisa, et commença à devenir éleveur et agriculteur plutôt que chasseur et cueilleur. De nombreuses variétés de plantes et de nombreuses espèces animales l’accompagnèrent dans cette grande aventure. Au fil des siècles, l’homme sélectionna ainsi de nombreuses races animales et une multitude d’espèces végétales adaptées à tous les terroirs possibles et imaginables.

Dans la ferme ainsi créée, naît la basse-cour indissociable du fumier, véritable trésor qui occupe la place d’honneur au milieu de la cour. Les poules, canards et autres oies ont une mission essentielle : transformer le fumier frais qui brûle la végétation en compost, engrais universel permettant à la terre de ne pas s’appauvrir au fil des générations.

Il n’est pas anodin de considérer que ce sont des oiseaux qui remplissent cette mission. En effet, il faut remettre de l’oxygène, l’élément « air » dans le fumier et les oiseaux sont les spécialistes de l’air, qui pénètre tout leur corps. Ils ne se contentent pas d’avoir des poumons, ils ont également des sacs aériens qui s’immiscent jusque dans leurs os.

Les oiseaux de la basse-cour sont ainsi d’accord de renoncer à la plus grande des libertés, celle qui fait rêver l’homme depuis Icare, la faculté de VOLER pour se dédier à une tâche élevée (l’homme fait de l’élevage), celle de travailler pour l’homme. Les canards et les oies barbotent dans les mares stagnantes, véritables bouillons de culture se nourrissant d’une quantité infinie d’insectes, de larves (entre autres de moustiques) et autres parasites. Les poules et les dindons quant à eux, grattent inlassablement le fumier, remettant ainsi l’oxygène à l’intérieur et se nourrissent également de ces milliards de petits insectes.

Tout ce beau monde s’intéresse aussi aux étables, ramassant tous les grains oubliés, régal des souris et des rats et se promène dans les prairies où ils continuent leur travail d’assainissement. Nous sommes ici devant la plus belle usine de recyclage jamais imaginée, d’une efficacité à rendre jalouse « Bruxelles Propreté ». Pensez donc : tous ces déchets transformés en engrais fertile et comme récompense, le chant du coq pour se réveiller, des oeufs frais tous les matins, un gros poulet dodu ou du magret de canard pour le repas du dimanche, et pour l’hiver, un bouillon de poule et une couette remplie de duvet !

C’est un véritable miracle quotidien, une pierre philosophale qui, au lieu de transformer le plomb en or, transforme le fumier brûlant en une telle quantité de trésor. Il n’est dès lors pas étonnant que le roi du fumier, le coq fier et hardi, symbole de cette transmutation ait été mis à l’honneur tout en haut des clochers pour bien rappeler à l’homme qu’il peut venir chaque dimanche transformer tout son « fumier » moral accumulé pendant la semaine en trésor de fécondité pour la semaine suivante grâce à l’action de l’élément air ici élément spirituel.

L’élevage se transforme en usine de production.

Industrie de production animale

Mais la nature de l’homme est ainsi faite qu’il est capable du meilleur comme du pire et si la nature cherche inlassablement l’équilibre, l’homme ne peut s’empêcher de chercher son profit. Le profit, contrairement à la jouissance se fait toujours au détriment d’un autre. Profiter, c’est tirer la couverture du voisin un peu plus de notre côté. On peut par contre jouir ensemble de la beauté d’une rose, personne n’y perd, au contraire, la rose n’en est que plus belle.

L’homme a donc toujours voulu profiter de la générosité de la nature, a toujours voulu avoir quelques animaux en plus que ce que le terroir était capable de lui donner. Mais, dès que l’équilibre se rompt, dès que l’homme se met à trop parasiter l’environnement, les parasites arrivent, remettent le compteur à zéro en éliminant le surplus d’animaux, c’est le prix à payer pour éviter la dégénérescence des espèces.

La deuxième guerre mondiale marque cependant un tournant inédit dans l’histoire du monde, l’homme a dans les mains des moyens énergétiques (pétrole = énergie solaire accumulée pendant 70 millions d’années de l’époque carbonifère, énergie atomique) inimaginables auparavant, lui donnant la possibilité de développer l’industrie chimique et la technologie comme jamais auparavant.

A partir de ce moment, l’industrialisation peut commencer, l’élevage se transforme en PRODUCTION ANIMALE et on ne parle plus jamais d’équilibre mais bien de profit, de plans d’investissement, de rentabilité ; l’agriculture, mère nourricière de la patrie devient un secteur économique à restructurer ; les lois de la nature sont remplacées par les lois du marché.

Les maladies s’adaptent à ce changement

Mais, comme je l’ai dit plus haut, dès que l’on s’éloigne du point d’équilibre, la nature tente inlassablement de retrouver ce point d’équilibre. Les maladies arrivent alors pour éliminer tout ce qui est en trop ou qui n’est pas adapté, phénomène dont l’ampleur est directement proportionnelle à la distance à laquelle on se trouve par rapport au point d’équilibre.

Plus on est proche de l’équilibre, moins la maladie est grave (je parle ici par rapport au troupeau considéré comme un organisme). Malheureusement, depuis cette fameuse révolution énergétique, technologique et chimique, chaque tentative de rétablissement se voit contrariée par une nouvelle trouvaille : bâtiment isolé du monde environnant, vaccin, antibiotiques, vermicides, insecticides et autres chimiothérapies.

En ce qui concerne plus précisément la production avicole

production avicole

Puisque le sujet du jour est la grippe aviaire, nous allons nous limiter à l’étude plus approfondie des usines de productions avicoles.

Nous sommes arrivés progressivement à transformer ces animaux de basse-cour destinés à recycler notre fumier et donc à vivre en permanence dans un bouillon de culture extrêmement concentré en animaux extraterrestres isolés complètement du milieu environnant.

En effet, la concentration au mètre carré est telle que le moindre microbe pouvant pénétrer à l’intérieur de ces bâtiments provoque de véritables carnages.

Tout est contrôlé minutieusement : ventilation, aération, luminosité, taux d’humidité, température ambiante,…La nourriture et ses composants sont pesés au milligramme et les traitements chimiothérapiques : vaccins, antibiotiques, anticoccidiens, vermicides,.. sont administrés systématiquement et massivement en respectant scrupuleusement les délais d’attente pour ne être éclaboussé par les scandales alimentaires.

Tous ces moyens artificiels permettent en outre de créer des races génétiquement dégénérées mais pouvant se reproduire quand même.

Il est strictement interdit à toute personne étrangère de se promener à l’intérieur de ces usines sans passer par un sas de stérilisation dans lequel on revêt une combinaison stérile.

On le voit, la situation n’est plus déviée par rapport à l’état idéal d’équilibre mais est carrément à l’opposé de cet état.

La mondialisation et ses conséquences

Mondialisation

Tous les animaux vivant dans de telles conditions sont condamnés à mort par la nature mais sont en sursis grâce à la technologie incroyablement sophistiquée mise au point dans nos pays industrialisés depuis longtemps.

Nous, les européens, sommes devenus les champions dans le genre, encore plus que les américains qui ne sont pas soumis aux même contraintes spatiales.

Nous sommes ainsi devenus des modèles à la pointe du progrès imités par les pays que l’on disait sous-développés et que l’on appelle maintenant en voie de développement. Les asiatiques veulent à tout prix sortir de la misère et se sont mis à produire tous nos biens de consommation et à inonder nos marchés avec des produits dont le prix défie toute concurrence. Il est évident que pour arriver à des prix de production aussi bas, il faut faire des économies dans tous les domaines dont le prix de la main d’oeuvre et les normes de sécurité, d’hygiène et de pollution.

Les unités de production animale n’échappent pas à ces règles low-cost. Ils abandonnent donc leur culture ancestrale, leurs traditions d’élevage comme nous l’avons fait nous-même il y a 50 ans. Ce phénomène est d’autant plus rapide que les guerres incessantes et l’instabilité politique de ces dernières décennies ont ruiné leur économie et leurs traditions rurales. On assiste ainsi à une prolifération sauvage d’unités de production animale industrielle qui ne sont en fait que de pâles copies de ce qui se fait dans nos pays riches. Les règles d’hygiène élémentaires nécessaires au maintien de ce genre d’usines ne sont pas du tout respectées. Les espèces animales, cochons, canards, poulets, et même chiens sont ainsi accolées non pas dans un subtil mélange équilibré comme c’est le cas dans tout élevage traditionnel mais dans une promiscuité incroyablement malsaine. Dans ces conditions, comme je l’ai dit plus haut, la nature a vite fait de rectifier le tir, ce qui a donné ainsi naissance à la dernière épidémie de grippe aviaire.

Cette grippe, comme son nom l’indique, ne devrait toucher que les oiseaux mais les conditions de travail et d’hygiène dans lesquelles doivent travailler ces hommes ont rendu possible la transmission du virus à l’homme ce qui, faut-il le rappeler, n’est encore à ce jour et à cette heure qu’exceptionnel.

La transmission aux oiseaux migrateurs

Une des particularités de notre société est la mondialisation ; il n’y a encore jamais eu dans l’histoire connue de notre terre un tel échange entre les peuples et les continents ; les avions transportent des millions de personnes et des milliers de tonnes de marchandise par an d’un continent à l’autre. Ces transhumances et ce transfert d’informations a toujours existé mais pas à cette vitesse. Les hommes préhistoriques ont traversé le détroit de Béring à pied mais pas en une journée de voyage. Les animaux eux-mêmes transportent les informations à travers les airs grâce aux oiseaux migrateurs et dans les océans grâce aux poissons comme les saumons ou les manchots empereurs.

La pollution physique et électro-magnétique ne se limite plus aux seules zones urbanisées de la planète ; à présent, c’est le fonctionnement global de toute la terre qui est perturbé, ce qui se manifeste entre autres par un changement climatique important et la fonte des réserves de glace accumulées aux pôles. Dans ce contexte de mondialisation, il n’est dès lors pas étonnant que les animaux sauvages qui ont pour mission de relier toutes les parties du monde puissent tomber malades, phénomène révélateur de la perturbation de leur milieu biologique. Soulignons une fois de plus que la maladie, comme Hahnemann le dit, est le fruit de la force vitale désaccordée - ici la Nature - et que le virus en est le révélateur. Ne confondons pas la cause et la conséquence.

La faune et la flore sauvages sont le reflet exact du biotope dans lequel ils évoluent ; le moindre changement de ce biotope entraîne automatiquement leur réadaptation.

La mondialisation entraîne une perturbation globale de la planète et tous les animaux ayant une mission en rapport avec les échanges internationaux doivent ainsi se réadapter à la nouvelle donne. Les baleines désorientées échouées sur la côte belge en étaient un exemple. La grippe aviaire en est un autre. La grippe aviaire provoque un véritable carnage dans les usines à volaille mais n’élimine que quelques sujets inadaptés dans le cheptel sauvage.

Cependant, ces oiseaux véhiculent le microbe car leur mission est de faire communiquer les informations d’un continent à l’autre ; la perturbation est mondiale ; la réadaptation des oiseaux à ce nouveau monde doit l’être également.

La transmission aux élevages à taille humaine

Partout où la basse-cour peut encore remplir sa vraie mission de recyclage et d’assainissement de la nature, partout où les poules peuvent encore gratter le sol, le fumier et les déchets ménagers, partout où les canards peuvent encore barboter et avaler les millions d’insectes, partout où les oies broutent les herbes parasitées refusées par le bétail et les chevaux, la grippe aviaire aura les mêmes conséquences que pour les oiseaux migrateurs, c’est-à-dire une endémie avec mortalité faible et un assainissement du cheptel qui sera beaucoup mieux adapté au nouveau monde. Il faut ici faire remarquer que malheureusement, beaucoup trop d’élevages soi-disant amateurs (amateur vient de amare=aimer) ont abandonné les traditions et mélangent techniques ancestrales et industrielles comme l’abandon de la couvaison naturelle et l’alimentation industrielle.

Les mesures sanitaires officielles ne font pas la différence

La grippe aviaire, causée par l’industrialisation scandaleuse et aberrante pour la nature de la production animale n’est une catastrophe QUE pour ces industries ou les faux amateurs. Mais les mesures hystériques sanitaires prises par nos décideurs s’appliquent à tous les détenteurs de volailles sans faire la moindre distinction entre un élevage et une usine. Si le virus est détecté dans une région ou même si un camion d’aliments est passé d’une région infectée à une région saine, les exterminateurs déguisés en extraterrestres détruiront toute présence de volaille à des kilomètres à la ronde, faisant ainsi avorter la vraie guérison de la nature qui est de laisser en vie uniquement les animaux les plus adaptés. Les millions de cadavres ainsi accumulés seront transformés en farine pour les saumons ou en cendre recyclée dans nos cimenteries.