vendredi 6 janvier 2006

Extraits du Livre de la Source de Vie de Salomon Ibn Gabirol

Salomon ibn Gabirol dit Avicebron, est un philosophe juif.

Disciple : Qu’est-ce que l’homme doit rechercher dans cette vie ?

Maître : Puisque la partie connaissante de l’homme est la meilleure, ce qu’il faut surtout rechercher, c’est la connaissance. Mais ce qu’il est le plus nécessaire de connaître, en fait de connaissance, c’est de se connaître soi-même ; afin que de ce fait l’homme connaisse clairement les choses qui sont hors de lui, car son essence comprend toutes choses et les pénètre, et toutes les choses sont soumises à sa puissance. (...)

Disciple : Quelle est donc la cause finale de la génération de l’homme ?

Maître : L’attachement de son âme au monde supérieur, afin que chaque chose retourne à ce qui lui est semblable.

Disciple : Comment atteindrons-nous cela ?

Maître : Par la connaissance et l’action, parce que c’est par la connaissance et l’action que l’âme se lie au monde supérieur (...) la cause de la génération de l’homme, c’est le fait que la connaissance passe dans l’âme, de la puissance à l’acte. »

Source : Salomon Ibn Gabirol, Livre de la Source de Vie, Aubier Montaigne, 1970.

lundi 2 janvier 2006

Millénarisme

Le millénarisme désigne la doctrine religieuse tirée de la Bible (Apocalypse 20, v. 1 à 10) annonçant le retour de Jésus-Christ, pour un règne qui durera mille ans (mot venant du latin millenium).

Selon Le spécialiste Jean Delumeau le millénarisme a perduré au sein de l'Eglise chrétienne jusqu'à St Augustin. Mais celui ci a contribué à faire reculer la croyance millénariste car il voyait en elle des perspectives d'avenir trop charnelles ou matérielles et pas assez spirituelles. Il proposa donc une lecture symbolique de l'Apocalypse et enseigna que la naissance du Christ a fait commencer les mille ans de son règne terrestre. Puis les instances officielles de l'Eglise entérinèrent cette interprétation. Ce n'était pas là pourtant la conception des premiers pères de l'Eglise que furent Tertullien, Justin, Lactance, Papias ou Irénée, lesquels croyaient en une résurrection de la chair et à la restauration du paradis terrestre. Ils s'appuyaient pour cela sur des textes comme Isaïe 11:1-9 et 25:6-9 : "Alors le loup habitera avec l'agneau, le léopard se couchera avec le chevreau. Le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l'ourse auront même paturage, leurs petits même gîte. Le lion comme le bœuf mangera du fourrage. Le nourrisson s'amusera sur le nid du cobra. Sur le trou de la vipère le jeune enfant étendra la main...Le Seigneur essuiera les larmes de tous les visages et, par toute la terre, il effacera l'humiliation de son peuple, c'est lui qui l'a promis". Ce texte est à rapprocher de celui de l'Apocalypse 21:3-4 : "Et il essuiera toute larme de leurs yeux et la mort ne sera plus, ni deuil, ni cri, ni douleur, ne seront plus. Les choses anciennes ont disparu". Les premiers chrétiens prenaient donc ces textes au sens littéral. Depuis la fin du XIXème siècle on assiste à une résurgence du millénarisme à travers des mouvements chrétiens comme les Témoins de Jéhovah ou les Adventistes du 7ème jour. Il semble que ce soit là ce que croyaient aussi certains premiers pères de l'Eglise comme le montre leurs écrits (voir Jean Delumeau : "une histoire du paradis" et "mille ans de bonheur"). Par extension de sens, des traditions similaires présentes dans d'autres religions, prophétisant le retour ou la venue d'une divinité instaurant un règne souvent précédé de phénomènes extraordinaires ou de calamités, sont également appelées millénarisme.

Pour certains millénaristes actuels inspirés du second adventisme de Nelson Barbour et Charles Taze Russell comme les Témoins de Jéhovah, il s'agit non pas du retour physique, mais de la prise en main des affaires terrestres par le Christ. Ils interprètent le mot grec "parousia" rendu généralement par "retour" ou "venue", comme signifiant "présence", laquelle peut être invisible.

Bibliographie

  • Jean Delumeau. Une histoire du paradis, t. 2, Mille Ans de bonheur, Paris : Fayard, 1995
  • René Pache. Le retour de Jésus-Christ, Saint-Légier(Suisse): Ed. Emmaüs, 1990

Source : Wikipedia

Alpha et Omega

Significations

La tradition chrétienne assimile souvent Jésus-Christ à l'Alpha et l'Omega, du nom de la première et de la dernière lettre de l'alphabet grec (α et ω). Cela symbolise l'éternité du Christ, qui est au commencement de tout ; on peut songer notamment au premier chapitre de l'Évangile selon saint Jean, et qu'il est là jusqu'à la fin du monde (voir à ce propos l'Apocalypse selon saint Jean).

Le Jésuite Pierre Teilhard de Chardin a repris, dans sa présentation du point ω, but final de l'évolution humaine, associé à l'α de la création, cette métaphore.

Dans la numération grecque, la lettre α est le 1er chiffre de la 1er ennéade (le nombre 1, donc le plus petit) et la lettre ω le 8e chiffre de la 3e ennéade (le nombre 800, donc presque le plus grand...). De l'α à l'ω veut dire aussi du plus petit au plus grand.

L'expression française de A jusqu'à Z veut elle aussi signifier dans la totalité du champ.

Sources

Livre d'Isaïe 44-6

...Je suis le premier et le dernier ; moi excepté il n'y a pas de dieux.

L'Apocalypse de St Jean / I Lettre aux Eglises d'Asie / 1-6

Je suis l'Alpha et l'Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant.

Ego sum Alpha et Omega, principium et finis, dicit Dominus Deus, qui est et qui erat et qui venturus est Omnipotens.

Εγώ ειμι το Αλφα και το Ωμεγα , λέγει κύριος ο θεός, ο ων και ο ην και ο ερχόμενος, ο παντοκράτωρ.

L'Apocalypse de St Jean / VI La Jérusalem future / 21- 6

C'en est fait, me dit-il encore ; je suis l'Alpha et l'Oméga, le Principe et la Fin ; celui qui a soif, moi, je lui donnerai de la source de vie, gratuitement.

L'Apocalypse de St Jean / VI La Jérusalem future / 22- 13

Je suis l'Alpha et l'Omega, le Premier et le Dernier, le Principe et la Fin

Traces

Elles sont innombrables dans l'iconographie chrétienne

Ce symbole est dessiné à la base du cierge pascal allumé la nuit de Pâques pour symboliser la présence du Christ au cœur du monde. Il y est associé à une croix, au millésime de l'année et à cinq grains d'encens enfoncés dans la cire.

Il figure à l'ouest et à l'est du Chrisme, encadrant le chi et le rhô.

Le porche du milieu de la Sagrada Família est divisée en deux par une colonne centrale sur laquelle le sculpteur Subirachs a ciselé les lettres alpha et ôméga réunies.

Source : Wikipedia