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lundi 3 avril 2006

Ivan Illich

Ivan Illich

Ivan Illich, né à Vienne le 4 septembre 1926 et décédé le 2 novembre 2002, est un penseur.

Il quitte l'Autriche en vertu des lois antisémites qui le frappent par son ascendance maternelle. Il poursuit son éducation à Florence puis étudie la théologie et la philosophie à Rome. Le Vatican le destine à la diplomatie, mais il choisit de se tourner vers la prêtrise. Il part en 1951 aux États-Unis dans une paroisse porto-ricaine de New York. Il devient ensuite, entre 1956 et 1960, vice-recteur de l'Université catholique de Porto Rico, où il met sur pied un centre de formation destiné à former les prêtres à la culture latino-américaine.

Prenant conscience, peu de temps après son arrivée à New York, des injustices secouant le monde moderne, il y consacrera sa vie, avec pour thèmes majeurs l'outil (« La convivialité »), l'éducation (« Une société sans école ») ainsi que la médecine et l'énergie.

Penseur de l'écologie politique, il lutta contre l'automobile et tous les moyens de transports trop rapides qu'il jugeait aliénants et illusoires ; il avait par exemple calculé qu'en prenant en compte le temps moyen passé à travailler pour acquérir une automobile et faire face aux frais qui y sont liés et non seulement le temps passé à conduire celle-ci, la vitesse du bolide était de 6 km/h.

Inventeur du concept de monopole radical (lorsqu'un moyen technique est ou semble trop efficace, il crée un monopole et empêche l'accès aux moyens plus lents, comme les autoroutes vis-à-vis de la marche à pied par exemple), il travailla à créer des pistes vers d'autres possibilités, basées sur la convivialité et la simplicité.

On peut le considérer, avec son ami Jacques Ellul comme l'un des principaux inspirateurs de l'idée de "décroissance" et de "simplicité volontaire".

La principale notion illichienne est le concept de la contre-productivité, qui décrit un phénomène embarassant : lorsqu'elles atteignent un seuil critique (et sont en situation de monopole) les grandes institutions de nos sociétés modernes industrielles s'érigent parfois sans le savoir en obstacles à leur propre fonctionnement : la médecine nuit à la santé (tuant la maladie parfois au détriment de la santé du patient), le transport et la vitesse font perdre du temps, l'école abêtit, les communications deviennent si denses et si envahissantes que plus personne n'écoute ou ne se fait entendre), etc.

Il est décédé en 2002, suite à une tumeur qu'il a volontairement choisi d'assumer jusqu'au bout et de ne pas opérer, refusant aussi le recours à des sédatifs qui lui auraient fait perdre sa lucidité. Défiguré par la maladie, il y survécut, dans la douleur, pendant plus de dix ans.

Liens Web

Brève bibliographie

  • Libérer l’avenir, Seuil, Paris, 1971.
  • Une société sans école, Seuil, 1971. (titre original: Deschooling Society)
  • La Convivialité, Seuil, 1973. (2 extraits)
  • Energie et Equité, Seuil, 1973. texte intégral en français
  • Némésis médicale, Seuil, 1975
  • Le Chômage créateur, Seuil, 1977.
  • Le Travail fantôme, Seuil, 1981.
  • Le Genre vernaculaire, Seuil, 1983.
  • H2O ou les eaux de l’oubli, Lieu commun, 1988.
  • ABC, l’alphabétisation de l’esprit populaire, avec Barry Sanders, La Découverte, Paris, 1990.
  • Du lisible au visible, la naissance du texte, Cerf, Paris, 1991.
  • Dans le miroir du passé. Conférences et discours 1978-1990, Descartes & Cie, Paris, 1994.
  • Œuvres complètes Tome 1, (Libérer l'avenir - Une société sans école - La convivialité - Némésis médicale - Énergie et équité), Fayard, 2004.
  • Œuvres complètes Tome 2, (Le Chômage créateur - Le Travail fantôme - Le Genre vernaculaire - H2O, les eaux de l'oubli - Du lisible au visible - Dans le miroir du passé), Fayard, 2005.
  • La Perte des sens, Fayard, Paris, 2004.

Source : Wikipedia.

jeudi 9 février 2006

Vandana Shiva

Vandana Shiva (Dehradun, Uttaranchal, Inde, 5 novembre 1952 - ) physicienne, féministe, scientifique indienne, lauréate du prix Nobel alternatif, écrivain, docteur en philosophie des sciences, dirige la fondation de recherche pour la science, les technologies et les ressources naturelles.

C'est une des chefs de file du courant altermondialiste au niveau mondial, notamment pour les questions d'agriculture paysanne et biologique, elle est opposée au brevetage du vivant et la biopiraterie.

Fondatrice de l'association « Navdanya », la ferme de Navdanya est une banque de semences modèles, qui a permis à plus de 10 000 fermiers de redécouvrir l'agriculture « organique » comme on le dit en Inde (principe entre l'agriculture paysanne et l'agriculture biologique).

Elle est parfois qualifiée de « José Bové en sari », ce dernier est d'ailleurs l'un de ses amis.

Bibliographie

  • La guerre de l'eau - Privatisation, pollution et profit
  • Ethique et agro-industrie - Main basse sur la vie (1996)
  • Ecoféminisme (1999) avec Maria Mies
  • Le terrorisme alimentaire - Comment les multinationales affament le tiers-monde (2001) avec Marcel Blanc
  • La vie n'est pas une marchandise - La dérive des droits de propriété intellectuelle (2003)
  • La biopiraterie ou le pillage de la nature et de la connaissance

Voir aussi

écoféminisme

Liens externes

Source : Wikipedia

Marc Carl

Marc Carl

Ecologue et humaniste français né en 1949.

Pionnier historique de l'écologie humaniste, principal fondateur du réseau international d'écologie humaniste Gaia Mater (la Terre mère), Marc Carl a fortement contribué à l’expression de ce courant de pensée. C'est un expert international dans les domaines de l’énergie, de l’eau, et de la valorisation des déchets industriels, et responsable d'opérations de solidarité internationale inter-ONG. Il est à ce titre dirigeant permanent accrédité d'ONG sous statut consultatif spécial, au Conseil Economique et Social de l'ONU.

Mais si l'on considère sa formation d'ancien élève du Centre d'Etudes Supérieures Industrielles d'Ile de France, puis de l'Université Paris Dauphine (Gestion Approfondie et Direction d'Entreprise), sa vocation philosophique humaniste peut sembler atypique.

Il s'est pourtant investi dans l'humain, en privilégiant la voie de l’association, de l’autogestion, du partage, celle qui place le travail avant le capital. Pratiquant et enseignant d'arts martiaux, il s'est particulièrement intéressé aussi à la maîtrise des comportements conflictuels, publiant dans ce domaine deux ouvrages, La boxe libre et Savate & chausson (Ed. Chiron, Paris, 1976). Pour l'exemple, plusieurs de ses publications ont été distribuées avec des droits d'auteur reversés à des associations d'intérêt public. De même, certains brevets des applications industrielles issues de ses travaux ont été transmis gratuitement à des structures d’économie solidaire.

Dès 1979, il a créé en France l’une des premières sociétés coopératives ouvrières de production engagée dans le développement des énergies non polluantes (solaire, hydrogène), et le traitement de l’eau et des déchets. Puis il a démontré concrètement la valeur des principes d’écologie humaniste à plus grande échelle, en organisant et en dirigeant des groupements d’entreprises et des programmes de coopération internationale.

Il a perfectionné le stockage de l’hydrogène sur hydrures métalliques, et il est réputé aussi pour ses travaux sur les procédés physico-chimiques de recyclage, couronnés par d’importants brevets suivis d’applications industrielles multiples. Il se définit humblement comme un simple "entrepreneur humaniste" et refuse toute médiatisation artificielle, mais sa contribution a été déterminante pour le mouvement d'humanisme environnemental.

Dans les actions d'ONG qu'il a dirigées, il s'est particulièrement occupé de l'aide à l'Afrique centrale et saharienne, suivant en cela les traces de son père, Louis Carl, ethnologue français (1924-1982), explorateur spécialiste des civilisations africaines, qui avait découvert et décrypté les fresques préhistoriques du Hoggar et du Tibesti. Dans les ouvrages les plus connus de Louis Carl, Tefedest (Arthaud, Paris -1953), La Ville de Sel (Julliard, Paris -1954), et Mountains in the Desert (Doubleday & Cie, New York, 1954), on retrouve la source de l'inspiration naturaliste du fils.

Mais Marc Carl est allé plus loin. Il a rattaché l’humanisme environnemental à une philosophie de l’évolution. Dans sa conception, le vivant intelligent peut changer tout ou partie de l’évolution universelle. Et l’évolution humaine dépendant désormais plus de sa culture que de la sélection naturelle, elle doit s’inscrire dans un processus d’adaptation permanente à son environnement évolutif, où sa pensée doit rester aussi libre que possible, et où toute l’espèce doit nécessairement s’unir pour éviter de s’auto-détruire, en partageant efficacement ses ressources. Marc Carl a voulu démontrer aussi que l'esprit humain peut d'autant mieux progresser qu'il accepte l'éventualité de l'erreur et la possibilité de la corriger en permanence.

Les principaux ouvrages de Marc Carl relatifs à l'écologie humaniste

Ouvrages de Marc Carl

Source : Wikipedia

jeudi 2 février 2006

Henry Cavendish

Henry Cavendish

Henry Cavendish (10 octobre 1731, Nice - 24 février 1810, Londres) était un physicien et chimiste anglais.

Henry Cavendish était le second fils de Lord Charles Cavendish, duc de Devonshire, il hérita d'un de ses oncles une fortune immense qui lui permit de financer ses recherches.

Il était, aux yeux de ses contemporains, totalement excentrique refusant de parler ou même de voir les femmes. Il ne communicait avec ses servantes qu'à l'aide de papier et les menaçait de les licencier si elle essayait de le voir. Il portait toujours les mêmes habits et se servit pendant 30 ans du même chapeau. Refusant de se laisser peindre, il n'existe aucun portrait officiel de lui et les seules représentations sont des esquisses effectuées au cours de diner. Les traits de sa personnalité sont en accord avec un syndrome d'Asperger. Il est considéré comme le créateur de la chimie par la méthode et la précision des mesures qu'il s'imposa dans ses expériences. Il travailla dans d'autres domaines comme l'électrostatique quantitative (c'est un contemporain de Coulomb), ce qui lui permit de poser des bases sur lesquelles les physiciens du XIXe siècle purent développer leurs recherches. Toutefois l'étendue de son génie ne fut connu que dans les années 1870, lorsque Maxwell eut dépouillé les documents qu'il avait laissés 60 ans auparavant.

Chronologie

  • 1749 il entre au Peterhouse College de Cambridge ;
  • 1753 fin de ses études, sans diplôme particulier ;
  • 1766 présentation à la Royal Society d'un mémoire sur l'existence de gaz différents de l'air comme le dihydrogène (inflammable et léger) ou le gaz carbonique. Médaille Copley.
  • 1773 un de ses oncles lui lègue son immense fortune ;
  • 1783 analyse de l'air ;
  • 1784 synthèse de l'eau à partir du dioxygène et du dihydrogène ;
  • 1785 oxydation de l'azote à l'aide d'étincelles électriques ;
  • 1798 mesure de la constante d'attraction universelle et estimation de la densité moyenne de la Terre grâce à la balance de torsion;
  • 1803 membre : la Royal Society (l'Académie des Sciences) Londres

Source : Wikipedia

lundi 30 janvier 2006

Dr. Venkataswamy - Le Chirurgien Visionnaire

Dr. Venkataswamy

Source : le portrait Dr. Venkataswamy sur le site Tour du Monde en 80 Hommes où vous trouverez de nombreux autres portraits d'hommes ou de femmes qui ont marqué notre époque pour un développement durable. Une belle initiative qui redonne confiance et optimisme.

Dr. Venkataswamy - Madurai (Tamil Nadu/Inde) - 11 Octobre 2003

Govindappa Venkataswamy, surnommé Dr V., est un des chirurgiens indiens les plus reconnus, et on estime qu'entre 150 et 200 000 patients sont passés sous ses mains pour des opérations de la cataracte. Pourtant la première chose qui frappe en le rencontrant est la déformation de ses mains, une arthrose le ronge depuis plus de 50 ans… Son initiative, à l’image de sa vie, nous a laissés admiratifs.

On compte aujourd'hui dans le monde quelque 45 millions de non-voyants et 135 millions de malvoyants, et la cataracte, une maladie due au vieillissement et à des carences alimentaires, est à l'origine de 19 millions de cas de cécité, principalement en Asie et en Afrique. En général, en cas de cataracte liée au vieillissement, on peut procéder à une intervention relativement rapide qui consiste à remplacer le cristallin devenu opaque par une lentille intraoculaire. Cette chirurgie fait toutefois appel à des techniques perfectionnées et à un personnel qualifié et coûte cher. Cette opération, le Dr. V. a trouvé le moyen d’en faire profiter des centaines de milliers de patients gratuitement, à des coûts minimes et selon un modèle largement salué par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Fils d’un fermier du sud de l’Inde, il a grandi dans un petit village du Tamil Nadu. À la suite d'études de médecine, il s’engage en 1944 dans l’Armée Britannique afin de participer à l’effort de guerre. De retour en 1947, il assiste à la mort tragique de 3 de ses cousines en couches et décide de faire de l’obstétrique sa spécialité. Une année plus tard, il est victime de très sévères crises d’arthrites déformantes, aussi brutales qu’inexpliquées. Ses membres le font atrocement souffrir et en quelques mois, il se retrouve cloué à un lit d’hôpital sans pouvoir bouger. Ce n’est qu’au bout d’une année qu’il arrive, suite à de fantastiques efforts de rééducation, à se lever seul. De terribles séquelles le poursuivent encore actuellement, ses mains sont difformes, sa démarche difficile et sa souffrance aussi intense que silencieuse.

Incapable alors de pratiquer l’obstétrique, il se forme à la médecine ophtalmique et très rapidement prend en charge la responsabilité du service de soins oculaires de l’hôpital public de Madurai. Malgré son handicap, il devient l’un des meilleurs chirurgiens d’Asie et opère quotidiennement des dizaines de patients. Pendant ces 2 décennies, il se bat pour obtenir des fonds du gouvernement central indien afin de monter des camps mobiles, unique moyen selon lui d’atteindre et de soigner les patients les plus pauvres dans les villages reculés. Cette initiative est une réussite mais ne satisfait pas son ambition grandissante.

Il doit attendre sa retraite forcée en 1976 pour monter une petite structure familiale de 11 lits, l’Aravind Eye Hospital, et appliquer un modèle inédit : ceux qui peuvent payer financent les soins gratuits des plus pauvres. L’hôpital, économiquement indépendant et très rentable, déménage rapidement dans des locaux beaucoup plus spacieux. Les patients affluent, de multiples camps mobiles sont mis en place, des chirurgiens et infirmières sont formés et 2 nouveaux hôpitaux sont inaugurés dans d’autres villes de l’Etat.

Cependant, un problème demeure. Pour réaliser l’opération de la cataracte, les chirurgiens doivent acheter à des prix prohibitifs (autour de 150$) des lentilles aux quelques multinationales américaines se partageant le marché. Il faut donc trouver un moyen de fabriquer ces lentilles en Inde à faible coût. En 1992, David Green, un californien partenaire de l’hôpital déniche et achète les méthodes de fabrication de ces précieuses lentilles. Aurolab, une entité indépendante de l’hôpital est alors créée afin de lancer l’expérience.

Ses résultats, aujourd’hui, sont surprenants. En 2002, 2 500 lentilles sortent chaque jour à des prix unitaires de 5 dollars et sont exportées dans le monde entier, 2 nouveaux hôpitaux ont été construits, un million quatre cent mille patients sont auscultés chaque année, 350 000 sont opérés (30% sont payants, 70% gratuits), un centre de recherche et développement a été créé et 20 à 25 camps sont organisés chaque semaine pour prévenir et soigner dans les zones rurales.

L’hôpital est considéré comme un des meilleurs centres mondiaux d’ophtalmologie devant de nombreux hôpitaux américains et l’OMS en a fait son centre modèle pour la lutte contre la cécité. 10% de tous les ophtalmologistes asiatiques sont venus y suivre des formations, il n’est pas rare d’y croiser des médecins européens, japonais ou américains et, depuis quelques années maintenant, des hôpitaux suivant le même modèle ont été montés au Cambodge, au Népal, en Egypte ou au Malawi.

Lorsque l’on aborde toutes ses réussites, le Dr. V, au crépuscule de sa vie, rappelle humblement tout le chemin qu’il reste à parcourir pour éradiquer la cécité à travers le monde. Il se souvient d’un de ces premiers voyages aux Etats-Unis et conclue avec malice : « J’ai été impressionné par les trésors d’intelligence et d’organisation de Mc Donald’s pour rendre disponibles des hamburgers à bas prix à tous les coins de rues. Pourquoi ne pas déployer les mêmes efforts pour une cause encore plus noble : rendre la vue ? ».

* Le Dr.V recherche activement des structures médicales, des agences de développement ou des ONG francophones spécialisées dans les soins ophtalmiques afin de dupliquer ce modèle en Afrique de l'Ouest. Il ne recherche pas de fonds mais uniquement des partenaires. Si vous disposez de contacts pouvant l'aider dans son admirable inititiative, merci de nous les transmettre en nous écrivant à sylvain@80hommes.com ou mathieu@80hommes.com.