En agriculture, les techniques culturales simplifiées (TCS) sont des méthodes de travail limitant le travail du sol. Les TCS ont été initialement développées en Amérique du Sud où les méthodes classiques, importées par les colons européens, n'étaient pas adaptées aux conditions pédoclimatiques (interaction entre le climat et le sol). En effet, du fait de la chaleur et des pluies abondantes et fortes, le sol subit une minéralisation importante des éléments nutritifs qui sont ensuite lessivés.

La principale remise en cause a été celle du labour. Le labour « profond », inventé sous des climats tempérés, favorise le lessivage des sols et peut rendre stériles des terrains entiers. Parfois, on parle de non-labour pour désigner les TCS.

Les TCS préconisent de laisser dans les champs les débris végétaux, chaumes et pailles, pour limiter l'érosion des sols. Cela favorise le développement de la microfaune, et notamment les vers de terre, qui ameublissent la terre à la place du paysan. Un travail superficiel du sol avant le semis sera, selon les cas, plus ou moins nécessaire. Cela peut aller d'une préparation très sommaire juste sur la ligne de semis, le semis direct, jusqu'à un déchaumage complet sur l'intrégalité de la surface.

Avantages agronomiques

Les TCS limitent le lessivage des sols. Ces techniques font parties des « bonnes pratiques agricoles » dans les milieux fragiles. L'intérêt, de ce point de vue, est nettement plus limité dans les régions traditionnelles de labour.

Les TCS agrandissent également les « fenêtres météorologiques » : nécessitant moins de temps de travail, l'agriculteur a plus de sécurité pour réaliser son travail dans les conditions optimales.

Avantages économiques

Les TCS nécessitent moins de matériel agricole et donc moins de capitaux.

Inconvénients agronomiques

La formation d'un « mulch » (mélange de terre et de débris végétaux) favorisent les parasites et les maladies des plantes. En effet, le labour n'est pas seulement une préparation du sol pour l'amener à une bonne structure, mais joue aussi un rôle dans les contrôles des adventices. Le non-labour se traduit ainsi par une surconsommation de produits chimiques si l'agriculteur ne posséde pas une excellente maîtrise des techniques de traitements phytosanitaires.

La maîtrise des mauvaises herbes (adventices) et des parasites est plus délicate qu'avec les techniques classiques essentiellement chimiques (désherbant).

Les TCS impliquent notamment une bonne rotation. Il est quasiment impossible d'exploiter le sol en monoculture avec un travail réalisé en TCS. Cela aurait pour incidence de conserver les mauvaises herbes, les parasites...

Inconvénients économiques

Les inconvénients économiques portent essentiellement sur la maîtrise des adventices et des parasites (notamment les limaces). Si l'agriculteur est étranger aux dernières technologies agricoles, les coûts de produits phytosanitaires peuvent devenir prohibitifs, ou le rendement peut en souffrir.

Conclusion

Certains agriculteurs refusant l'emploi de produits chimiques, associent techniques biologiques et TCS. C'est la permaculture.

En remettant en cause l'outil le plus symbolique de l'agriculture, les TCS ont réalisé une vraie révolution dans les pays à écosystème fragile comme les pays tropicaux. Dans les pays à climat tempéré, le labour reste une technique tout à fait adaptée, mais les TCS trouvent un écho favorable notamment pour leur intérêt économique.

Liens externes

Source : Wikipedia.