FMI
Siège social du FMI à Washington D.C.

Le Fonds monétaire international (FMI) est une organisation internationale qui a pour vocation officielle d'aider les pays qui éprouvent de graves difficultés économiques, notamment des problèmes de solvabilité par rapport aux prêteurs.

C'est une organisation internationale de type inter-gouvernemental.

Histoire

Le FMI a vu le jour en juillet 1944 lors des Accords de Bretton Woods, au cours desquels les représentants de 29 gouvernements en 1946 (184 en 2005) ont convenu d'un cadre de coopération économique conçu pour prévenir le retour aux politiques économiques désastreuses qui avaient contribuées à la Grande Dépression des années 1930.

Ses buts

L'article I des statuts du FMI en fixe les buts : « Encourager la coopération monétaire internationale; faciliter l'expansion et l'accroissement harmonieux du commerce mondial; promouvoir la stabilité des changes; aider à établir un système multilatéral de paiements; mettre temporairement, moyennant des garanties adéquates, ses ressources générales à la disposition des États membres qui font face à des difficultés de balance des paiements. Plus généralement, et conformément à ses autres buts, le FMI a pour responsabilité d'assurer la stabilité du système financier international. » (extrait du site du FMI).

Le FMI est en ce sens, le responsable de dernier ressort de la liquidité du système financier international, pour éviter le blocage des échanges et la contagion à tout le système (risque systémique) de problèmes momentané de solvabilité d'un pays ou d'une banque centrale donnée. C'est une sorte de « banque centrale des banques centrales et trésors publics ».

Les prêts aux pays en difficulté financière

En pratique, le FMI est surtout connu, en dehors de son activité courante de surveillance du système financier mondial, pour ses prêts de dépannage aux pays dont le système bancaire et le Trésor public présentent un gros risque de solvabilité, au point de ne pouvoir rembourser leurs dettes. Cela le différencie de la Banque mondiale ou de la BEI qui accordent des crédits d'investissement, et également de la BRI s'occupant plus particulièrement des règles bancaires et de la coordination des banques centrales.

Le FMI étant responsable de la bonne utilisation (et du remboursement) des fonds qu'il mobilise auprès de la communauté internationale, se doit, comme tout prêteur, de fixer des conditions à ses interventions. C'est ainsi que pour obtenir une aide financière, les pays doivent se mettre en conformité avec les recommandations économiques du FMI. C'est ce que l'on appelle les ajustements structurels. Ces derniers sont principalement destinés à faire baisser les dépenses publiques et à privatiser certains secteurs considérés par le FMI comme inefficaces. Le FMI peut également demander à ce que les pays fassent un effort pour libéraliser l'accès à leur marché intérieur.

En principe ces recommandations évitent des plans d'austérité beaucoup plus dramatiques au cas où le pays se retrouvait en défaut de paiement et ne trouverait aucune source de financement. Reste la question de savoir si ces recommandations sont suffisamment adaptées à la diversité des situations propres à chaque pays.

Critiques

Deux types de critiques sont formulées envers le FMI, pour des raisons opposées mais dont le point commun semble être l'accusation de bureaucratisation et de non réalisme de cette institution.

Certains propos, notamment aux États-Unis, qui est le plus gros contributeur, s'élèvent contre l'existence même du FMI, le considérant comme une bureaucratie gaspilleuse d'argent public et encourageant le laxisme financier des pays bénéficiaires en les sortant d'un mauvais pas. Ces financements avec de l'argent public créeraient aussi un aléa moral en permettant aux financiers privés ayant engagés des fonds dans ces pays de voir ceux-ci préservés en leur évitant les conséquences d'un défaut de paiement. Enfin, le FMI serait sans doute mal armé face à une crise monétaire et bancaire internationale majeure, mettant par exemple en cause les États-Unis, dont l'endettement vis-à-vis des banques centrales asiatiques est considérable au point que certains ont parlé d' « argentinisation » à son sujet.

Des critiques opposées ont pour source la plupart des organisations altermondialistes. Elles considèrent que les interventions du FMI, même si elles permettent un dépannage momentané des pays du tiers monde qui les acceptent, aggravent la pauvreté et les dettes en supprimant ou diminuant la capacité d'intervention de ces États, ce qui les empêcherait de mieux régler leurs problèmes. L'argument principal se base sur le fait que le FMI préconise les mêmes recommandations économiques et globalement les mêmes plans d'ajustement structurels (essentiellement de privatisations et des ouvertures du marché intérieur) à tout pays demandeur d'aide, sans analyser en profondeur la structure de chacun. Elles prennent comme exemple l'Argentine, qui était considérée comme un pays modèle par le FMI (pour avoir suivi à la lettre ses recommandations), et a connu une grave crise économique en 2001.

À ce sujet le lauréat du Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, l'américain Joseph E. Stiglitz a développé ces critiques, notamment sur la période 1990-2000, dans son livre « La grande désillusion ».

Au sujet de l'intervention du FMI dans les pays asiatiques, notamment l'Indonésie, Milton Friedman, économiste de l'École de Chicago pourtant très libérale, a admis : "sans le FMI, il n'y aurait pas le problème de l'Asie. Il y aurait peut-être des cas isolés, comme la Thaïlande, mais il n'y aurait pas une si grande crise à travers l'Asie".

Il existe une grande incompréhension de la part des populations face aux Plans d'ajustement structurels (PAS). Par exemple, la population sénégalaise ne comprend pas pourquoi ce pays a dû privatiser tant ses chemins de fer, ce qui a abouti à la suppression de la ligne, que son Office national vétérinaire, mesure conduisant à l'élévation des prix des produits vétérinaires, entraînant un développement des épidémies et des parasites et aboutissant à décimer des troupeaux, abaisser la qualité sanitaire des animaux, et empêchant les exportations du bétail. La situation en Guinée est sensiblement la même. En Mauritanie, la suppression de la propriété collective traditionnelle de la terre a entraîné une concentration de la propriété foncière dans les mains de transnationales agro-alimentaires avec pour conséquence une sous nutrition devenue chronique.

Le problème peut être lié à la fois à une mauvaise connaissance du terrain par le FMI, et a une mauvaise communication de sa part.

Un autre point critiqué, notamment par les tenants de la mondialisation démocratique, est le système de vote censitaire. Les États ont un poids dans les votes équivalent aux sommes versées à l'organisation. Cela ne responsabilise pas assez les pays emprunteurs qui sont peu parties-prenantes dans les décisions d'attribution des fonds, lesquelles peuvent ainsi s'inspirer de critères plus politiques qu'économiques.

Enfin, le FMI a subi un second revers en Argentine, dont le président Néstor Kirchner a rééchelonné unilatéralement la dette, tout en escamotant 70 % de celle-ci. Le FMI a été obligé d'avaliser cette mesure.

Les dirigeants

Depuis 1946, le poste de directeur général du FMI a été successivement occupé par :

  • 1946 à 1951 - Camille Gutt (Belgique),
  • 1951 à 1956 - Ivar Rooth (Suède),
  • 1956 à 1963 - Per Jacobsson (Suède),
  • 1963 à 1973 - Pierre-Paul Schweitzer (France),
  • 1973 à 1978 - H. Johannes Witteveen (Pays-Bas),
  • 1978 à 1987 - Jacques de Larosière (France),
  • 16 janvier 1987 au 14 février 2000 - Michel Camdessus (France),
  • 1er mai 2000 au 4 mars 2004 - Horst Köhler (Allemagne)
  • 4 mars 2004 au 4 mai 2004 - Anne Krueger
  • 4 mai 2004 à aujourd'hui - Rodrigo Rato

Les principales interventions

  • 1997 : Asie (crise asiatique)
  • 1998 : Russie
  • 1998 : Brésil (41,5 milliards de dollars)
  • 2000 : Turquie (11 milliards de dollars)
  • 2001 : Argentine (21,6 milliards de dollars)

Liens externes

Liens de l'association ATTAC

Source : Wikipedia